La souveraineté indigène et la subordination politique de nos nations par Steven Newcomb

Pour nous libérer ;

Nous devons d’abord libérer nos esprits.

Du même auteur ► Le Vatican et son héritage de domination par Steven Newcomb

Seule la vérité libèrera les peuples, à tout jamais !

A lire, ou à télécharger ; Introduction à la philosophie et la pensée amérindiennes par Russell Means, version PDF de 19 pages, à partir des larges traductions de R71 du livre testament de Means « Si vous avez oublié les noms des nuages vous avez perdu votre chemin » que j’ai réunifiées et introduit par ce billet de présentation, ; Pour consulter toutes mes versions PDF ► https://jbl1960blog.wordpress.com/les-pdf-de-jbl1960/

Résistance au colonialisme : Nations indigènes et domination politique (Steven Newcomb)

« En point de départ, je suggèrerais de conceptualiser ce qu’on pourrait appeler l’anarcho-indigénisme […] Le mot indigène qui évoque l’enracinement spirituel et culturel dans cette terre et la lutte pour la justice et la liberté d’Onkwe’hon:weh ; combiné au mouvement politique et philosophique qui est fondamentalement anti-institutionnel, radicalement démocratique et dévoué à prendre action afin d’amener le changement : l’anarchisme. »
~ Taiaiake Alfred, 2005 ~

A lire également : « La grande loi du changement », Taiaiake Alfred (extrait de son livre « Wasase », traduction R71) [NdJBL : Et introduit dans mon style par ce billet de blog ► Résistance au fléau de l’Humanité…]

Note de JBL : ainsi que la dernière traduction par R71 d’une conférence donnée à l’université de Melbourne, Australie fin 2015 par le Pr ALFRED et analysée dans mon style dans ce billet de blog ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/03/15/le-grand-desapprentissage-par-taiaiake-alfred-ph-d/

Et « Païens en terre promise, décoder la doctrine chrétienne de la découverte » (traduction R71) [NdJBL : Et introduit dans mon style par ce billet de blog ► Tous des Païens en Terre promise…]

La souveraineté indigène et la subordination politique de nos nations

La véritable signification de la souveraineté indigène n’est pas ce que nous en savons ou croyons savoir

Steven Newcomb | 27 mars 2017 | URL de l’article original ► https://indiancountrymedianetwork.com/news/opinions/indigenous-sovereignty-political-subordination-nations/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

La langue anglaise est profondément problématique pour les nations originelles de l’Île de la Grande Tortue (“Amérique du Nord”). En toute précaution, nous ne devrions pas assumer que nous comprenons un mot particulier simplement parce qu’il est devenu un terme coutumier de l’art. Un exemple probant est le mot “souveraineté”, un terme qu’on dit avoir été inventé par l’absolutiste et philosophe politique français Jean Bodin, qui a défini alors sa signification comme étant “la suprématie sur des citoyens ou des sujets sans restriction de la loi.

En d’autres termes, ceux appelés “citoyens” ou “sujets” sont considérés “sujets” aux “lois du souverain”. Mais, “le souverain” est vu comme “le sujet d’aucune loi” parce qu’il est mentalement imaginé comme existant “au dessus” ou “a un niveau supérieur” de tout le monde et de toute chose. Comme c’est un concept ou une idée qui n’existe pas pas physiquement, il vaut ici d’être noté que “le souverain” n’existe pas physiquement “au dessus” ou “à un niveau supérieur” de tout le monde et de toute chose. Néanmoins, ceux qui agissent au nom du “souverain” sont capables d’exercer un degré de force en relation à ceux qui sont désignés être citoyens ou sujets, ceci résultant parfois en de terribles ou mortelles conséquences pour ceux contre qui cette force est exercée.

On peut illustrer ceci avec les sites de massacres de l’époque jusqu’à l’utilisation traumatique des forces de police militarisées de nos jours à Standing Rock, dans un effort pour l’état “souverain” d’utiliser la force qui accompagne la “souveraineté” quand il veut imposer sa volonté pour les intérêts banquiers et corporatistes coloniaux.
Dans son livre “Captives of Sovereignty” (2011), le philosophe politique Jonathan Havercroft note que des philosophes politiques tels Hannah Arendt, Michel Foucault, Giorgio Agamben, Michael Hardt et Antonio Negri concourrent pour dire que la “souveraineté” est, comme le dit Agamben, “une forme injuste de domination qui limite la liberté humaine”. De ce point de vue, il devient raisonnable de dire que placer le mot “indigène” devant celui de “souveraineté”, résulte en l’idée d’une “forme indigène de domination qui limite la liberté humaine”. Pourtant, je ne connais personne impliqué dans la défense des droits des nations et peuples indigènes, qui travaille pour un droit de domination autochtone. Ceci veut pourtant dire qu’il y a une confusion à la base qui n’est pas adressée.

C’est aussi plus compliqué que cela. Dans le contexte des Nations-Unies, le terme “indigène” veut dire originellement libre mais maintenant existant sous une dominance ou domination. Ceci contredit directement le sens de “souveraineté”, à savoir qui est au dessus de tout le monde et de toute chose. Il est impossible pour quelque chose qui est dit au dessus de tout et de tout le monde, d’exister aussi sous la domination d’un pouvoir politique.

Ainsi, l’expression “souveraineté indigène” est un oxymore ; c’est la combinaison de deux termes qui s’auto-excluent, qui s’annulent l’un l’autre. C’est incohérent. La même chose vaut pour l’expression “souveraineté tribale” dans le contexte de la loi et de la politique fédérales indiennes, invoquant la “souveraineté tribale” dans un effort d’être du bon côté de la lutte, mais ceci est équivalent à dire “ne pas être souverain”, parce que le mot “tribal” indique que c’est une forme moindre ou non-suprême de “suprématie”, ce qui est un non sens.

Au nom des nations originelles de l’Île de la Grande Tortue, les gens ont tenté de combiner un terme indiquant une identité politique subordonnée: “indigène”, avec une identité politique suprêmement dominante: “souveraineté”. Ils ont fait cela dans un effort de nous libérer d’une subordination politique imposée à tort. Ils ont fait cela dans un effort de libérer nos nations et peuples d’une position conceptuellement imposée qui est faite pour exister sous la domination du pouvoir de l’état et de son affirmation au droit de domination.

Ce que la plupart d’entre nous n’ont pas remarqué est l’impossibilité d’être libéré d’une identité politique subordonnée en continuant d’invoquer une identité politique subordonnée. Utiliser le mot “souveraineté” précédé du mot “indigène” n’enlève pas ni n’élève le niveau de subordination politique, cela ne fait que renforcer la subordination. De plus, comme mentionné ci-dessus, cela adopte le concept de domination elle-même comme un modèle d’existence qui contredit en tous points nos systèmes relationnels traditionnels.

Nous avons tenté de nous défendre contre ceux qui affirment une “souveraineté” sur nous au nom de concepts tels que ceux de la “couronne”, des “États-Unis”, du “Canada”, de “L’État” et autres catégories de domination. Mais quoi qu’il en soit, le système conceptuel dominant utilisé pour nous défendre a été fait de façon à ce que tout défi au système renforce ces catégories de domination. Le défier au nom de la “souveraineté indigène”, c’est en fait le renforcer, ne pas le défier est le renforcer. Vous êtes baisés si vous le faites et baisés si vous ne le faites pas, la classique double-liaison.

Une alternative est d’approcher notre défense conceptuellement, ce qui veut dire de nommer et de directement défier le Code de la domination à sa source, afin de défier ses racines profondes. Faire cela revient à travailler depuis la position qui affirme qu’il n’y a aucun droit à la domination ni aucun droit corollaire à la déshumanisation. Ceux qui autrefois considéraient l’esclavage comme étant une institution sacro-sainte utilisèrent aussi un code de domination, un système de rationalisation (idées + arguments) afin de le justifier. (NdT : comme la rédaction de “codes noirs” par exemple pour la France sous Louis XIV et sous le 1er empire, car n’oublions pas que Napoléon a rétabli officiellement l’esclavage que la révolution avait aboli… L’abolition officielle définitive datant de 1848, c’est à dire il y à moins de 170 ans pour la France… “pays des lumières et de la liberté”… qui dans la foulée augmenta son empire colonial…) Ceux qui défièrent l’esclavage ne furent couronnés de succès que lorsqu’ils attaquèrent la fondation conceptuelle de la domination: le concept de dire que certaines personnes ont un droit de domination sur d’autres.

Ceux qui officient maintenant la loi et politique fédérale indienne pour le gouvernement des États-Unis sur la base de catégories de domination, ont un système de rationalisation pour justifier l’affirmation par les États-Unis d’un “droit de domination chrétienne” sur nos nations, Un “droit” faussement appelé “conquête”. Ce système de rationalisation a été clairement stipulé dans le verdict et son rendu de l’affaire Johnson c. M’Intosh, Cour Suprême des États-Unis sous l’autorité du juge John Marshall, 1823.

Le défi auquel nous avons maintenant à faire face est celui de libérer nos esprits de la confusion qui résulte du point très mal et peu compris qui dit que le terme de “souveraineté” est une forme de domination et le terme “indigène” veut dire “existant sous une forme de domination”. Ainsi la souveraineté indigène est une forme de souveraineté sous un système de domination. Pour nous libérer, nous devons d’abord libérer nos esprits.

Avant de conclure et puisque Newcomb nous appelle, tous, à libérer nos esprits.

Je vous conseille de lire la traduction de Résistance71 de la dernière publication de Kevin Annett, qui lui aussi, aura énormément contribué à notre éveil mais surtout à révéler la vérité avec courage, persévérance et ténacité ; la dénonciation du génocide au Canada et notamment dans les Pensionnats pour Indiens en rédigeant un important contre-rapport « Murder By Decree » à la Commission Vérité & Réconciliation partiellement traduit en français par R71 et dont j’ai réalisé la difficile mais nécessaire voire indispensable, version PDF de 58 pages « Meurtre Par Décret – Le crime du génocide au Canada ». En collaboration avec Kevin Annett, R71 a entièrement traduit son livre « Le Bouclier du lanceur d’alerte » et j’en ai réalisé, là encore, une version PDF pour lire et télécharger sans aucune modération, gratuitement, car la recherche de la vérité n’a pas de prix ! Le bouclier du lanceur d’alerte, version PDF de 70 pages. Introduit dans mon style par ce billet de blog pour devenir, tous et toutes des LANCEURS D’ALERTE et mieux, des chercheurs de Vérité !

Lâcher-prise de la société du spectacle et préparer notre départ vers la communauté de bien universelle… (Kevin Annett)

Nous avons mis plusieurs jour à réfléchir sur ce texte car nous hésitions à le traduire. De fait, par son chemin de vérité très original et personnel, Kevin Annett est arrivé à la même conclusion que nous, bien qu’il l’exprime quelque peu différemment. Nous sommes en fait de plus en plus nombreux à embarquer dans le canoë en route pour la communauté d’intérêt primordiale, la société des sociétés. Annett est lumineux ici sur le pourquoi et le comment nous devons lâcher-prise du « vieux monde » mortifère ; comme nous il sait depuis longtemps que plus rien n’est réformable, nous devons tout reconstruire, la bonne nouvelle est qu’il n’y a pas besoin de chaos pour ce faire mais de la coopération et de l’amour universel qui fait partie de la nature humaine. C’est en nous, suffit de le retrouver, mais c’est impossible sans lâcher-prise de cette société du spectacle marchand qu’Annett appelle « Sodome et Gomorrhe »… C’est ce que nous dit Annett en fait avec une bonhommie et une lucidité rafraîchissantes. ~ Résistance 71 ~

Le secret de mon insuccès ou lâcher prise de Sodome et Gomorrhe

 Kevin Annett   | 25 mars 2017  |   Source : http://kevinannett.com/2017/03/25/the-secret-of-my-unsuccess-or-cutting-loose-from-sodom/

 ~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

“Vous devez divertir la foule, c’est pour cela que la fiction doit toujours avoir un sens, contrairement à la vérité.” – Eugene O’Neill –

“Si seulement vous aviez dit que 10% de ces enfants étaient morts [dans les pensionnats pour Indiens], peut-être que je vous aurais cru. Mais 50%, alors là oubliez !” – Le député Svend Robinson à l’auteur en mai 2003 –

Les masses ont toujours eu besoin d’un bon spectacle. Demandez à ce grand spécialiste des longues sagas David Icke, qui remplit régulièrement des stades entiers comme celui de Wembley avec plus de 30 000 groupies qui en ont pour leur pognon en écoutant ses histoires de gros lézards extra-terrestres mangeurs d’enfants. Lire l’intégralité de l’article ► https://resistance71.wordpress.com/2017/03/31/lacher-prise-de-la-societe-du-spectacle-et-preparer-notre-depart-vers-la-communaute-de-bien-universelle-kevin-annett/

Comme la Nation Mohawk ► STOPPER LE SERPENT NOIR…  hier, le Pr Alfred, ou S. Newcomb aujourd’hui, nous pouvons aider tous les Natifs, non à recouvrer leur souveraineté territoriale, mais à se tenir debout, libre, sur la même Terre que les empires coloniaux veulent s’approprier et détruire pour leur seul et unique profit et ad vitam æternam. Et en les y aidant, nous les non-indigènes, nous nous libèrerons en même temps des chaines du colonialisme. Cela touche à quelque chose qui existe en l’Homme au delà du temps et de l’espace car l’objectif commun à tous ceux qui tendent vers cet anarcho-indigénisme, et j’en suis, est de connecter les énergies, les électrons libres pour donner l’exemple d’associations toutes aussi libres par de là l’espace et le temps…

Si vous croyez que ce combat est illusoire, vain, voire daté, sachez, que les banques françaises, aujourd’hui préfèrent financer le DAPL et l’expansion des colonies israéliennes en territoires occupés plutôt que de vous financer vous, français qui vous disputez actuellement sur le sexe des anges, mais surtout sur la prochaine couleur du tube de vaseline que l’oligarchie va utiliser pour vous sou(mettre) bien profond !

Alors bleu pour Les Ripoublicains, rose pour Les Socialistes, rouge pour la France Insoumise, magenta pour celui qui marche seul, rouge très enfoncé pour l’extrême gauche, bleu marine pour le Front National, bleu-roi pour François Asselineau, vert caca d’oie pour Nicolas Dupont Aignan… Cyan pour Cheminade, après tout pourquoi pas ! Peu importe le flacon, pourvu qu’on est l’ivresse, hein ? Pour ma part, c’est NON…

Alors que nous avons une chance de nous choisir, NOUS !

Nous pouvons ; Ignorer le Système ► Créer les bases solidaires de la Société des sociétés organique ► Réfléchir et agir en une praxis commune ► Adapter l’ANCIEN au NEUF

Cette société des sociétés, tout comme la voyait Gustav Landauer, dans son « Appel au socialisme : pour la société des sociétés, qui avait une vision anarcho-indigénisme la plus proche de la Confédération Iroquoise, démontre que si tout est à reconstruire pour autant tout n’est pas à réinventer, qu’il y a des textes fondateurs sur lesquels s’appuyer, car ils ont un aspect « universel » qu’il nous faut juste retrouver.

Comme me le précise R71, à l’instant : Tous ces textes touchent au tronc commun de l’humanité, à la véritable nature organisationnelle humaine fondée non pas sur la division, la domination, la coercition et l’inégalité, mais sur l’égalité, la coopération, l’entraide et la communauté communaliste/communiste originelle. Retrouver cette nature est l’objectif tout en adaptant notre monde bien sûr plus moderne au tronc solide de ce vieux chêne ancestral de la vie.

Alors peu importe la couleur du tube de vaseline qu’utilisera le prochain gouvernement pour vous la mettre. A moi, il me mettra rien ; Ah NON !

Désolée, mais il y a bien longtemps que je nous ai choisis ; Nous !

On n’a pas besoin d’eux…

JBL1960

Source de l’image ► Pinterest