Un jour je suis née et depuis ; J’improvise !
Se taire pour ne pas dire de bêtises ?
Ne rien faire pour ne pas faire de conneries ?
J’ai toujours pensé qu’il valait mieux faire une boulette qu’une Arlésienne…
Résistance71 publie la 4ème et dernière partie de l’Appel au socialisme de Gustav Landauer intitulé « Appel au Socialisme » pour la société des sociétés (Gustav Landauer) 4ème et dernière partie qui date de 1919.
Je reproduis ci-dessous des extraits qui me semblent essentiels pour initier un changement de paradigme le plus construit, le plus abouti possible et qui viserait à être enclencher de suite, c’est à dire demain et puisque, je l’ai déjà dit ici-même ; Demain se plante aujourd’hui…
Du fond de la nuit des temps nous parviennent des solutions concrètes et réfléchies pour nous émanciper à jamais de ce paradigme mortifère induit par une mini-élite (le fameux 0.01%) dont l’hégémonie culturelle n’a que trop duré.
La mondialisation néolibérale est une guerre de conquête du monde entier, une guerre mondiale, une guerre déclenchée par le capitalisme pour dominer la Terre entière. Cette conquête est parfois faites par des armées qui envahissent des nations, mais souvent elle est faite avec l’économie, par le système de la dette et en amenant leur culture capitaliste, qui est la culture de la marchandise, du profit et du marché.
Les oppressés natifs du sud du Mexique ont le dernier mot de la lucidité. Tendons-leur la main, à eux et à tous les colonisés, qui en retour nous aiderons à surmonter notre culpabilité d’avoir réduit le monde à ce triste paradigme mercantile et obscène ;
Pour une décolonisation concertée, aux colons de la Terre et parce que c’est le moment !
Extraits choisis ;
Vous, Français, êtes des petits et moyens paysans, des petits et moyens artisans ; vous êtes actifs dans l’agriculture, l’industrie, le transport et les communications. Jusque maintenant, vous avez eu besoin de rois et de leurs fonctionnaires afin de vous rassembler et de vous protéger l’un contre l’autre. En 1793 vous avez aboli le roi et l’État, mais vous avez maintenu le roi de l’économie: l’or. Parce que vous avez ainsi laissé la mauvaise fortune, le désordre et l’insécurité dans le pays, vous avez dû laisser les rois, leurs fonctionnaires et leurs armées revenir. Débarrassez-vous des intermédiaires autoritaires ; abolissez les parasites ; voyez et veillez à l’unité directe de vos intérêts. Alors vous aurez la société comme héritière du féodalisme et de l’État.”
Mettez en place une institution où vous viendriez les uns vers les autres avec la production de votre travail sans parasitage, sans intermédiaires vampires. Alors vous n’aurez plus besoin d’autorité de tutelle, ni du transfert du pouvoir absolu du gouvernement politique vers la vie économique. Le but est d’assumer et de créer la liberté dans la vie économique et publique et de veiller à ce qu’il y ait une égalisation afin d’abolir l’austérité, l’insécurité et la propriété, qui n’est pas la propriété des choses, mais la domination des hommes, l’esclavage, l’intérêt, qui est usure. Créer une banque d’échange !
Les autres prolétaires, vous prolétaires, ne préférez-vous pas acheter vos produits les uns des autres ? sans intermédiaires, sans l’exploitation de médiateurs ? Alors faites vos propres achats et ventes entre vous ! La clientèle est valide. La clientèle c’est de l’argent, comme ils disent aujourd’hui. La séquence doit-elle toujours être: pauvreté – esclavage – travail – produit ? La mutualité change le cours des choses. La mutualité restaure l’ordre de la nature. La mutualité abolit le règle de l’argent. La mutualité est primordiale: l’esprit entre les humains qui permettent à tous les humains qui veulent travailler de le faire et ainsi de satisfaire leurs besoins.
Le renouveau de la société ne viendra pas de l’esprit de vengeance, de la colère ou de la destruction. La destruction doit s’opérer dans un esprit constructif ; la révolution et la conservation ne s’excluent pas mutuellement.
L’individu est le peuple, l’esprit est la communauté, l’idée est le lien de l’unité.
Nous devons nous étendre sous toutes les latitudes et nous ne pouvons le faire que si nous creusons profond, car aucune aide ne pourra venir de l’extérieur. Nous ne pouvons le laisser émerger que du lien volontaire des individus et de la communauté des hommes originellement indépendants qui sont naturellement enclins à s’unir les uns aux autres.
L’esprit a besoin de liberté et la renferme. Là où l’esprit crée de telles unions comme la famille, la coopérative, le groupe professionnel, la communauté et la nation, il y a liberté et l’humanité peut s’accomplir.
Aujourd’hui, ce qui est appelé le prolétariat ne sera jamais en lui-même la personnalisation du peuple, tandis que les nations sont de plus en plus dépendantes les unes des autres pour la production et le commerce, faisant qu’un peuple n’est plus un peuple. Mais l’humanité est bien loin d’être unifiée et ne le sera jamais tant que de petites unités, des communautés, des peuples n’existent de nouveau.
Nos conditions ont véritablement trois points vitaux:
- L’enrichissement injustifié
- L’exploitation
- Les hommes ne travaillant pas pour eux-mêmes mais pour d’autres hommes
Ainsi les trois points cardinaux de l’esclavage économique sont:
- La propriété privée de la terre: elle implique l’attitude dépendante de ceux qui ne sont pas propriétaires. De la propriété privée de la terre et de son corollaire de la non-propriété surgissent ces fléaux que sont: l’esclavage, la servitude, le tribut, le loyer, l’intérêt et le prolétariat.
- La circulation des biens dans une économie d’échange par le moyen d’un véhicule d’échange qui serve tous les besoins de manière non-expirable et permanente…
L’idée que l’argent serait rendu inoffensif s’il devait juste un bon de travail et non plus une commodité est complètement fausse et ne pourrait avoir de sens que dans le cadre d’un esclavage d’état où le libre-échange serait remplacé par le dépendance envers une autorité bureaucratique déterminant la quantité que chacun doit travailler et consommer. - La valeur ajoutée
Les gens qui ne peuvent et veulent plus supporter les faits sociaux, ceux-là sont appelés ici. Aux masses, aux peuples du monde, aux dirigeants et leurs sujets, héritiers et déshérités, privilégiés et escroqués, il doit être dit : C’est un Titanic, une honte sans fin des temps qui voit l’économie gérée pour le profit au lieu de remplir les besoins des humains unifiés en communautés. Tout votre militarisme, votre système étatique, toute votre répression de la liberté, toute votre haine de classe, viennent de la brutale stupidité qui vous domine.
Unissez-vous, vous pauvres hommes, donnez-vous du crédit les uns aux autres ; le crédit, la mutualité est le capital ; vous n’avez aucunement besoin de capitalistes monnayeurs ni de maîtres entrepreneuriaux. Travaillez dans les villes et les campagnes ! Travaillez et échangez !
Si nous voulons une société, alors nous devons la construire, nous devons la pratiquer.
=> La société est la société des sociétés ; une ligue des ligues des ligues, un monde commun des mondes communs des mondes communs ; une république des républiques des républiques. Seulement là y a t-il liberté et ordre, seulement là y a t-il un esprit, un esprit qui est auto-sufffisance et communauté, unité et indépendance ?
La faim, les bras et la terre sont là ; tous trois le sont par nature.
Quelques humains possèdent la terre, il y en a de moins en moins.
Toute propriété de chose, toute propriété de terre est en réalité une propriété de l’humain, le propriétaire possède l’humain. Quiconque tient la terre et en prive les autres, les masses, force les autres personnes à travailler pour lui. La propriété privée est le vol et la détention d’esclave.
Nous devons avoir la terre de nouveau. Les communautés du socialisme doivent redistribuer la terre. Celle-ci n’est la propriété privée de personne. Que la terre n’ait pas de maître, alors les Hommes seront libres.
L’abolition de la propriété privée sera essentiellement une transformation de notre esprit. De cette renaissance suivra une puissante redistribution de la propriété et liée à cette redistribution, il y aura l’intention permanente de redistribuer la terre dans des temps futurs, à intervalles définis ou indéfinis, encore et encore.
La justice dépendra de l’esprit qui prévaut entre les humains.
La propriété privée n’est pas la même chose que la possession et je vois dans le futur une possession privée, une possession coopérative, une possession de communauté dans toute sa splendeur.
Dans le monde d’aujourd’hui, au lieu d’avoir la vie parmi nous, nous n’avons que la mort.
Tout a été réduit à un objet et à une idole. La confiance et la mutualité ont dégénéré en capital. L’intérêt commun a été remplacé par l’État. Notre attitude, nos relations, sont devenues des conditions rigides… Faisons le boulot complètement maintenant en établissant dans notre économie le seul principe qui puisse être établi, le principe qui correspond à la vision socilaliste de base: qu’aucune plus grande valeur consommatrice n’entre dans les foyers que celle du travail produit par ce foyer, parce qu’aucune valeur n’a son origine dans le monde humain à part au travers du travail.
Il n’y a qu’une seule réalité objective : la terre.
Quand nous appelons le temps présent l’âge capitaliste, cette expression veut dire que l’esprit unificateur n’est plus présent et ne prévaut plus dans l’économie, mais que l’objet-idole règne en maître, c’est à dire quelque chose qui n’est pas quelque chose mais plutôt rien, qui est pris pour quelque chose.
Ceci a également à voir avec le fait que le faux capital, qui a remplacé le véritable intérêt mutuel et la confiance, ne pouvait pas exercer son pouvoir parasite vampiriste, que la propriété foncière ne pouvait pas imposer l’impôt-tribut, s’il n’était pas soutenu par la force, par le pouvoir de l’État, ses lois, son administration, sa bureaucratie et son pouvoir exécutif. Mais nous ne devons jamais oublier que tout ceci, l’État, la loi, l’administration, les exécutants ne sont que des noms pour des hommes, qui parce qu’ils n’ont pas les possibilités de la vie, tourmentent et se violentent les uns les autres, ce ne sont que des noms de force entre les Hommes.
La terre et l’esprit sont donc la solution du socialisme.
Les socialistes ne peuvent en aucune manière éviter le combat contre la propriété foncière. La lutte pour le socialisme est une lutte pour la terre ; la question sociale est une question agraire !
Fritz Mauthner (“Le dictionnaire de la philosophie”) a montré que le mot “dieu” était originellement identique à celui d’”idole” et que tous deux veulent dire : “métal fondu”. Dieu est un produit créé par l’Homme qui prend vie, attire la vie des humains en lui et finalement devient plus puissantg que l’humanité. Le seul “métal fondu”, la seule idole, le seul dieu que les Hommes aient jamais créé physiquement est l’argent. L’argent est artificiel et “vivant”, l’argent appelle l’argent et l’argent et l’argent et l’argent a tout pouvoir en ce monde.
Le socialisme est un retour à la Nature, une réappropriation de l’esprit, un regain de relations.
Tout commence avec l’individu et tout dépend de l’individu.
Le sang paysan coule toujours dans les veines de bien des citadins prolétaires : ils devraient réapprendre à écouter leurs origines.
L’agriculture, l’industrie et l’artisanat, le travail physique et intellectuel, le système d’enseignement et d’apprentissage, doivent être réunifiés.
Le peuple pourra réexister de nouveau seulement lorsque les individus, progressistes et spirituels, seront de nouveau emplis de l’esprit du peuple, quand une forme préliminaire du peuple vit avec des humains créatifs et demande la réalisation d’une réalité par leurs cœurs, leurs têtes et leurs mains.
Nous avons encore tout à apprendre : la joie de travailler, celui de l’intérêt commun, de l’entr’aide mutuelle. Nous avons tout oublié, et pourtant nous sentons bien que cela est encore en nous.
Rappelons-nous de Proudhon et des ses visions bien définies jamais nébuleuses de la terre de liberté et de contrat. Rappelons-nous de ces bonne choses entrevues et décrites par Henry George, Michael Fürscheim, Silvio Gesell, Ernst Busch, Pierre Kropotkine, Élisée Reclus et tant d’autres.
Nous sommes les héritiers du passé, que cela nous plaise ou non, faisons donc le vœu d’avoir les prochaines générations comme nos héritières ainsi dans toute notre vie et nos actions, nous puissions influencer les générations à venir et les masses de gens autour de nous.
Une seule chose manquera pour vivre harmonieusement, socialement et en toute prospérité : la terre. Alors les gens libèreront la terre et ne travaillerons plus pour le faux dieu mais pour l’humain. Alors sera le commencement : commençons sur la plus petite échelle et avec le plus petit nombre de personnes. [jbl1960 ; sous l’angle Saillans par exemple]
L’État, c’est à dire à ce stade, la masse toujours ignorante de la nouvelle réalité, la classe des privilégiés (du capitalisme) et les représentants de ces deux catégories, la caste exécutive et administrative, mettront de petits et grands obstacles sur le chemin des débutants. Nous en avons parfaitement conscience.
Tous ces obstacles, s’ils sont réels, seront détruits si nous sommes resserrés et unis et que nous ne laissons pas le plus petit espace entre eux et nous.
Notre esprit doit s’enflammer, illuminer, inciter, exciter, attirer.
Maintenant est venu le temps de faire d’autres sacrifices, pas des sacrifices héroïques, mais des sacrifices discrets, pas impressionnants afin de donner un exemple de la bonne façon de vivre.
Alors le peu deviendra beaucoup et le beaucoup deviendra aussi le peu.
L’objectif est le peuple, la société, la communauté, la liberté, la beauté, la joie de vivre.
Nous avons besoin de gens pour entonner le cri de guerre, nous avons besoin de tous ceux emplis de ce désir créatif, nous avons besoins d’hommes et de femmes d’action. L’appel au socialisme est adressé aux Hommes d’action qui veulent faire les premiers pas, le commencement.
Au nom de l’éternité, au nom de l’esprit, au nom de l’image qui cherche à devenir ce véritable chemin, l’humanité ne périra pas. L’épaisse boue vert-de-gris qui est aujourd’hui parfois appelée prolétariat, parfois bourgeois, parfois la caste dirigeante et partout, au-dessus et en-dessous, n’est rien d’autre qu’une masse écœurante, cette horrible déformation humaine faite de veulerie, de satiété, de dégradation, elle ne gigotera plus, ne sera plus autorisé à nous salir et à nous suffoquer: Ils sont tous appelés au socialisme !
Ceci n’est qu’une première parole. Bien d’autres choses ont encore à être dites. Elles le seront. Par moi et par ceux qui sont appelés ici.
=*=
J’espère sincèrement que ces mots qui résonnent encore en moi, trouveront un écho en chacun de ceux qui voudront bien les lire…
Et les passer à d’autres,
Et d’autres à d’autres…
JBL1960