Cependant que rien ne fini jamais et que tout (re)commence !
C’est à raison qu’Hervé pour Le Saker Francophone vous propose en roman de l’été de découvrir « Fin de Règne » écrit par Zénon, qui n’est pas un auteur inconnu pour les lecteurs de mon blog, puisque je lui ai ouvert une page et comme on ouvre son cœur intitulée Les Chroniques de Zénon ;
Qui contient tous ses textes, poèmes, nouvelles, instantanés du tout premier Nakba – Lettre ouverte aux peuples du Monde (Mars 2016) jusqu’au tout dernier Inversion – Ou la nécessité de relire 1984, le Prince et l’Art de la guerre du 5 février 2019.
J’ai été la lectrice très privilégiée de ce roman (et de nombreux autres textes d’ailleurs) dont l’auteur lui-même me faisait la lecture, par bribes, au fur et à mesure que l’histoire prenait forme et lorsque j’ai eu le plaisir de tenir en main la première mouture, je me suis surprise à finir des phrases tant par-delà l’espace et le temps nos esprits, nos idées s’étaient rejoints…
Je vous livre l’appréciation d’Hervé à laquelle je ne retire rien bien au contraire puisque j’y ajoute même l’extrait de cette rencontre de papier entre Arthur et Nina d’une histoire inventée mais qui pourtant prend place dans notre réalité de cet été 2019 tant la « Fin de Règne » est immanente :
Zénon, jeune écrivain, nous avait fait le plaisir de publier quelques textes chez nous et s’il s’était tu, c’était pour se consacrer à l’écriture. Il revient avec un roman dont j’ai eu le plaisir de lire un premier jet et dont je vous présente ici la version finale.
Son roman, Fin de Règne, est dans la ligne droite de ces textes, plein de fougue, d’engagement, tout en restant lucide sur la réalité des pouvoirs qui gouvernent le monde. C’est une critique acerbe de ce monde qui broie les gens, la société et même notre civilisation.
Son roman met en scène un journaliste, Arthur Schrödinger, qui fait comme beaucoup d’entre nous, un pied dedans, un autre essayant de prendre la tangente avec un esprit sous pression, devant arbitrer entre cette réalité de plus en plus difficile à supporter et le désir de tout envoyer valser, de faire sa révolution.
L’intrigue mélange son parcours dans les médias, entre résistance et compromission, entre rentabilité et vérité, avec la réalité du monde qui rattrape ce microcosme parisien qui croyait arrivée cette fin de l’histoire promise par quelques géopoliticiens.
Page après page, on voit se fissurer ce monde et l’auteur se retrouve pris à son propre jeu, entre son désir de voir ses faux semblants exploser et la peur du vide devant l’incertitude et la violence qui se déchaîne soudain. Écrit en 2017, on peut dire que Zénon a eu une formidable intuition et que les Gilets Jaunes sont comme une vaste promotion de ce roman qui a, par moments, cet hiver, donné l’impression de devenir réalité. Tout y est, la révolte à Paris, la violence de l’État qui tente de sauver l’ordre acquis par et pour quelques élites mais aussi le tsunami financier qui déboule comme dans un jeu de quilles, la géopolitique qui ne s’arrête jamais.
Un bon roman parle aussi forcément de la vie et de ce qui fait tourner le monde, les relations complexes et tumultueuses entre les deux sexes. Nina est pour Arthur ce Rubicon, l’énergie suffisante pour le faire basculer, pour lui faire lâcher prise et lui permettre de se lancer et de vivre enfin les événements historiques qui traversent son temps.
Pour le reste, je vous laisse découvrir ce roman d’aventures dans tous les sens du terme où au fil des chapitres, l’auteur mêle ses propres réflexions, ses lectures, ses constats. En plus d’avoir senti venir cette révolte populaire, il vous réserve d’autres surprises et un véritable voyage dans un futur possible à défaut d’être probable.
Par Hervé pour le Saker Francophone, 30 juin 2019
Extrait de la rencontre d’Arthur et Nina, avec le plein accord de l’auteur :
