La Rua Madureira

Non, je n’oublierai pas la douceur de ton corps…

Dans ce taxi qui nous menait à l’aéroport…

Une bossa nostalgique et entêtante du grand Nino Ferrer en hommage à son amour à jamais disparue…

Non, on ne t’oubliera pas non plus…

Jamais…

 

 

Tous pour La Commune !

Je reproduis ci-dessous la publication de R71 intitulée ;

Solution politique et sociale pour une société à bout de souffle : L’association volontaire en commune…

lien vers l’article original https://resistance71.wordpress.com/2016/02/09/solution-politique-et-sociale-pour-une-societe-a-bout-de-souffle-lassociation-volontaire-en-commune/

La commune  Pierre Kropotkine  “Le Révolté” (1882) 

Republié dans “Paroles d’un révolté” en 1895

I

Quand nous disons que la révolution sociale doit se faire par l’affranchissement des Communes, et que ce sont les Communes, absolument indépendantes, affranchies de la tutelle de l’État, qui pourront seules nous donner le milieu nécessaire à la révolution et le moyen de l’accomplir, on nous reproche de vouloir rappeler à la vie une forme de la société qui s’est déjà survécu, qui a fait son temps. « Mais, la Commune — nous dit-on — est un fait d’autrefois ! En cherchant à détruire l’État et à mettre à sa place les Communes libres, vous tournez vos regards vers le passé : vous voulez nous ramener en plein Moyen Âge, rallumer les guerres antiques entre elles, et détruire les unités nationales, si péniblement conquises dans le cours de l’histoire ! »

Eh bien, examinons cette critique.

Constatons d’abord que cette comparaison avec le passé n’a qu’une valeur relative. Si, en effet, la Commune voulue par nous n’était réellement qu’un retour vers la Commune du Moyen Âge, ne faudrait-il pas reconnaître que la Commune, aujourd’hui, ne peut revêtir les formes qu’elle prenait il y a sept siècles ? Or, n’est-il pas évident que, s’établissant de nos jours, dans notre siècle de chemins de fer et de télégraphes, de science cosmopolite et de recherche de la vérité pure, la Commune aurait eu une organisation si différente de celle qu’elle a eue au douzième siècle, que nous serions en présence d’un fait absolument nouveau, placé dans des conditions nouvelles et qui nécessairement amènerait des conséquences absolument différentes ?

En outre, nos adversaires, les défenseurs de l’État, sous des formes diverses, devraient bien se souvenir que nous pouvons leur faire une objection absolument semblable à la leur.

Nous aussi, nous pouvons leur dire, et à plus forte raison, que ce sont eux qui ont leur regard tourné vers le passé, puisque l’État est une forme tout aussi ancienne que la Commune. Seulement il y a cette différence : tandis que l’État nous représente dans l’histoire la négation de toute liberté, l’absolutisme et l’arbitraire, la ruine de ses sujets, l’échafaud et la torture, c’est précisément dans l’affranchissement des Communes contre les États que nous retrouvons les plus belles pages de l’histoire. Certes, en nous transportant vers le passé, ce ne sera pas vers un Louis XI, vers un Louis XV, ou vers Catherine II que nous porterons nos regards : ce sera plutôt sur les communes ou républiques d’Amalfi et de Florence, vers celles de Toulouse et de Laon, vers Liège et Courtray, Augsbourg et Nuremberg, vers Pskov et Novgorod.

Il ne s’agit donc pas de se payer de mots et de sophisme : il importe d’étudier, d’analyser de près et de ne pas imiter M. de Laveleye et ses élèves zélés qui se bornent à nous dire : « Mais la commune, c’est le Moyen Âge ! En conséquence elle est condamnée. » — « L’État, c’est tout un passé de méfaits, répondrions-nous ; donc, il est condamné à plus forte raison ! »

Entre la commune du Moyen Âge et celle qui peut s’établir aujourd’hui, et probablement s’établira bientôt, il y aura des différences essentielles : tout un abîme creusé par cinq ou six siècles de développement de l’humanité et de rudes expériences. Examinons les principales.

Quel est le but capital de cette « conjuration » ou « communion » que font au douzième siècle les bourgeois de telle cité ? — Certes, il est bien restreint. Le but est de s’affranchir du seigneur. Les habitants, marchands et artisans, se réunissent et jurent de ne pas permettre à « qui que ce soit de faire tort à l’un d’entre eux et de le traiter désormais en serf » ; c’est contre ses anciens maîtres que la Commune se lève en armes. « Commune — dit un auteur du douzième siècle, cité par Augustin Thierry — est un mot nouveau et détestable, et voici ce qu’on entend par ce mot : les gens taillables ne payent plus qu’une fois par an à leur seigneur la rente qu’ils lui doivent. S’ils commettent quelque délit, ils en sont quittes pour une amende légalement fixée ; et quant aux levées d’argent qu’on a coutume d’infliger aux serfs, ils en sont entièrement exempts. »

C’est donc bien réellement contre le seigneur que se soulève la Commune du Moyen Âge. C’est de l’État que la Commune d’aujourd’hui cherchera à s’affranchir. Différence essentielle, puisque — souvenons-nous-en — ce fut bien l’État, représenté par le roi, qui, plus tard, s’apercevant que les Communes voulaient faire acte d’indépendance vis-à-vis du seigneur, envoya ses armées pour « châtier », comme dit la chronique, « la forsennerie de ces musards qui, pour la raison de la Commune, faisaient mine de rebeller et dresser contre la couronne. »

La Commune de demain saura qu’elle ne peut admettre de supérieur ; qu’au-dessus d’elle il ne peut y avoir que les intérêts de la Fédération, librement consentie par elle-même avec d’autres Communes. Elle sait qu’il ne peut y avoir de terme moyen : ou bien la Commune sera absolument libre de se donner toutes les institutions qu’elle voudra et de faire toutes les réformes et révolutions qu’elle trouvera nécessaires, ou bien elle restera ce qu’elle a été jusqu’aujourd’hui une simple succursale de l’État, enchaînée dans tous ses mouvements, toujours sur le point d’entrer en conflit avec l’État, et sûre de succomber dans la lutte qui s’en suivrait. Elle sait qu’elle doit briser l’État et le remplacer par la Fédération, et elle agira en conséquence. Plus que cela — elle en aura les moyens. Aujourd’hui ce ne sont plus de petites villes seulement qui lèvent le drapeau de l’insurrection communale. C’est Paris, c’est Lyon, c’est Marseille, c’est Carthagène, et bientôt ce seront toutes les grandes cités qui arboreront le même drapeau. Différence essentielle, s’il en fut.

En s’affranchissant du seigneur, la Commune du Moyen Âge ne s’affranchissait-elle aussi de ces riches bourgeois, qui, par la vente des marchandises et des capitaux, s’étaient conquis des richesses privées au sein de la cité ? — Point du tout ! Après avoir démoli les tours de son seigneur, l’habitant de la ville vit bientôt se dresser, dans la Commune même, des citadelles de riches marchands cherchant à le subjuguer, et l’histoire intérieure des Communes du Moyen Âge est celle d’une lutte acharnée entre les riches et les pauvres, lutte qui nécessairement finit par l’intervention du roi. L’aristocratie se développant de plus en plus au sein même de la Commune, le peuple, retombé vis-à-vis du riche seigneur de la ville haute dans la servitude qu’il subissait déjà de la part du seigneur du dehors, comprit qu’il n’avait plus rien à défendre dans la Commune ; il déserta les remparts qu’il avait dressés, et qui, par l’effet du régime individualiste, étaient devenus les boulevards d’un nouveau servage. N’ayant rien à perdre, il laissa les riches marchands se défendre eux-mêmes, et ceux-ci furent vaincus : efféminés par le luxe et les vices, sans soutien dans le peuple, ils durent bientôt céder aux sommations des hérauts du roi et leur remirent les clefs de leurs cités. En d’autres Communes, ce furent les riches eux-mêmes qui ouvrirent les portes de leurs villes aux armées impériales, royales ou ducales, pour fuir la vengeance populaire, prête à tomber sur eux.

Mais la première préoccupation de la Commune du dix-neuvième siècle ne sera-t-elle pas de mettre fin à ces inégalités sociales ? de s’emparer de tout le capital social accumulé dans son sein et de le mettre à la disposition de ceux qui veulent s’en servir pour produire et pour augmenter le bien-être général ? Son premier soin ne sera-t-il pas de briser la force du capital et de rendre à jamais impossible la création de l’aristocratie qui causa la chute des Communes du Moyen Âge ? Ira-t-elle prendre pour alliés l’évêque et le moine ? Enfin, imitera-t-elle des ancêtres qui ne cherchaient dans la Commune que la création d’un État dans l’État ? qui, abolissant le pouvoir du seigneur et du roi, ne savaient faire mieux que de reconstituer, jusque dans ses minimes détails, toujours le même pouvoir, oubliant que ce pouvoir, pour être limité par les murs de la ville, n’en conserverait pas moins tous les vices de son modèle ? Les prolétaires de notre siècle imiteront-ils ces Florentins qui, tout en abolissant les titres de noblesse ou en les faisant porter comme une flétrissure, laissaient naître une nouvelle aristocratie, celle de la grosse bourse ? Feront-ils enfin comme ces artisans qui, arrivés à l’Hôtel de Ville, imitaient dévotement leurs devanciers, et reconstituaient toute cette échelle de pouvoirs qu’ils venaient de renverser ? Changeront-ils seulement les hommes, sans toucher aux institutions ?

Certainement non. La Commune du dix-neuvième siècle, forte de son expérience, fera mieux. Elle sera commune autrement que par le nom. Elle ne sera pas uniquement communaliste, elle sera communiste ; révolutionnaire en politique, elle le sera aussi dans les questions de production et d’échange. Elle ne supprimera pas l’État pour le reconstituer, et bien des communes sauront prêcher d’exemple, en abolissant le gouvernement de procuration, en se gardant de confier leur souveraineté aux hasards du scrutin.

II

La commune du Moyen Âge, après avoir secoué le joug de son seigneur, chercha-t-elle à le frapper dans ce qui faisait sa force ? Chercha-t-elle à venir en aide à la population agricole qui l’entourait et, pourvue d’armes que le serf des campagnes n’avait pas, mit-elle ces armes au service des malheureux qu’elle regardait orgueilleuse du haut de ses murs ? — Loin de là ! Guidée par un sentiment purement égoïste, la Commune du Moyen Âge s’enferma dans ses remparts. Que de fois n’a-t-elle pas jalousement fermé ses portes et levé ses ponts devant les esclaves qui venaient lui demander refuge, et ne les a-t-elle pas laissé massacrer par le seigneur, sous ses yeux, à la portée de ses arquebuses ? Fière de ses libertés, elle ne cherchait pas à les étendre sur ceux qui gémissaient au-dehors. C’est à ce prix même, au prix de la conservation du servage chez ses voisins, que mainte Commune a reçu son indépendance. Et puis, n’était-il pas aussi de l’intérêt des gros bourgeois communiers, de voir les serfs de la plaine rester toujours attachés à la glèbe, sans connaître ni l’industrie ni le commerce, toujours forcés de recourir à la ville pour s’approvisionner de fer, de métaux et de produits industriels ? Et lorsque l’artisan voulait tendre la main par-dessus la muraille qui le séparait du serf, que pouvait-il faire contre la volonté du bourgeois qui tenait le haut du pavé, qui seul connaissait l’art de la guerre et qui payait les mercenaires aguerris ?

Maintenant, quelle différence ! La Commune de Paris victorieuse se serait-elle bornée à donner des institutions municipales plus ou moins libres ? Le prolétariat parisien brisant ses chaînes, c’eût été la révolution sociale dans Paris d’abord, puis dans les communes rurales. La Commune de Paris, lors même qu’elle soutenait la lutte à son corps défendant, a néanmoins dit au paysan : Prends ta terre, toute la terre ! Elle ne se serait pas bornée à des paroles, et l’eût-il fallu, ses vaillants fils seraient allés en armes dans les villages lointains aider le paysan à faire sa révolution : chasser les accapareurs du sol, et s’en emparer pour la rendre à tous ceux qui veulent et qui savent en tirer les moissons.

La Commune du Moyen Âge cherchait à se circonscrire dans ses murs ; celle du dix-neuvième siècle cherche à s’étendre, à s’universaliser. À la place des privilèges communaux, elle a mis la solidarité humaine.

La Commune du Moyen Âge pouvait se parquer dans ses murs et, jusqu’à un certain point, s’isoler de ses voisins. Lorsqu’elle entrait en relations avec d’autres communes, ces relations se bornaient le plus souvent à un traité pour la défense des droits urbains contre les seigneurs, ou bien à un pacte de solidarité pour la protection mutuelle des ressortissants des communes dans leurs voyages lointains. Et quand de véritables ligues se formaient entre les villes, comme en Lombardie, en Espagne, en Belgique, ces ligues, trop peu homogènes, trop fragiles à cause de la diversité des privilèges, se scindaient bientôt en groupes isolés ou succombaient sous les attaques des États voisins.

Quelle différence avec les groupes qui se formeraient aujourd’hui ! Une petite Commune ne pourrait vivre huit jours sans être obligée par la force des choses de se mettre en relations suivies avec les centres industriels, commerciaux, artistiques, et ces centres, à leur tour, sentiraient le besoin d’ouvrir leurs portes toute grandes aux habitants des villages voisins, des communes environnantes et des cités lointaines.

Que telle grande ville proclame demain « la Commune », qu’elle abolisse dans son sein la propriété individuelle, qu’elle introduise chez soi le communisme complet, c’est-à-dire la jouissance collective du capital social, des instruments de travail et des produits du travail accompli, et, pourvu que la ville ne soit pas cernée par des armées ennemies, au bout de quelques jours déjà, les convois de chars arriveront aux Halles, les fournisseurs lui expédieront des ports lointains leurs cargaisons de matières premières ; les produits de l’industrie de la cité, après avoir satisfait aux besoins de la population, iront chercher des acheteurs aux quatre coins du monde ; les étrangers viendront en foule, et tous, paysans, citoyens, des villes voisines, étrangers, iront conter à leurs foyers la vie merveilleuse de la libre cité où tous travaillent, où il n’y a plus ni pauvres ni opprimés, où tous jouissent des fruits de leur labeur, sans que personne mette la main sur la part du lion. L’isolement n’est pas à craindre : si les communes des États-Unis ont à se plaindre dans leurs communautés, ce n’est pas de l’isolement, c’est plutôt de l’intrusion du monde bourgeois des alentours dans leurs affaires communales.

C’est qu’aujourd’hui le commerce et l’échange, renversant les bornes des frontières, ont détruit les murailles des anciennes cités. Ils ont déjà établi la cohésion qui manquait au Moyen Âge. Tous les points habités de l’Europe occidentale sont si intimement liés entre eux que l’isolement est devenu impossible pour aucun d’eux ; il n’y a pas de village si haut perché qu’il soit sur la corniche d’une montagne, qui n’ait son centre industriel et commercial vers lequel il gravite, avec lequel il ne peut plus rompre.

Le développement de grands centres industriels a fait plus.

De nos jours, l’esprit de clocher pourrait exciter bien des jalousies entre deux communes voisines, empêcher leur alliance directe, et même allumer des luttes fratricides. Mais si ces jalousies peuvent empêcher effectivement la fédération directe de ces deux communes, c’est par l’intermédiaire des grands centres que cette fédération s’établira. Aujourd’hui, deux petits municipes voisins n’ont souvent rien qui les relie directement : le peu de relations qu’ils entretiennent serviraient plutôt à faire naître des conflits qu’à nouer des liens de solidarité. Mais tous deux ont déjà un centre commun avec lequel ils sont en relations fréquentes, sans lequel ils ne peuvent subsister ; et quelles que soient les jalousies de clocher, ils se verront obligés de s’unir par l’intermédiaire de la grande ville où ils s’approvisionnent, où ils portent leurs produits ; chacun d’eux devra faire partie de la même fédération, pour maintenir leurs relations avec ce foyer d’appel et se grouper autour de lui.

Et pourtant ce centre ne pourrait pas lui-même prendre une prépondérance fâcheuse sur les Communes qui l’environnent. Grâce à la variété infinie des besoins de l’industrie, du commerce, tous les lieux habités ont déjà plusieurs centres auxquels ils se rattachent, et à mesure que leurs besoins se développeront, ils se rattacheront à de nouveaux centres qui pourront subvenir à des nécessités nouvelles. Nos besoins sont si variés, ils naissent avec une telle rapidité, que bientôt une seule fédération ne suffira plus à les satisfaire tous. La Commune se sentira donc la nécessité de contracter d’autres alliances, d’entrer dans une autre fédération. Membre d’un groupe pour l’acquisition de ses denrées alimentaires, la Commune devra se faire membre d’un deuxième groupe pour obtenir d’autres objets qui lui sont nécessaires, les métaux, par exemple, et puis encore d’un troisième et d’un quatrième groupe pour les étoffes et les œuvres d’art. Prenez un atlas économique de n’importe quel pays, et vous verrez qu’il n’existe pas de frontières économiques : les zones de production et d’échange de divers produits se pénètrent mutuellement, s’enchevêtrent, se superposent. De même les fédérations de Communes, si elles suivaient leur libre développement, viendraient bientôt s’enchevêtrer, se croiser, se superposer et former ainsi un réseau bien autrement compact, « un et indivisible » que ces groupements étatistes qui ne sont que juxtaposés, comme les verges en faisceau autour de la hache du licteur.

Ainsi, répétons-le, ceux qui viennent nous dire que les Communes, une fois débarrassées de la tutelle de l’État, vont se heurter et s’entre-détruire en guerres intestines, oublient une chose : c’est la liaison intime qui existe déjà entre les diverses localités, grâce aux centres de gravitation industrielle et commerciale, grâce à la multitude de ces centres, grâce aux incessantes relations. Ils ne se rendent pas compte de ce qu’était le Moyen Âge avec ses cités closes et ses caravanes se traînant lentement sur des routes difficiles, surveillées par des seigneurs-brigands ; ils oublient ces courants d’hommes, de marchandises, de lettres, de télégrammes, d’idées et d’affections, qui circulent entre nos cités comme les eaux d’un fleuve qui ne tarissent jamais : ils n’ont pas l’idée nette de la différence entre deux époques qu’ils cherchent à comparer.

D’ailleurs, l’histoire n’est-elle pas là pour nous prouver que l’instinct de fédération est déjà devenu un des besoins les plus pressants de l’humanité ? Il suffit qu’un jour l’État se trouve désorganisé pour une raison ou pour une autre, que la machine oppressive faiblisse dans ses fonctions, pour que les alliances libres naissent d’elles-mêmes. Souvenons-nous des fédérations spontanées de la bourgeoisie armée pendant la Grande Révolution. Souvenons-nous de ces fédérations qui surgirent spontanément en Espagne et sauvèrent l’indépendance du pays, lorsque l’État était ébranlé jusque dans ses fondements par les armées conquérantes de Napoléon. Dès que l’État n’est plus à même d’imposer l’union forcée, l’union surgit d’elle-même, selon les besoins naturels. Renversez l’État, la société fédérée surgira de ses ruines, vraiment une, vraiment indivisible, mais libre et grandissant en solidarité par sa liberté même.

Mais il y a encore autre chose. Pour le bourgeois du Moyen Âge, la Commune était un État isolé, nettement séparé des autres par ses frontières. Pour nous, « Commune » n’est plus une agglomération territoriale ; c’est plutôt un nom générique, un synonyme de groupements d’égaux, ne connaissant ni frontières ni murailles. La Commune sociale cessera bien vite d’être un tout nettement défini. Chaque groupe de la Commune sera nécessairement attiré vers d’autres groupes similaires des autres Communes ; il se groupera, se fédérera avec eux par des liens tout au moins aussi solides que ceux qui le rattachent à ses concitadins, constituera une Commune d’intérêts dont les membres sont disséminés dans mille cités et villages. Tel individu ne trouvera la satisfaction de ses besoins qu’en se groupant avec d’autres individus ayant les mêmes goûts et habitant cent autres communes.

Aujourd’hui déjà les Sociétés libres commencent à couvrir tout l’immense champ de l’activité humaine. Ce n’est plus seulement pour satisfaire ses goûts scientifiques, littéraires ou artistiques, que l’homme ayant des loisirs constitue des sociétés. Ce n’est plus seulement pour une lutte de classe que l’on se ligue.

On trouverait difficilement une seule des manifestations multiples et variées de l’activité humaine qui ne soit déjà représentée par des sociétés librement constituées, et leur nombre augmente sans cesse, envahissant chaque jour de nouveaux champs d’action, jusqu’à ceux même qui jadis étaient considérés comme une attribution spéciale de l’État. Littérature, arts, sciences, enseignement, commerce, industrie ; trafic ; amusements, hygiène, musées, entreprises lointaines ; expéditions polaires, voire même défense du territoire, secours aux blessés, défense contre les agresseurs et les tribunaux eux-mêmes…, partout nous voyons l’initiative privée se faire jour et revêtir la forme de sociétés libres. C’est la tendance, le trait distinctif de la seconde moitié du dix-neuvième siècle.

Cette tendance prenant son libre essor, et trouvant un nouveau champ immense d’application, servira de base à la société future. C’est par libres groupements que s’organisera la Commune sociale et ces groupements mêmes bouleverseront les murailles, les frontières. Ce seront des millions de communes non plus territoriales, mais se tendant la main à travers les fleuves, les chaînes de montagnes, les océans, unissant les individus disséminés aux quatre coins du globe et les peuples en une seule et même famille d’égaux.

Il s’agit ici de s’approprier les mots, les idées et de les mettre en musique.

Ce n’est pas un copie-collé de plus, non ! C’est la mise en marche d’idées construites, et abouties qui nous démontrent qu’un autre chemin de vie est possible et qu’il a été pensé depuis longtemps. Il n’attend plus que nous pour le faire vivre, ici et maintenant.

Le changement de paradigme : C’est maintenant !

Prise de conscience individuelle => prise de conscience collective => boycott et organisation parallèle => désobéissance civile => réorganisation politico-sociale => changement de paradigme.

C’est par libres groupements que s’organisera la Commune sociale et ces groupements mêmes bouleverseront les murailles, les frontières. Ce seront des millions de communes non plus territoriales, mais se tendant la main à travers les fleuves, les chaînes de montagnes, les océans, unissant les individus disséminés aux quatre coins du globe et les peuples en une seule et même famille d’égaux.

Et grâce à cet Internet tant décrié par Naze I, tant redouté aussi pour la liberté de connexions qu’il nous permet, passons nous le mot et faisons vivre cette idée de millions de communes libres autogérées tout autour de la Terre ;

Interconnectés ; Interreliés et pacifiquement d’où nous sommes pour

l’association volontaire en commune.

JBL1960

 

L’Empire sans terre…

Est un Empire à terre !

Pour Faire tomber l’Empire nul besoin de prendre les armes.

En fait, rien ne justifie de prendre les armes.

Le 0.01% n’est que 0.01% et ils sont puissants parce qu’ils ont bâti leur empire sur du sable usurpé…

Nous pouvons d’où nous sommes aider les natifs et Peuples premiers à recouvrer la souveraineté de leur terre, jamais cédé.

Je reproduis ci-dessous, la traduction faite par Résistance71 d’un article des Mohawk Nation News dont voici l’url de l’article original ; http://mohawknationnews.com/blog/2016/02/09/bum-steer-by-mcgill/

La désinformation de l’université McGill

[MNN commentaires aux dires de McGill “Indigenous Community Resistance & Media” Feb. 8, 2016.] 

McGill nous a toujours menti à nous, Onkwe’hon:weh (habitants de l’île de la Grande Tortue/Amérique du Nord). L’université McGill existe sur notre terre jamais cédée, achetée avec de l’argent “emprunté” de notre fond fiduciaire des Six Nations (Confédération Iroquoise) en 1850. Cet argent ne fut jamais remboursé. Les contribuables canadiens bénéficient grandement de l’investissement de nos dollars dans la construction du Canada de manière générale, de son infrastructure et du vol de nos ressources comme fondement de son économie, tandis qu’il nous maintient dans des réserves.

Toutes les universités sont des corporations, des entreprises dont les propriétaires sont les banquiers qui en sont les actionnaires principaux. McGill fait frauduleusement de l’argent sur le marché boursier en y mettant illégalement notre terre et notre propriété en garantie. Nous désirons que notre université de McGll nous soit retournée et que toutes les dettes, intérêts compris nous soient remboursés. Nous promettons solennellement de faire de McGill une université internationale de la paix mondiale et de protéger notre investissement pour le plus grand intérêt de nos étudiants.

Je révèle aujourd’hui qu’il y a des responsables à l’université de McGill qui travaillent pour les actionnaires et contre les meilleurs intérêts des tenants du titre [de propriété] iroquois. Un réseau d’infiltration a été mis en place envoyant des agents dans nos communautés afin de nous manipuler, de nous démoraliser, de nous induire en erreur et d’aider à “éliminer” ou neutraliser ceux qui les questionnent. Nous sommes en train de faire une enquête sur ces personnes et de rédiger un rapport. Ceux qui sont impliqués dans tout ceci ici à McGill savent qui ils sont. En temps et en heure, vous, les étudiants, serez mis au courant de ce que nous avons trouvé et documenté.

Les médias de masse (NdT: alias les merdias…) ne nous ont jamais vraiment représenté de manière juste et véritable, ni nous ni notre position de propriétaires d’Ono’ware:keh, l’Île de la Grande Tortue.

Ceux d’entre nous qui remettent en question le plan commercial de la COURONNE (NdT: la City de Londres et sa Banque d’Angleterre/Vatican) pour le vol de notre terre et de nos ressources et du programme de génocide attenant sont sur la liste moire de “ceux à qui il ne faut jamais parler” des merdias. C’est pourquoi la station de radio russe Voice of Russia s’est entretenue avec cinq personnes de la nation Kanion’ke:haka (Mohawk), chacune pendant une heure dans un programme de leur radio de diffusion de masse. Ils voulaient une mise à jour sur le génocide toujours en cours.

Quand j’ai été arrêtée à la frontière de notre territoire d’Akwesasne le 14 Juin 2008, les agents du Canada Border Services (CBS) ont essayé de me tuer en utilisant un système d’immobilisation connu pour provoquer des crises cardiaques. (NdT: à l’époque des faits, l’auteure était âgée de 68 ans…). Rien de tout ceci ne fut jamais mentionné dans les médias. Le tribunal fédéral du Canada (TFC) fut chargé d’enquêter sur cette tentative de meurtre. Le tribunal décida que la Police Provinciale de l’Ontario (PPO) et la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) ne pouvaient faire une enquête que si j’acceptais de payer pour les frais d’enquête et judiciaire parce que “je vivais sur le territoire Mohawk de Kahnawake et que je n’étais pas une résidente du Canada !…” Cette décision historique prise par 3 juges reconnaît explicitement notre souveraineté et ceci ne fut jamais rapporté dans les merdias.

Mohawk Nation News (MNN) ne travaille ni ne représente aucune entité entrepreneuriale de la COURONNE. Le refus de la COURONNE d’enquêter sur les enlèvements et les assassinats de milliers de nos femmes des nations premières vient maintenant au grand jour. Le boulot principal des merdias est de maintenir le maquillage et l’étouffement de ces affaires.

Historiquement, pour une bonne histoire d’Onkwe’hon:weh paraissant dans les médias de masse, s’ensuivent cinq mauvaises histoires. Jusqu’à très récemment, il n’y avait aucune couverture médiatique au sujet des plus de 50 000 morts et “disparitions” de nos enfants des pensionnats pour Indiens, ces camps de la mort gérés par la COURONNE (NdT: et les églises catholique, anglicane et unifiée du Canada). Le public ne fut pas informé parce que le ministère de la propagande, alias les merdias, fit son boulot de désinformation pour lequel il est payé.

Aucun média de pays du continent américain fondés par les entreprises européennes ne mentionne jamais que toute la terre et ses ressources inhérentes sont la propriété du peuple naturel de ces terres qui n’a jamais vendu ni abandonné quoi que ce soit. Nous n’avons jamais été vaincu dans quelque guerre légale que ce soit (NdT: si tant est qu’une guerre puisse être “légale”, puisqu’elle est intrinsèquement d’agression par au moins une des parties…). Ils ne peuvent jamais être des pays “légaux” tout comme ils ne peuvent jamais devenir propriétaire de notre terre.

Note de Résistance 71: Il convient ici de constater que l’auteure se place dans le domaine de compréhension occidental pour faire comprendre ce point de vue, car traditionnellement chez les nations autochtones et bien sûr chez les Iroquois, la terre n’est pas “possédée” par quiconque, elle n’est qu’empruntée aux futures générations. Les concepts de “propriété” privée, d’État etc… sont entièrement étrangers au monde des sociétés traditionnelles ancestrales, qui comme l’a si bien dit l’anthropologue Pierre Clastres, ne sont pas des sociétés en cours de développement, mais des sociétés finies établies, refusant la division de la société et la centralisation du pouvoir. Ce sont des sociétés volontairement contre l’État et tout ce qui s’en approche. On ne peut pas posséder la terre, comme on ne peut posséder ni l’eau, ni l’air, on la partage, on la préserve, on la chérit, on l’améliore pour les générations non nées. Tel est le concept. L’auteure se positionne ici volontairement du côté occidental de la barrière afin de donner un sens “occidental” à ses propos et analyses. La terre n’appartient à personne, elle est simplement, et elle est utilisée respectueusement par ceux qui l’habite dans un soucis de partage et d’équité, C’est le principe fondateur du traité Wampum Deux Rangées que les Hollandais au XVIIème siècle puis les Français et les Anglais acceptèrent en 1701 ; traité qui fut bafoué très tôt et en bien des occasions par les Européens envahisseurs, volant et pillant par “la volonté de dieu” telle qu’exprimée dans les bulles pontificales des papes Nicolas V (1452, 1455) et Alexandre VI (1493a, 1493b).

Mohawk Nation News (MNN) a débuté en 1990 alors que nous étions pris en otages à l’intérieur du centre de traitement de Kanesatake (Oka, Québec), encerclés par l’armée canadienne. Nous résistions à la transformation de nos sites de cérémonie et d’inhumation en un parcours de golf. L’armée mit alors aussi les territoires voisins de Kahnawake et d’Akwesasne sous le siège. Le Canada envoya plus de soldats à Kanesatake en 1990 qu’à la guerre du Golfe en 1991 ! Ceci pour montrer à quel point c’était important ! Les médias se firent le porte-voix du préjudice raciste du gouvernement ; nous fûmes dépeints comme des terroristes et des criminels. (NdT: nous mettons des documentaires sur Oka en section commentaire, à voir et diffuser sans modération…)

Avant que MNN ne poste un article, beaucoup de personnes sont consultées. MNN encourage tout à chacun de questionner, d’enquêter et de penser par soi-même pour parvenir à réunir nos esprits sur la base de la loi naturelle de la terre.

Il en va de la confiance, tout est une question de confiance. La farce touche à sa fin pour les merdias et leurs centres de propagande. Les journaux les plus importants commencent à ressembler à des pamphlets. Les banquiers ne veulent pas que les médias alternatifs exposent leurs actes criminels. Les merdias perdent de jour en jour leurs lecteurs et leur audience. Les médias alternatifs deviennent très importants, une force sur laquelle compter. (NdT: observons comment se démène le pouvoir politique central pour se débarrasser des soi-disant “théories du complot” qui empoisonneraient la jeunesse qui ne croit plus aux fadaises des gouvernements. Le rideau tombe, l’empereur est nu…)

Le plan commercial de la COURONNE dépend de fait des merdias et de leur capacité à masquer la vérité sur le plus grand holocauste de l’histoire de l’humanité et de réécrire les faits et l’histoire elle-même. Maintenant tout s’effrite ; la vérité émerge sur l’internet, au travers de gens comme Edward Snowden, Julian Assange, MNN et les gens de tous les jours qui filment et utilisent leur cerveau etc… Les États-Unis et le Canada perdent leur réseau majeur de propagande parce que le public n’a plus aucune confiance.

lien vers l’article R71 ; https://resistance71.wordpress.com/2016/02/10/resistance-au-colonialisme-universite-mcgill-de-montreal-et-effondrement-de-la-mascarade-mediatique-de-la-complicite-mohawk-nation-news/#comment-73231

Ce rappel pour comprendre qu’aujourd’hui, les zuniens de papier se battent à mort pour « une terre usurpée » à l’instar de ces Colons de Malheur.

Aux colons de la terre nous voulons dire que dans ce nouveau paradigme que nous initions main dans la mains et côte à côte avec les natifs et Peuples premiers de la Terre ;

Il n’y aura plus Ni Australia day, ni Thanksgiving et encore moins de Colombus Day !

L’esclavage oublié sera instruit comme l’Histoire à ne plus jamais reproduire.

Nous voulons faire Cause commune avec les natifs et Peuples premiers de la Terre ;

Ici et Maintenant !

JBL1960

Mise à jour du 17/05/2016 par JBL1960 :

Mise en lien de la traduction faite par Résistance71 de MNN du 15/05/2016 :

https://resistance71.wordpress.com/2016/05/17/resistance-au-colonialisme-le-canada-nest-quune-entreprise-commerciale-a-la-botte-de-la-city-de-londres/

Url de l’article original :

http://mohawknationnews.com/blog/2016/05/15/piggy-bank-democracy/