La réponse de l’Australie à la doctrine de la découverte par Steven Newcomb

Après qu’il eut fallu « Tuer l’Indien pour sauver l’homme »

Et « Tuer l’Aborigène pour sauver l’homme »…

Blanc, et de surcroit chrétien*…

*Ça vous rappelle personne ? Si… LUI !…

Tout comme le Pr Taiaiake ALFRED, qui explique patiemment, aux Zuniens et Canadiens de papier et à tous les non-indigènes, qu’il est possible de se défaire de toute idéologie coloniale ► LE GRAND DÉSAPPRENTISSAGE par Taiaiake ALFRED {Ph. D}

Et après Peter d’ErricoLa Nation Sioux Yankton vs le DAPL

Steven Newcomb, auteur notamment du livre « Païens en Terre Promise, décoder la Doctrine Chrétienne de la Découverte » Éditions Fulcrum, 2008, que Résistance71 a traduit en français par de larges extraits et que j’ai réunifié dans un PDF de 45 pages ► Païens en Terre Promise, décoder la Doctrine Chrétienne de la Découverte, version PDF

Nous a  déjà expliqué que les Natifs n’ont jamais été « ni conquis, ni subjugués » ; Porte à notre connaissance la réponse de l’Australie à la doctrine de la découverte. Et comme l’Australie a encore fêter l’Australia Day le 26 janvier dernier, on se doute, qu’ils ont pas l’intention de lâcher l’affaire. Et donc, nous non plus ! Démonstration ;

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Résistance au colonialisme : L’Australie botte en touche la question de la domination en rapport avec la doctrine chrétienne de la découverte (Steven Newcomb)

URL de l’article ► https://resistance71.wordpress.com/2017/03/21/resistance-au-colonialisme-laustralie-botte-en-touche-la-question-de-la-domination-en-rapport-avec-la-doctrine-chretienne-de-la-decouverte-steven-newcomb/

La réponse de l’Australie à la doctrine de la découverte

Éviter l’affaire de la domination qui réside au sein de la doctrine de la découverte

Steven Newcomb  | 17 mars 2017 | URL de l’article original : https://indiancountrymedianetwork.com/news/opinions/australias-response-doctrine-discovery/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

En 2012, au Forum Permanent sur les Problèmes Indigènes de l’ONU, Kate Gumley, alors chef de la délégation australienne, avait fait un discours intitulé : « La doctrine de la découverte ». Le premier paragraphe de ce document illustre très bien comment le gouvernement australien bottait subtilement en touche le problème de la domination. “Le point clef de l’agenda de la discussion de cet après-midi est la doctrine de la découverte, un concept de droit public international qui a reçu l’attention de ce forum parce qu’il adresse directement la question de la conquête légale [de la terre] durant la période de la colonisation [sic].” (NdT:  autant d’hypocrisie et d’aplomb mensonger est à peine croyable, mais c’est comme ça qu’ils s’en sortent…)

Les hauts-fonctionnaires du gouvernement australien qui ont écrit cette déclaration n’ont pas identifié la question que les représentants des peuples indigènes soulevaient en appelant à la focalisation sur la soi-disant “doctrine de la découverte”. Ce que l’état australien a cadré comme étant une “conquête légale” n’est, en fait, rien d’autre que l’affirmation par des gouvernements d’état de la possession d’un “droit de domination” sur nos peuples et nations originels.

Si on nous en avait donné l’opportunité, nous aurions pu demander au gouvernement australien : Est-ce que les envahisseurs ont le droit de dominer d’autres nations sur leurs propres terres et territoires ? Sur quel cadre de référence ou standard de jugement pourrions-nous répondre à cette question ? Sommes-nous obligés par une quelconque loyauté que nous aurions contracté envers nos envahisseurs et leurs descendants de répondre à de telles questions uniquement du point de vue de leur façon de voir ou standards de jugement invasifs ?
Malheureusement, le Forum Permanent des Affaires Indigènes de l’ONU ne se prête pas à un dialogue étendu ou spécifique avec les représentants des gouvernements de quelque état que ce soit, comme l’Australie par exemple. Si j’avais pu entrer dans un tel dialogue avec les délégués du gouvernement australien au sujet de leur intervention, je leur aurais demandé dans quel contexte plaçaient-ils les mots de “conquête” et de “légal” et de quel point de vue ?

Prenez par exemple l’idée de “conquête” comme une affirmation de “victoire” dans le contexte d’une invasion illégale des terres et territoires d’une nation originelle donnée, sur le continent de l’Australie. Au moment de l’invasion, la nation originelle de cet endroit vivait son propre mode de vie, dans son propre pays, dans cette partie du monde bien précise, sans déranger personne. Le but des envahisseurs est de se saisir de ce pays, de cette terre et de contrôler ou de tuer la nation envahie en lui faisant la guerre. Les descendants actuels de ces envahisseurs appellent le système de domination qui en a résulté une “conquête légale”.

En réalité, l’invasion étrangère et ce qui en a découlé est illégitime. Les descendants actuels des envahisseurs tentent de cadrer la “domination” comme étant quelque chose de “légal”. Ils font cela dans un effort de rendre l’invasion et tout l’après celle-ci à l’échelle inter-générationnel, acceptable du point du vue des colonisateurs. Une tactique des envahisseurs et de leurs descendants est de ne juger ou d’évaluer les résultats politiques ou autres que de leur propre perspective. Tout comme les chrétiens fondamentalistes considèrent que leur religion est la seule et unique religion qui vaille ; les envahisseurs et leurs descendants considèrent maintenant leur “avis” sur la “légalité” de l’affaire comme étant le seul, unique et valable “avis” sur la “légalité” en question.

Le philosophe du droit Steven I. Winter fait remarquer que chaque catégorie et chaque doctrine, incluant la “doctrine de la découverte”, “repose sur une image mentale des formes d’association humaine qui sont justes ou réalistes” dans une situation donnée. Aussi loin qu’est concerné l’image mentale des descendants des envahisseurs européens, l’invasion européenne chrétienne et son résultat de domination est à la fois juste et réaliste car fondée sur le christianisme et la bible. Les nations originelles envahies sont étiquetées n’avoir aucun droit fondamental de contester ou de défier le système de domination qui en a résulté.

En maintenant à l’écart les cadres d’interprétation des nations originelles, il devient alors possible pour les envahisseurs et leurs descendants de s’adresser aux Nations-Unies, avec l’identité politique d’un état de domination et de prétendre que ce système de domination qui a émergé en tant que résultat de l’invasion génocidaire de cette terre par leurs ancêtres est une “conquête légale”. Ceci est une partie de la façon dont le gouvernement australien (NdT : quelque soit sa couleur politique, c’est toujours la même chose…) déguise et masque cette image de l’invasion et son résultat en utilisant des euphémismes (des mots sonnant bien pour exprimer de terribles actions) comme par exemple “la légalité de l’installation européenne” (c’est à dire l’invasion, la domination, l’extermination et la déshumanisation) et “travailler en vue d’un futur réconcilié.

Parler de “futur réconcilié” est un futur dans lequel ceux qui ont été envahis et dominés pendant des générations se seront “réconciliés avec eux-mêmes” afin de vivre de manière permanente sous le système de domination imposé, dans ce cas-ci sous ce qui est appelé “L’État australien”. La construction et la manifestation de ce système de domination est ce que le gouvernement australien étiquette du doux euphémisme de “conquête légale”, affirmant et clamant ainsi le résultat de domination comme étant un résultat valide et légal.

Tant que nous n’exposerons pas de manière explicite le “système de domination des États”, ce système continuera de détruire des écosystèmes entiers et créera les problèmes que nous avons besoin de résoudre une fois pour toute. Reproduire un système destructeur au nom de la “réconciliation” avec ce même système n’est en aucun cas une recette du succès pour une réelle cicatrisation. Ceci ne fait que créer ce que Gregory Bateson appelait “le double lien” (baisés si on le fait, baisés si on le fait pas). Ce n’est pas suffisant de dire ce en quoi nous sommes en faveur. Nous devons mettre en contraste ce pour quoi nous sommes en faveur avec ce pour quoi nous ne sommes pas d’accord. Le contraste crée une vision plus profonde et révèle le double lien.

Dans le bouquin de James C. Scott: “La domination et l’art de la résistance” (1990), l’auteur (NdT : anthropologue de renom auteur de “Zomia”) cite Barrington Moore pour avoir dit : “Une tâche culturelle principale à laquelle doit faire face un groupe opprimé est de fragiliser ou de faire exploser la justification de la strate dominante.” Quelle est la justification pour la domination de nos nations originelles ? Dans la loi fédérale américaine sur les Indiens, comme ceci est graphiquement illustré de nos jours avec l’affaire de Standing Rock et du DAPL, c’est un empire fondé sur le christianisme qui possède(rait) une destinée manifeste de subjuguer la terre et de dominer tous les êtres vivants pour son profit.

Il est grand temps de rejeter ces systèmes de domination comme étant non seulement invalides mais également humainement inadmissibles en refusant d’accepter ce concept, de ne plus les accepter comme “conquête légale”.

Non au DAPL ! Mni Wiconi. L’eau est la vie !

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Résumons ;

Vous, les descendants des envahisseurs-exterminateurs, demandez à tous les descendants Indigènes/Aborigènes/Natifs  – que sur ordre divin [ICI] et au nom de la Doctrine Chrétienne de la Découverte, vous avez  « …pour envahir, traquer, capturer, vaincre et subjuguer tous les Sarrasins, païens et autres ennemis du Christ où qu’ils soient et de réduire leur personnes en esclavage perpétuel… » – d’accepter une bonne fois pour toutes, qu’ils ne sont RIEN (Res Nullus) puisque vous avez déclaré leurs Terres « Terra Nullius » depuis octobre 1492 ! Et vous nous demandez à nous autres, non-indigènes d’être d’accord avec cette assertion ?

Comment dire ; Lisez bien sur nos lèvres, parce que c’est  non, nein, no, niet, nee, na, não, pù shi… En Zoulou même ; cha ! Ou en Mohawk si vous préférez : Iáhten…

JAMAIS, PLUS JAMAIS ! DÉSOLÉ ! NADA ! NEVER !

Nous pensons que l’avenir de l’humanité passe par les peuples occidentaux émancipés de l’idéologie et de l’action coloniales, se tenant debout, main dans la main avec les peuples autochtones de tous les continent pour instaurer l’harmonie de la société des sociétés sur Terre.

Aussi, nous avons étudier La Grande Loi de la Paix de la Confédération Iroquoise du 12ème siècle, entièrement traduite, en français par Résistance71, et que j’ai réunifié dans un PDF de 27 pages {Page 1 à 5 ; Introduction au texte par R71 ► Page 6 à 27 présentation de la traduction, en français, des 117 wampums (articles)}   ► Kaianerekowa, La Grande Loi de la Paix  Nous ne prônons pas son application Per se à nos sociétés qui sont culturellement et structurellement différentes de la société iroquoise, mais nous devrions l’étudier et adapter ce qui est adaptable notamment dans le domaine de l’horizontalité de la prise de décision politique et du schéma de la chefferie sans pouvoir.

Nous entendons initier un nouveau paradigme en lien avec tous les Natifs de la Terre, et il sera sans dieux, ni maitres et sans armes, donc ni haine, ni violence.

Nous, français, aujourd’hui savons très exactement à quoi nous en tenir concernant l’Église catholique romaine ► Dans le silence des Églises…  Et pour ma part, j’ai renié mon acte de baptême en récusation de la doctrine chrétienne de la découverte parce que je ne voulais pas être complice, pour l’éternité de l’extermination passée, présente et à venir des Indigènes/Autochtones et de tout être vivant que vous avez décidé arbitrairement au nom de votre Dieu de nier, d’effacer, de torturer, ou de massacrer…

À vous de voir…

JBL1960

Illustration, issue du PDF ; De Steven Newcomb remettant au Pape François, une énième demande de révocation des Bulles Papales fondant la Doctrine Chrétienne de la Découverte

11 réflexions sur « La réponse de l’Australie à la doctrine de la découverte par Steven Newcomb »

  1. Sur cette initiative de demande d’effacement de mon nom du Registre des Baptêmes, Résistance71 à créer une page dans son blog appelée : Abolir l’empire : Mouvement pour la répudiation de la doctrine chrétienne de la découverte dont voici le lien ► https://resistance71.wordpress.com/abolir-lempire-mouvement-pour-la-repudiation-de-la-doctrine-chretienne-de-la-decouverte/
    Il s’agit d’informer, et de permettre un questionnement et de permettre, à ceux qui le voudraient de faire de même et sur le même principe. Et pour cela vous avez le modèle de lettre à envoyer à la paroisse du lieu de baptême. Ceux qui veulent croire en leur cœur en quoi que ce soit, on s’en cogne. Mais nous voulons libérer de tout dogme et doctrine, le prochain paradigme.
    Sur ce blog, le pendant à ce mouvement est dans cette page ► https://jbl1960blog.wordpress.com/faire-tomber-lempire/

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  2. A reblogué ceci sur Boycottet a ajouté:
    « C’est raccord avec les Canadiens de papier qui s’apprêtent à festoyer le 1er juillet pour « célébrer » la Confédération du Canada, signée le 1er juillet 1867…

    Comme quoi, tout est lié… »

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  3. http://www.20minutes.fr/monde/2095999-20170629-numero-3-vatican-inculpe-sevices-sexuels-enfants-australie

    Les accusations contre le cardinal Pell ont émergé à la fin d’une longue enquête portant sur les réponses institutionnelles apportées en Australie aux abus sexuels commis sur des enfants, demandée par le gouvernement en 2012. Le cardinal Pell avait été entendu trois fois dans ce cadre et a reconnu devant la commission d’enquête avoir « failli » dans sa gestion des prêtres pédophiles dans l’Etat de Victoria dans les années 1970.

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