C’est interdit en France, la GPA !

Ouais, mais c’est pour être sûr !

Bah oui mais en France, c’est déjà interdit…

Merci à Planete Bleu sur Les Moutons Enragés qui m’a refilé le lien vers ce délicieux

Instant Meurice du 21/06/2016 sur la manif contre la GPA

videofranceinter

 

Donc, c’est surtout les anti « Mariage Pour Tous » qui défilaient contre la GPA et je vous le donne en mille, où c’est y qui défilaient ?

Devant les Invalides…

Alors, eux y zont le droit de manifester, bah oui, là c’est autorisé, on les y encourage même et malgré l’État d’urgence, qui ne veut absolument plus rien dire, oui je vous le confirme

=*=*=

On a bien peu d’occasions de se marrer en ce moment, malgré un soleil qui nous chauffe le cul depuis seulement 2 jours.

 

Et surtout après la lecture des confessions d’un évêque jésuite ; Alberto Rivera ici et , qui nous  permet de comprendre ceci ;

Force est de constater que dans chaque situation, il existe une corrélation absolue, c’est à dire un lien étroit, entre l’église catholique et le pouvoir en place. Un lien incompressible, entre la classe dominante et l’église.

 

On pourrait le rappeler, notamment, à ce monsieur qui trouve insupportable l’idée même de la GPA [NdJBL : Et je ne suis pas pour mais dans son sens strict], car c’est comme si, la femme louait son corps, dit-il.

Et l’autre de lui  demander s’il est contre la prostitution ?

Bah pourquoi voulez-vous que je sois contre la prostitution ?

Bah c’est pareil, les femmes louent leur corps !

Bon vous le faites exprès ou quoi… Dans ce cas, les femmes font se qu’elles veulent…

Et depuis quand les femmes font ce qu’elles veulent, gros malin ?

Tenez, lisez cela pour bien comprendre pourquoi je prétends ça…

Enfin moi, je ne prétends rien ;

Je constate, c’est tout !

Et parfois, c’est juste pas drôle.

JBL1960

 

 

 

 

 

4 réflexions sur « C’est interdit en France, la GPA ! »

  1. Merci à Marabout intervenant sur le site http://www.lesmoutonsenrages.fr qui nous refile cette info :

    « Le transhumanisme n’est qu’un eugénisme relooké »

    Il est le « père » d’Amandine, le premier bébé-éprouvette français né en 1982. Jacques Testart, 78 ans, clame aujourd’hui son opposition à la gestation pour autrui (GPA) et à la sélection des embryons. Dans son nouveau livre, Au péril de l’humain, paru le 1er mars au Seuil, et écrit avec la journaliste Agnès Rousseaux, il pourfend également ce qu’il appelle « les promesses suicidaires des transhumanistes ». Le biologiste distingue notamment la médecine, qui cherche à éliminer le pire, du transhumanisme, qui consiste à sélectionner les meilleurs et n’est, selon lui, que le nouveau nom de l’eugénisme. Il nous explique pourquoi et comment résister à ce rouleau compresseur qui semble avoir gagné la bataille financière, mais pas encore forcément la guerre culturelle. Et il nous gratifie de quelques prédictions sur le jour où l’on s’étonnera d’avoir pu « faire des enfants sans laisser les scientifiques trier les meilleurs ».

    Vous partez en bataille contre la gestation pour autrui (GPA) et la sélection des embryons. De la part du père du premier bébé-éprouvette français, autrement dit un parangon de la médecine procréatrice, ça interpelle. De quand date votre combat ? À quand remonte exactement ce « dévoiement » de la science dont vous parlez ?

    Jacques Testart : À la naissance d’Amandine, justement, le premier bébé éprouvette français, en février 1982. Pas à cause de la science, bien sûr. Mais plutôt à cause des médias, des paparazzi et du phénomène de société que cette naissance a suscité. Au fond, l’avancée scientifique de la fécondation in vitro (FIV), disons toute la « plomberie », était plutôt faible, mais la portée symbolique consistant à voir l’œuf avec neuf mois d’avance était vertigineuse… Et je constate que depuis, la bioéthique, qui fut alors inventée (en 1983), suit sans cesse les progrès technologiques sans les remettre en question, dans une démarche qui relève de ce que j’appelle un « eugénisme mou ».

    Un eugénisme mou, carrément ?

    Oui, un eugénisme mou, consensuel et démocratique. Dans l’inconscient collectif, le terme « eugénisme » renvoie sans cesse – par méconnaissance historique – aux nazis. C’est une erreur : il s’agit d’une logique de sélection pour « l’augmentation » de l’espèce et c’est l’essence même du transhumanisme, qui n’est qu’un eugénisme relooké. Je dis « mou », « consensuel » et « démocratique » car c’est sans violence apparente et ça se passe avec notre consentement, et même à notre demande. En 1974 sont apparues les premières banques de sperme : les CECOS (Centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humain, Ndlr). On y parla bientôt « d’appariement de couples reproducteurs », une formule qui aurait dû nous alerter.

    « Dans un siècle, des professeurs expliqueront à leurs élèves qu’il fut un temps, irresponsable, où l’on faisait des enfants sans laisser les scientifiques trier les meilleurs »

    En 1986, l’année où j’ai publié L’oeuf transparent, les généticiens m’ont opposé qu’on ne pourrait jamais étudier le génome des embryons, qui comptent trop peu de cellules, et les gynécologues ont proclamé que les médecins ont trop d’éthique pour céder au tri des futurs humains. C’est une logique sans fin : on refuse de voir la face cachée de cette question, à savoir la pulsion eugénique qui se nourrit des énormes progrès de la génétique et de la biologie cellulaire. Et dans un siècle, des professeurs expliqueront à leurs élèves qu’il fut un temps, irresponsable, où l’on faisait des enfants hors FIV, sans laisser les scientifiques trier les meilleurs et nous protéger des maladies. Le prochain péril bioéthique, celui qui est déjà là devant nous et dont personne ne parle, c’est ce DPI (diagnostic préimplantatoire, Ndlr).

    Pour l’heure, on fait le tri des embryons de façon modeste et artisanale. Mais une fois qu’on aura des masses d’embryons et des techniques automatisées pour le séquençage de leur génome, on voudra supprimer tous ceux qui sont « imparfaits » même si on ignore presque tout de la « normalité ». Par ailleurs, les Japonais arrivent déjà à fabriquer des ovules de souris à partir de cellules de peau ! Et demain, on aura avec cette technique accès à des centaines d’embryons sans faire souffrir les femmes. Ce que je vous expose ne relève pas du fantasme, c’est beaucoup plus crédible que la santé pour tous ou l’immortalité que promettent les transhumanistes.

    D’accord, mais est-ce qu’on ne s’inscrit pas déjà dans une démarche eugéniste avec le diagnostic pré-natal (DPN) pour la Trisomie 21 en début de grossesse ?

    Seulement à la marge. Avec le DPN, l’eugénisme sur le conceptus est « fini » (un seul fœtus et il se trouve in utero), pas avec le DPI où les embryons peuvent être innombrables et sont hors du corps. Dans un cas, on élimine le pire ; et dans l’autre, on sélectionne les meilleurs. L’écart est gigantesque. Hélas, nous nous engouffrons dans cette dernière tendance avec avidité. Je ne crois pas à la correction du génome – l’OGM humain – avant bien longtemps. Regardez CRISPR-Cas9, qui permet de modifier l’embryon. La revue Nature a retiré un papier très critique qu’elle avait publié l’an dernier et qui montrait les effets indésirables et non contrôlés (hors cible) de cette technique ! Le journal évoque les nombreux courriers de protestation reçus contre l’article, qui venait ruiner la fable de la « maîtrise » génétique . Mais nous aimons tellement croire les fables transhumanistes et fantasmer sur les « ciseaux génétiques »…

    « Le smartphone est devenu tellement indispensable que d’aucuns se le feront bientôt greffer sous la peau »

    Votre livre dit qu’il faut résister avant qu’il ne soit trop tard. Craignez-vous que nous soyons tous des apprentis sorciers ?

    Oh que oui ! Prenez l’exemple du smartphone, inconnu il y a vingt ans. C’est déjà devenu une prothèse permanente et universelle, les gens ne le lâchent plus. Jamais. Même à table, même aux toilettes… Pour l’heure, il est encore extracorporel, mais il est devenu tellement indispensable que d’aucuns se le feront bientôt greffer sous la peau. Corriger un handicap, réparer des déficiences, c’est le but de la médecine depuis le départ. Mais insensiblement, on bascule vers le transhumanisme, dont le but est d’ajouter des qualités nouvelles, inédites, au genre humain.

    Faisons-nous l’avocat du diable : si la science peut résoudre la crise climatique (avec la géo-ingénierie par exemple) et améliorer l’humain (avec le transhumanisme), est-ce vraiment si grave ?

    Bien sûr que c’est grave ! C’est même un scandale de le prétendre puisque la promesse est fausse ! On use de raisonnements classiques pour nous rassurer : c’est l’éternelle ritournelle du progrès bienfaiteur. Sauf qu’avec l’idéologie transhumaniste, il ne s’agit pas de la même nature de progrès qu’avec la machine à vapeur ou l’électricité : cette fois, nous sommes dans une rupture potentiellement fatale qui concerne notre espèce pour les prochaines décennies. Les modifications de nos modes de vie sont ultra-rapides et possiblement irréversibles à court terme.

    « Certaines voix transhumanistes proposent même d’éradiquer les bioconservateurs qui ne veulent pas du progrès car ils seraient nuisibles au genre humain »

    Si nous ne faisons rien, les transhumanistes triompheront, et les bioconservateurs finiront au musée car « ils ne seront pas rentrés dans l’histoire ». Et encore, certaines voix transhumanistes proposent même d’éradiquer les bioconservateurs qui ne veulent pas du progrès car ils seraient nuisibles au genre humain ! Nous sommes en guerre d’extermination culturelle et on raisonne comme si tout ça était cool et quasiment traditionnel…. Or cette situation est absolument inédite.

    « Mes alliés proches politiquement sont trop fascinés par la technologie »

    Votre voix est minoritaire dans le « camp progressiste », où on semble plutôt bien accepter le progrès technologique…

    Et j’en souffre énormément. Je suis souvent sollicité par les cathos fondamentalistes et autres réactionnaires qui tentent de récupérer mes propos. Mon opposition à la GPA ne vaut pas opposition au mariage pour tous ! De même si je m’oppose au DPI ce n’est pas pour protéger certains embryons de l’élimination mais pour exonérer les autres, c’est à dire les enfants à venir, de l’élection sélective. Malheureusement, mes alliés proches politiquement sont trop fascinés par la technologie. Mélenchon pense qu’on va aller chercher dans la mer l’énergie propre qui permettra notre salut et une forme de croissance verte… Moi, je me prépare plutôt à la décroissance inévitable, mais dans un courant très minoritaire et avec une audience vieillissante. Les jeunes, trop peu nombreux à se mobiliser, passent dans une forme d’action directe et militante, ils ne viennent plus à nos conférences. J’espère qu’ils auront de bons résultats concrets…

    « Notre corps est un peu comme les voitures à Cuba : des américaines des années 1950 qui roulent encore. Mais est-ce toujours la même voiture une fois qu’on en a changé toutes les pièces ? »

    Vous racontez que lors d’un colloque scientifique, la phrase « Le vrai drame, c’est que 80% des gens continuent à mourir de vieillesse » ne rencontre pas d’opposition…

    J’ai entendu Didier Coeurnelle, le vice-président de l’association AFT-Technoprog dénoncer ce « scandale » de la mort par vieillesse sans provoquer les rires, lors d’un congrès médical. Pourtant, dans le monde scientifique et médical, tout le monde sait qu’il y a une barrière à l’espérance de vie, que l’obsolescence est inscrite dans la vie. C’est un peu comme les voitures à Cuba : des américaines des années 1950 qui roulent encore. Mais est-ce toujours la même voiture une fois qu’on en a changé toutes les pièces ? Ce qui me navre le plus, c’est que ces croyances loufoques se répandent alors même que pour la première fois dans l’histoire, l’espérance de vie en bonne santé n’augmente plus. Elle diminue aux États-Unis, elle stagne en France… Donc plutôt que de mettre 1,5 milliard d’euros sur l’intelligence artificielle pour amuser la galerie – puisque ce montant est dérisoire comparé aux investissements de Google et Facebook en la matière -, Macron aurait mieux fait de donner ce milliard à l’hôpital public. Car là-bas, on a justement diminué le budget d’un milliard, et ça ça fait baisser l’espérance de vie…

    Dans votre livre, vous citez le philosophe Olivier Rey, qui écrit que « le corps humain est un gisement de croissance, c’est le nouveau gisement du capitalisme ». Quelles sont les limites de ce gisement ?

    Ce gisement est loin d’être épuisé ! Nous y sommes déjà avec la vente à la découpe des organes, le commerce international des gamètes et des embryons, ou encore la location d’utérus. Demain, ça sera le développement de la machinerie médicale, les nanocapteurs qui s’appuieront sur le quantified self… Cette pratique, même marginale, est un signe de nos dérèglements : on ne critique même plus cette invasion permanente, cette acceptation du stress, et on demande à la technologie de réparer ce qu’elle a cassé. Récemment, une grande entreprise chinoise a accordé une prime importante aux citoyens qui maigrissent… En fait c’est vieux comme Marx : le capital a intérêt à avoir une force de travail en bon état. Et ce qu’il y a de terrible, c’est que dès qu’il y a une résistance idéologique ou éthique, on vous oppose l’argument de la liberté, on vous explique que vous avez la liberté de ne pas le faire, ce qui s’avère vite faux à cause des conventions sociales et de l’emprise technologique (voir le téléphone portable ou Internet), mais merci quand même de ne pas entraver la bonne marche de ceux qui veulent le progrès.

    « Ne pas suivre le cours forcené du progrès sécrète de la violence »

    À propos de cette logique d’extension de la technique, vous faites même un parallèle avec le terrorisme. N’allez-vous pas beaucoup trop loin ? Le terrorisme, c’est l’œuvre d’une infinie minorité qui impose ses vues à une majorité qui n’en veut surtout pas, et par des moyens atroces.

    Je vous rassure, je ne mets pas les deux sur le même plan. Mais les populations paniquent face au terrorisme islamique alors qu’objectivement, c’est une menace faible. Le transhumanisme est un terrorisme sourd et bienveillant, car il tue tout débat face à lui. Il n’y a pas de débat de société. Vous n’êtes jamais obligé de vous opposer, mais ne pas suivre le cours forcené du progrès sécrète de la violence. Or, pour reprendre vos propos sur la minorité, la Sillicon Valley, c’est une ultra-minorité. Pas financièrement, mais si on part du principe qu’un homme vaut une vie, quelques milliers de personnes imposent leurs vues à des milliards d’autres… Aujourd’hui, on ne peut plus s’inscrire à la fac ou payer ses impôts sans Internet. Les terroristes islamistes comme les transhumanistes veulent nous obliger à rêver leurs paradis invraisemblabes. Nous avons perdu les batailles technologiques et financières face aux Américains et aux Chinois. Il nous reste à jouer en Europe la carte de l’éthique, de la culture des Lumières, et il nous faut la jouer à fond.

    Justement, pour finir, face aux changements ultra-rapides que vous décrivez, la démocratie est-elle encore le bon cadre politique ?

    Oui, bien sûr, mais en lui donnant réalité. Nous n’avons pas besoin de dictature, mais de nouvelles procédures pour en finir avec les pseudo concertations qui sont les leurres actuelles de la démocratie. En 2007, j’ai contribué avec l’association Sciences Citoyennes à l’élaboration d’un projet de loi resté depuis lettre morte, hélas, dans lequel nous proposions des conventions de citoyens inspirées de ce qui fut inventé au Danemark depuis 1990 sous le nom de conférence de citoyens : 15-20 personnes sont tirées au sort, formées au sujet dont elles doivent débattre, informées par des experts, discutent puis rendent un avis.

    « Les conventions de citoyens permettraient de démocratiser la science et la recherche : tous les responsables politiques trouvent ce modèle formidable, mais pas au point de l’appliquer »

    A condition de légaliser et respecter un protocole rationnel et reproductible comme celui proposé pour les conventions de citoyens, cela permettrait de démocratiser la science et la recherche, de décider en toute connaissance de ce que les citoyens acceptent ou refusent dans les propositions de la technoscience. Tous les responsables politiques à qui j’en parle trouvent ce modèle formidable, mais pas au point de l’appliquer. A propos du DPI, Jean Leonetti, président de la commission parlementaire lors de la précédente révision des lois de bioéthique me disait: « Vous avez raison, mais on ne peut rien faire… »

    Pour lire l’article en entier ► https://usbeketrica.com/article/le-transhumanisme-est-un-eugenisme-relooke?fbclid=IwAR1JNSimpBA3gCRzdPV5CqAftdQfMYSASHR4NHK6GvLr_tk47mPvk3mPzs8

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  2. PMA pour toutes : « On a des droits à quelque chose, pas à quelqu’un », s’indigne la philosophe Sylviane Agacinski

    « La famille, comme la sexualité, c’est une totale liberté mais ce n’est pas un droit. On ne peut pas avoir droit à un enfant », estime-t-elle.

    La philosophe Sylviane Agacinski publie cette semaine un manifeste très engagé, L’Homme désincarné : du corps charnel au corps fabriqué, aux éditions Gallimard, où elle ne cache pas son inquiétude quant à la loi sur la bioéthique qui doit être présentée fin septembre à l’Assemblée, et notamment sur la PMA pour toutes.

    « La bioéthique semble perdre tout repère », écrit-elle. « Nous commençons à dire : la parenté va se fonder sur la volonté, le consentement, et non plus du tout sur le rapport personnel et charnel à l’enfant », commente la philosophe, invitée lundi 24 juin sur France inter. Évoquant la GPA, elle juge d’une « violence misogyne inédite » le fait de réclamer le droit « d’acheter le corps d’une femme, jour et nuit pendant neuf mois » ou de considérer un « droit à un enfant ». « On a des droits à quelque chose, pas à quelqu’un », s’indigne-t-elle.
    Le projet de loi qui sera discuté à la rentrée ne prévoit pas d’autoriser le recours à une mère porteuse.

    Pourquoi êtes-vous inquiète ?

    La juriste Marcelle Ayako, par exemple, nous dit que le but est de se passer de son corps pour procréer et de surmonter finalement cet état de mammifère sous-développé qui est le nôtre en ce moment. Ce rêve est alimenté, d’une certaine manière, par les industries qui produisent non seulement des machines, des robots, mais aussi du corps humain, à travers les biotechnologies. Du coup, elles génèrent aussi un marché du corps humain qui m’inquiète au tout premier chef. Si j’ai pris position, c’est parce que je ne pensais pas qu’on irait si loin. J’ai travaillé longtemps sur la GPA et là, dans L’homme désincarné, j’ai constaté en voyant l’évolution des discours et des propositions, que progressivement, nous adoptons le vocabulaire et la logique des Instituts de technologie de reproduction humaine américains qui font que l’enfant n’est plus conçu comme un être engendré par deux personnes, par un homme et une femme, mais comme un être fabriqué et où la parenté n’est plus déterminée par des relations interpersonnelles mais se trouve déterminée par la volonté. La cour de Californie a défini comme parent d’intention un couple, quel qu’il soit, qui utilisait une mère porteuse pour faire un enfant. Et nous, nous commençons à dire : la parenté va se fonder sur la volonté, le consentement, et non plus du tout sur le rapport personnel et charnel à l’enfant.

    Vous allez très loin dans ce texte…

    Je suis allée plus loin notamment parce que je pensais que, par exemple, une généralisation de la PMA n’entraînerait pas la GPA, que notre droit était ferme là-dessus. J’ai eu envie de m’engager pour deux raisons : d’abord, c’est par rapport à un certain nombre de discours que je considère comme fantasques, qui défient la raison, qui disent par exemple que, puisque le sexe dans la société reçoit différentes significations, en fait ça n’est que du genre, il n’y a plus de sexes. Et même dénégation d’une certaine façon dans les théories queer de la réalité-même de la différence sexuelle qui fait que nous sommes différents sexuellement parce que nous nous reproduisons sexuellement et parce que nous sommes mortels. Le sens commun démontre ça tout aussi bien que les biologistes. D’autre part, j’ai eu envie de préciser un certain nombre de questions parce que le débat est impossible ! On ne peut pas parler. Dès que j’ai commencé à dire : attention, l’usage d’une mère porteuse, c’est quand même l’achat de la vie d’une femme, jour et nuit, pendant neuf mois, c’est l’achat de l’enfant indirectement, c’est l’achat de la filiation maternelle de l’enfant – toutes choses qui sont absolument incompatibles avec les droits de l’enfant, les droits de l’homme – il y a un certain militantisme LGBT ou gay qui dit : nous avons droit à la GPA, nous avons droit d’acheter des femmes. Il y a eu d’ailleurs un clash entre les féministes et les gays. Si vraiment vous prétendez qu’il y a un droit à acheter le corps des femmes, ce qui est une régression incroyable dans notre culture, à ce moment-là, vous exprimez une sorte de misogynie, de violence misogyne inédite dans l’histoire ! Pour moi, il n’y a pas de compromis là-dessus.

    Mais actuellement on parle de PMA pour toutes, pas de GPA ?

    Je ne dis pas que c’est la même chose et je ne me place pas à la place du législateur. Je dis : Réfléchissons ! Posons-nous des questions ! Et je parle d’abord aux femmes. Qu’est-ce que ça veut dire au fond de construire de manière artificielle la naissance d’un enfant qui sera a priori privé de géniteur et de père ? Je constate que, dans les faits, dans la méthode d’injection directe des spermatozoïdes dans l’ovule font que la PMA pour les couples mixtes qui ont des problèmes de pathologies, il y a 5% de dons de gamètes. Tout le reste, ce sont les gamètes du couple et l’enfant est donc l’enfant du couple. Or, pour l’enfant qui est né de sperme inconnu, il y a un problème. Je suis d’accord sur l’idée qu’il faudrait peut-être, par exemple, que le donneur laisse une lettre à l’enfant pour expliquer ses motivations, pour qu’il y ait une repersonnalisation de l’engendrement. Mais que se passe-t-il si l’enfant n’a qu’une seule filiation maternelle ? Ou de deux mères ou d’une seule mère ? On construit, à cause de la loi, à cause de la médecine, les conditions d’une naissance qui va être différente de tous les autres enfants, qui va être tronquée. Qu’est-ce que va penser un enfant ? Pourquoi moi je n’ai qu’une seule parenté, une parenté monosexuée ?

    Pourquoi refusez-vous de penser la famille sur le modèle autre que le modèle naturel, un père, une mère ? Ce qu’ils disent c’est que c’est un droit nouveau ?

    C’est un droit nouveau. Mais est-ce que pour l’enfant, ça respecte son être même ? Tout enfant, qu’il naisse en laboratoire ou autrement, il naît d’un homme et d’une femme. La famille, comme la sexualité, c’est une totale liberté mais ce n’est pas un droit. On ne peut pas avoir droit à un enfant. L’enfant est une personne ! On a des droits à quelque chose, pas à quelqu’un. Ça ne me gêne pas [de passer pour conservatrice ou réactionnaire]. Il faut savoir conserver quand on dérape, quand on frôle quelque chose de moins humain. Il faut que les femmes réfléchissent aussi à ce qui se passera pour ces enfants. À l’adolescence, ils vont demander des comptes. Il y a une inégalité là-dedans.

    https://www.francetvinfo.fr/societe/pma/pma-pour-toutes-on-a-des-droits-a-quelque-chose-pas-a-quelqu-un-s-indigne-la-philosophe-sylviane-agacinski_3505095.html

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  3. «Plus belle la vie» : faire une croix sur la GPA à la télévision comme on le fit sur le tabac ?

    Oui mais le bâton de Berger de Macron, aujourd’hui décédé, avait promu que : « Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA ou l’adoption. Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant ». Telle est la déclaration de Pierre Bergé, publiée le 16 décembre au soir sur le site du Figaro. Alors qu’il soutenait la manifestation pour le mariage pour tous qui a rassemblé près de 60 000 personnes à Paris, le président du Sidaction et fondateur du magazine Têtu a ainsi relancé le débat sur la gestation par autrui (GPA).
    =*=
    Donc oui, la GPA est interdite en France ;

    Et promouvoir la PMA pour tous c’est à terme faire accepter la GPA pour toutes…

    Ma réflexion est anarchisante, je ne m’en cache pas, je pense que l’auto-gestion est la solution, cela inclus l’auto-régulation, c’est à chacun d’intégrer cette notion, puisque pour beaucoup, dont je suis, la solution est hors État et ses institutions !
    JBL

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