Écoute camarade ! Murray Bookchin, mai 1969 (Version PDF gratuite, novembre 2019)

Analyse politique : Transcender marxisme et lutte de classe pour harmoniser la lutte sociale émancipatrice (Murray Bookchin)

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Murray Bookchin : Écoute camarade ! Mai 1969

Version PDF N° 142 de 39 pages

Ce texte de Murray Bookchin de Mai 1969, en version PDF : Pour dissoudre la hiérarchie, la loi et la coercition des classes, pour permettre à chaque individu de prendre le contrôle de sa vie quotidienne et ainsi transcender marxisme et lutte de classe pour harmoniser la lutte sociale émancipatrice !

Page 16 du PDF : En fait, l’ouvrier devient un révolutionnaire non pas en devenant plus ouvrier, mais en se débarrassant de sa « condition ouvrière». Et en cela il n’est pas seul : la même chose s’applique au paysan, à l’étudiant, à l’employé, au soldat, au bureaucrate, au professeur et au marxiste. L’ouvrier n’est pas moins « bourgeois » que le paysan, l’étudiant, l’employé, le soldat, le bureaucrate, le professeur et le marxiste. Sa « condition ouvrière » est la maladie dont il souffre, l’affliction sociale qui s’est cristallisée dans ses dimensions individuelles. Lénine l’avait compris dans Que faire ? Mais il ne fit que s’introduire dans l’ancienne hiérarchie avec un drapeau rouge et un verbiage révolutionnaire. L’ouvrier commence à être révolutionnaire quand il se débarrasse de sa « condition ouvrière», quand il commence à détester ses statuts de classe hic et nunc, quand il commence à vomir les caractéristiques que précisément les marxistes apprécient le plus en lui : son éthique du travail, son caractère conditionné par la discipline industrielle, son respect de la hiérarchie, son obéissance au chef, sa consommation, ses vestiges de puritanisme. Dans ce sens, l’ouvrier devient révolutionnaire dans la mesure où il se dépouille de ses statuts de classe et réalise une conscience de non-classe. Il dégénère – et il dégénère magnifiquement. Ce dont il se dépouille, c’est précisément de ces chaînes de classe qui le lient à tous les systèmes de domination. Il abandonne ces intérêts de classe qui l’enchaînent à la consommation, au pavillon de banlieue et à une vision comptable de la vie.

Pages 33 & 34 du PDF : La véritable question qui se pose ici, ce n’est pas l’organisation contre la non-organisation, mais plutôt quelle sorte d’organisation les anarcho-communistes* essayent d’établir. Ce que les différentes sortes d’organisations anarcho-communistes ont en commun, c’est qu’elles se développent organiquement à partir de la base, au lieu d’être conçues au sommet. Ce sont des mouvements sociaux qui combinent un style de vie créatif et révolutionnaire à une théorie créative et révolutionnaire, et non des partis politiques dont le mode de vie ne peut être distingué de celui de leur environnement bourgeois et dont l’idéologie se réduit à des « programmes rigides » qui ont « fait leurs preuves». Elles essayent de refléter le plus humainement possible la société libérée qu’elles cherchent à réaliser et non de recopier servilement le système dominant de hiérarchie, de classes et d’autorité. Elles sont construites autour de groupes intimes de frères et de sœurs, des groupes d’affinité, dont la capacité à agir en commun est fondée sur l’initiative, des convictions librement acceptées et un profond engagement personnel, non sur un appareil bureaucratique incarné par des membres dociles et manipulés d’en haut par une poignée de dirigeants omniscients.

Page 35 du PDF : Ce qui manquait aux « masses » françaises, ce n’était pas un comité central ou un Lénine pour les « organiser » et les « commander», c’était la conviction qu’elles auraient pu faire fonctionner les usines au lieu de simplement les occuper. Il est remarquable qu’aucun parti de type bolchevique en France ne fit sienne la revendication d’autogestion ; une telle revendication ne fut le fait que des anarchistes et des situationnistes.

Page 38 du PDF et en conclusion : Écoute, camarade ! L’organisation que nous essayons de construire est à l’image de la société que notre révolution créera. Ou bien nous nous dépouillerons du passé – en nous-même et à l’intérieur de nos groupes –, ou bien il n’y aura simplement pas de futur à conquérir.

*anarcho-communiste : Le « communisme » de l’anarcho-communisme tel que le voyait Kropotkine, par exemple, vient du mot « commun« , c’est à dire choses en commun, entraide et partage, puis bien sûr au sens de « commune » et même communalité, ou communalisme. C’est cela qu’il faut entendre, je pense, lorsqu’on parle de « communisme originel » , et qui fait partie intégrante de la nature humaine ; L’Humanité a vécu des centaines de milliers d’années de la sorte et certaines sociétés continuent de vivre comme cela aujourd’hui, ce qui fait imaginer aux gens qu’on ne peut vivre comme cela que dans la précarité et le dénuement technologique, cependant que rien n’est plus faux. De même, avec ce nouveau texte fondateur et fondamental, comprend-on toute l’importance de savoir ce qu’est l’anarchisme, mais aussi l’importance de savoir ce qu’il n’est pas afin de désamorcer les non-sens le plus souvent commis de manière délibérée, ainsi que les déformations pathétiques que les marxistes et les groupies du capitalisme propagent au sujet de l’anarchisme.

Pour retrouver ce nouveau format PDF et tous les autres (142) ► https://jbl1960blog.wordpress.com/les-pdfs-realises-par-jbl1960/

C’est parce que je ne crois pas qu’il soit possible de retrouver une conscience politique sans (re)lire certains textes fondamentaux et celui-ci en fait partie que je fais ma part en les paginant au format PDF pour en proposer lecture, téléchargement, impression, diffusion et partage libres et gratuits.

Il est capital, à mon sens, que les gens lisent, décantent et se réapproprient les idées pour les intégrer à notre réalité sinon comme le disait si bien Paulo Freire, on ne reste que dans le militantisme aveugle et aveuglé… Les textes sont des clefs, pas des finalités en eux-mêmes… juste des clefs de la porte de la perception.

Alors que de plus en plus, beaucoup lisent de moins en moins, diminuant d’autant la capacité de concentration et de mémoire pourtant indispensables et nécessaires si nous voulons être en capacité demain de créer un mouvement révolutionnaire tourné vers un futur à conquérir…

En cela la date du 5 décembre prochain peut être un point de départ, un temps zéro d’une prise de conscience politique collective avec cette grève générale, illimitée, expropriatrice et auto-gestionnaire. Tout en précisant bien que l’objectif n’est pas l’expropriation arbitraire pour le profit de quelques-uns, sinon à reproduire le schéma du système marchand actuel. Mais bien sur le fondement d’un nouveau paradigme qui est l’expropriation de l’État, du Capital, et de produire, nous-mêmes, pour les véritables producteurs et les consommateurs mais HORS SYSTÈME MARCHAND et en court-circuitant ainsi les rouages de la division et de l’exploitation étatico-capitaliste.

En s’inspirant des nombreux exemples d’alternative pour se gérer HORS ÉTAT & SES INSTITUTIONS ► Exemple d’alternative pour nous gérer sans État ni institutions coercitives obsolètes…

Je rajoute ces quelques lectures complémentaires essentielles pour y parvenir ;

La liberté de chacun par la liberté de tous, Erich Mühsam, par Émile Carme, version PDF N° 11 de 23 pages ;

Les écrits de Nestor Makhno – Ou l’anarchie ukrainienne dans la révolution russe, version PDF N° 40 de 21 pages ;

Daniel Guérin (1904 – 1988) Militant et Écrivain anarcho-communiste, version PDF N° 48 de 96 pages ;

Voline Fondateur de la synthèse anarchiste, version PDF N° 49 de 220 pages ;

Un monde sans argent – le communisme, version PDF N° 50 de 125 pages ;

L’Anarchisme africain, histoire d’un mouvement – Par Sam Mbah et I.E. Igariwey, version PDF N° 56 de 43 pages

Et ces 2 derniers PDFs majeurs & fondamentaux ;

Nouvelle Version PDF de La Société du Spectacle de Guy Debord, 1967, Version PDF N° 139 de 88 pages ;

Nouvelle Version PDF du Municipalisme Libertaire de Murray Bookchin, 1995, Version PDF N° 140 de 21 pages ;

Tous ensemble NOUS SOMMES LE MONDE et le système lui n’est alors PLUS RIEN !

JBL1960

6 réflexions sur « Écoute camarade ! Murray Bookchin, mai 1969 (Version PDF gratuite, novembre 2019) »

  1. Un cortège d’ex-Whirlpool, Gilets jaunes et lycéens manifeste à Amiens pendant la visite de Macron

    «On s’est fait avoir. C’était ni plus ni moins qu’une mascarade entre le gouvernement, une multinationale comme Whirlpool et un repreneur véreux comme Nicolas Decayeux [le patron de WN, ndlr]. On nous a roulés dans la farine, c’est honteux», a déclaré un ex-salarié de l’usine à RTL.

    L’échec de la reprise de Whirlpool

    En janvier 2017, Whirlpool avait annoncé la délocalisation de ses activités en Pologne, menant à la fermeture de l’usine d’Amiens, rappelle Ouest-France. Dans l’entre-deux-tours des élections présidentielles, Emmanuel Macron était déjà venu rencontrer les salariés de l’usine de sèche-linge et lave-linge, où 280 emplois étaient menacés, et leur avait promis un plan de reprise.

    En mai 2018, l’entreprise est rebaptisée WN. L’État a versé 2,5 millions d’euros et Whirlpool sept millions afin de relancer l’activité de l’usine. Mais à la suite du faible nombre de commandes, le chiffre d’affaires n’a pas été à la hauteur des attentes, et l’entreprise a été finalement liquidée en juin 2019.

    «C’est moi qui ai demandé à les voir. Parce que je suis venu en campagne à un moment où ils avaient peur pour leur avenir. Je leur ai tenu un langage de vérité. […] Et comme eux j’y croyais. Comme eux j’ai été déçu», a déclaré Emmanuel Macron au Courrier Picard, mercredi 20 novembre.

    https://fr.sputniknews.com/france/201911211042466152-un-cortege-dex-whirlpool-gilets-jaunes-et-lyceens-manifeste-a-amiens-pendant-la-visite-de-macron/

    Un autre PDF essentiel à (re)lire : Manifeste contre le travail et ses lois, du Groupe Krisis, 1999 ► https://jbl1960blog.files.wordpress.com/2018/05/manifeste-contre-le-travail-et-ses-lois.pdf

    Démontrons que nous pouvons : faire fonctionner les usines au lieu de simplement les occuper, sur le principe du ON FABRIQUE, ON VEND, ON SE PAIE…

    Plus besoin de patrons, des banksters, on supprime, ainsi les intermédiaires, eux ont impérativement besoin de nous, mais pas nous…

    JBL

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  2. https://www.revue-ballast.fr/le-moment-communaliste/

    Texte inédit pour le site de Ballast

    Les traductions de Murray Bookchin se multiplient, les biographies et les essais qui lui sont consacrés commencent à former une pile plus qu’honorable. Peu connu de son vivant, le théoricien étasunien, usuellement présenté comme le « père » de l’écologie sociale, a depuis peu le vent en poupe au sein de la gauche. Mais cet intérêt n’est pas sans poser question : convoqué pour son projet révolutionnaire « municipaliste libertaire » (ou « communaliste »), le risque est certain, par la grâce du prélèvement, d’assister à la domestication de son œuvre. De passer, en clair, d’un appel à renverser le capitalisme à l’intégration citoyenniste à l’ordre local et national existant. ☰ Par Elias Boisjean

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