Imaginez un monde sans boulots de l’inutile – Entretien de Chris Brooks avec l’anthropologue David Graeber

Suite logique de ce billet « Emplois de merde dans une société de merde » et comme nous avons déjà pu envisager de changer l’Histoire de l’Humanité en lisant les travaux de recherches de David Graeber que j’ai compilés dans ce PDF N° 57 de 59 pages ► Fragments anthropologiques pour changer l’histoire de l’Humanité avec David Graeber

Et je recommande, pour ma part, la lecture du Manifeste contre le travail et ses lois du Groupe Krisis, 1999 car  l’idole  absolue  du capitalisme est la domination du travail-mort : Un cadavre domine la société, le cadavre du travail. Toutes les puissances du monde se sont liguées pour défendre cette domination : le pape et la Banque mondiale, Tony Blair et Jôrg Haider, les syndicats et les patrons, les écologistes d’Allemagne et les socialistes de France. Tous n’ont qu’un mot à la bouche : travail, travail, travail !

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Résister à la dégénérescence sociale des boulots inutiles (David Graeber)

Imaginez un monde sans boulots de l’inutile

Entretien de Chris Brooks avec l’anthropologue David Graeber

7 août 2018 |URL de l’article ► https://roarmag.org/essays/graeber-bullshit-jobs-interview/

~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

« Les 5 types de boulots inutiles »

Est-ce que votre boulot est inutile ? Avez-vous le sentiment que votre position pourrait parfaitement être éliminée sans que cela change quoi que ce soit au cours des choses ? Peut-être même pensez-vous que la société serait en fait meilleure si votre boulot n’avait jamais existé ?

Si vous répondez par “oui” à ces question, alors réjouissez-vous. Vous êtes loin d’être le/la seul(e). Jusqu’à la moitié des boulots qui occupent la population active de nos jours, peut être considérée comme inutile, dit David Graeber, professeur d’anthropologie à la London School of Economics et auteur de “Bullshit jobs : A theory”.

D’après Graeber, les mêmes politiques qu’épouse le marché du libre-échange et qui ont rendu la vie et le travail bien plus difficile pour un grand nombre de personnes ces dernières décennies, ont simultanément produit plus de managers grassement payés, de telemarketers, de bureaucrates de compagnies d’assurance, d’avocats et de lobbyistes qui ne font absolument rien de productif de leurs journées. Le journaliste travailliste Chris Brooks s’est entretenu avec David Graeber afin de savoir comment tant de ces boulots inutiles ont pu même apparaître et ce que cela veut dire pour les activistes socialistes.

Dans votre livre, vous faites la distinction entre les boulots inutiles et les boulots de merde.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette différence entre les deux ?

C’est assez facile : les boulots de merde sont justes des boulots durs, pénibles. Un de ceux que vous ne voudriez jamais avoir, des boulots qui brisent le dos, sous-payés, mal appréciés, dont ceux qui les font sont traités irrespectueusement. En fait, pour la plupart, les boulots de merde ne sont pas des boulots inutiles dans le sens de leur inutilité, de leur non-sens, parce qu’en fait ils impliquent faire quelque chose de particulièrement utiles: conduire les gens, construire, prendre soins des gens, nettoyer après eux…

Les boulots de l’inutile sont souvent bien payés, impliquent de beaux packages d’avantages, on vous traite comme quelqu’un d’important et comme quelqu’un qui fait quelque chose qui doit être fait, mais en fait, vos savez que ce n’est en rien le cas. Donc en ce sens, ils sont à l’opposé les uns des autres.

Combien de ces boulots de l’inutile pensez-vous qu’on pourrait éliminer et quel genre d’impact cela aurait-il sur la société ?

En fait la plupart d’entre eux, c’est là toute l’affaire. Les boulots inutiles sont ceux où les personnes les faisant pensent secrètement que si le boulot (ou même parfois l’activité entière à laquelle ils appartiennent)  disparaissait, cela ne ferait aucune différence ou peut-être, comme ce serait le cas avec les telemarketers, les lobbyistes et bien des boulots des firmes du droit des affaires, le monde n’en serait que meilleur.

Et ce n’est pas tout : pensez à tous les gens travaillant vraiment en soutien de ces boulots de l’inutile, qui nettoient leurs burlingues et leurs bâtiments, qui en font la sécurité et qui les chaperonnent, s’occupant des dégâts psychologiques occasionnés sur des personnes travaillant dur dans des fonctions illusoires ne servant à rien. Je suis certain qu’on pourrait éliminer la moitié des boulots qu’on fait et que cela aurait des effets positifs sur tout, ainsi que sur l’art, la culture et l’environnement.

J’ai été fasciné par la connexion que vous avez faite entre la montée de ces boulots de l’inutile et le divorce productivité du travailleur et salaire. Pouvez-vous expliquer ce processus et comment cela s’est développé ces dernière décennies  ?

Honnêtement, je ne suis pas sûr du tout de l’aspect novateur de ceci. La question n’était pas tant celle de la productivité, au sens économique du terme, que le bénéfice social. si quelqu’un nettoie, prodigue des soins infirmiers, cuisine ou conduit un bus, on sait exactement que ce qu’ils font est important. Ce n’est pas aussi clair et net pour un manager de département d’entreprise ou un consultant financier. Il y a toujours eu quelque chose d’inversé dans la relation entre l’utilité d’une forme donnée de travail et la compensation reçue. I y a quelques exceptions bien connues à cette règle comme les médecins et les pilotes de ligne, mais en général ceci demeure vrai.

Ce qui s’est produit a été moins un changement de schéma qu’une vaste inflation du nombre de ces boulots inutiles et relativement bien payés. Nous nous référons ici de manière erronée à la montée de l’économie du service, mais la plupart des boulots du service sont utiles et mal payés, je parle ici des serveuses, serveurs, des chauffeurs uber, des coiffeurs etc… et leur nombre n’a pas grandement varié. Ce qui a bien changé est le nombre de boulots bureaucratiques et de gestions, qui semble avoir triplé par rapport à la proportion de travailleurs au siècle dernier. C’est là, dans ce domaine que surgissent ces boulots de l’inutile.

Kim Moody argumente que la hausse de la productivité et la baisse de salaire ont plus à faire avec les techniques d’intensification du management, comme la production à point et la technologie de surveillance qui régit les travailleurs, qu’avec l’automatisation du travail. Si cela est vrai, alors il semble que nous soyons coincés dans un cercle vicieux d’entreprises créant toujours plus de boulots inutiles pour gérer et régenter les travailleurs, rendant leur travail par là toujours plus merdiques. Qu’en pensez-vous ?

C’est définitivement vrai si on prend on considération Amazon ou UPS ou Wallmart. Je suppose qu’on pourrait dire que les boulots de supervision qui causent l’accélération du service ne sont pas vraiment des boulots inutiles parce qu’ils font quelque chose, même si c’est par le truchement de quelque chose qui n’est pas bien sympa. Si la robotisation de l’industrie a vraiment causé de gros gains en productivité dans la plupart des secteurs, ce qui veut aussi dire qu’il y a moins d’ouvriers, bien que ceux qui demeurent soient mieux payés que ceux des autres secteurs de manière générale.

Quoi qu’il en soit, dans tous ces domaines, il y a la sérieuse tendance à ajouter des niveaux inutiles de gestion entre le patron, ou les gens du pognon et les ouvriers, les travailleurs et en bien des points, leur “supervision” n’accélère en rien quoi que ce soit, cela aurait même plutôt tendance à ralentir les choses. Ceci est prouvé encore plus vrai lorsqu’on bouge vers le secteur de l’assistance qu’elle soit médicale, éducative, sociale. Là la création de boulots inutiles et le processus concomitant de rendre inutile le travail réel est rampant, forçant les infirmières, les médecins, les enseignants à remplir des formulaires administratifs sans fin tout au long de la journée. Ceci a pour effet de ralentir la productivité. C’est ce qu’en fait montrent les statistiques: la productivité dans l’industrie explose le plafond avec les profits qui vont avec, tandis que dans le secteur des services sociaux et éducatifs, la productivité décline, donc les prix grimpent et les profits ne se dégagent qu’en pressant sur les salaires, ce qui explique en retour pourquoi il y a tant de grèves et de mécontentement chez les enseignants, les personnels médicaux et même les médecins dans bien des parties du monde.

Un autre de vos arguments est celui de la structure féodale de l’entreprise moderne loin de l’idéal hypothétique du capitalisme de marché. Que voulez-vous dire par là ?

Quand j’étais au lycée, on m’a enseigné que le capitalisme voulait dire que des capitalistes, propriétaires des moyens de production, comme disons des usines, louaient de la main d’œuvre pour produire des choses et ensuite les vendaient. Ils ne pouvaient donc pas trop payer leurs ouvriers afin de dégager un bénéfice, mais ils devaient les payer suffisamment pour qu’ils puissent acheter ce qu’ils produisaient. Par contraste, le féodalisme c’est quand vous prenez votre profit directement, en facturant des loyers, des frais, des dus, tournant les gens en esclave de la dette ou en les secouant durement économiquement.

De nos jours, la très vaste majorité des bénéfices d’entreprises ne provient pas de ce qui est produit et vendu, mais de la “finance” ce qui est un doux euphémisme pour dire “la dette des autres”, facturant des loyers, des frais, des agios etc… C’est du féodalisme dans sa définition la plus primaire et classique. “l’extraction directe juridico-politique”, comme ils le disent parfois si bien.

Ceci veut aussi dire que le rôle du gouvernement est bien différent. Dans le capitalisme classique, celui-ci ne fait que protéger la propriété privée et peut-être aussi régule la main d’œuvre pour que ce ne soit pas trop difficile, mais dans le capitalisme financier, vous tirez vos bénéfices du système légal et judiciaire, ainsi les lois, règles et réglementations sont absolument cruciales, vous avez en permanence besoin que le gouvernement vous soutienne alors que vous secouez toujours plus les gens pour toucher les dividendes de leurs dettes.

Ceci aide aussi à expliquer pourquoi les enthousiastes du marché ont tort lorsqu’ils affirment qu’il est impossible ou du moins très peu probable que le capitalisme ne produise des boulots inutiles.

Oui, exactement. De manière amusante, les libertariens et les marxistes tendent à m’attaquer sur ces positions, la raison en est que ces deux idéologies opèrent toujours sous une conception du capitalisme qui a existé peut-être dans les années 1860 : plein de petites entreprises en concurrence pour produire et vendre des trucs. C’est toujours partiellement vrai si vous parlez de restaurants et il est vrai que ce type d’entreprises ne vont pas employer de la main d’œuvre dont ils n’ont pas besoin. Mais si vous parlez des grandes entreprises qui dominent l’économie de nos jours, celles-ci opèrent sous une logique totalement différente. Si les bénéfices sont créés par les frais, les loyers et en créant et en demandant le recouvrement de la dette, si l’État est impliqué dans l’extraction du surplus, alors la différence entre la sphère politique et la sphère économique a une sérieuse tendance à se dissoudre. Acheter la loyauté politique pour vos plans d’extraction est en soit une action économique.

Il y a aussi des racines politiques à la création des boulots inutiles. Dans votre livre vous citez  de manière frappante le président Obama. Pouvez-nous nous parler de cette citation et ce qu’elle implique au sujet de la politique de soutien à ces boulots de l’inutile ?

Lorsque j’ai suggéré qu’une des raisons pour que ces boulots inutiles existent est l’utilité politique pour certaines personnes puissantes, alors bien entendu, on m’a accusé d’être paranoïaque et d’être un théoricien du complot., même si ce que j’écrivais était en fait une anti-théorie du complot, pourquoi les riches et puissants ne se rassemblent-ils pas et ne font ils rien au sujet de ce problème ?

La citation d’Obama fut comme l’arme du crime au canon encore chaud à cet égard, il avait dit en substance “bon tout le monde dit qu’une assurance maladie a ticket simple serait bien plus efficace, mais pensez un peu, nous avons des millions de personnes qui travaillent dans ces boulots avec toutes ces firmes en concurrence à cause de toute cette redondance et de toute cette inefficacité. Que va t’on faire de tous ces gens ?” Il avait alors admis que le libre-échange, la loi du marché libre était moins efficace, dans le secteur de la santé du moins et que c’était précisément le pourquoi de sa préférence: cela maintenait en place ces boulots de l’inutile.

C’est intéressant de constater que vous n’entendez jamais de politiciens parler de boulots manuels, là c’est toujours la loi du marché pour en éliminer autant que possible, ou couper leurs salaires et s’ils souffrent, et bien il n’y a vraiment rien qu’on puisse faire. Par exemple, Obama ne se préoccupait pas des ouvriers de l’industrie automobile rendus au chômage ou qui devaient consentir à d’énormes sacrifices sur les salaires juste pour garder leur boulot après que leur industrie ait été renflouée. Donc certains boulots ont vraiment plus d’importance que d’autres.

Dans la cas d’Obama il est assez clair pourquoi : comme l’a récemment fait remarquer Tom Frank, le parti démocrate a pris une décision stratégique dans les années 1980 de larguer la classe laborieuse qui le soutenait et de la remplacer par la caste de la classe moyenne gestionnaire. c’est maintenant la base de l’électorat du PD ; et bien entendu, c’est exactement la strate de la société où sont concentrés tous les boulots inutiles…

Dans votre livre vous insistez que ce ne sont pas seulement les démocrates qui sont institutionnellement investis des boulots inutiles, mais les syndicats également. Pouvez-vous expliquer comment les syndicats ce sont investis à soutenir et à faire proliférer tous ces boulots de l’inutile et qu’est-ce que cela veut dire pour les activistes syndicalistes ?

Ils avaient l’habitude de parler d’édredon de plumes, d’insister sur l’emploi de travailleurs non nécessaires. Bien entendu, toute bureaucratie aura tendance à accumuler un certain nombre de positions bidons. Mais ce dont je voulais parler était simplement la demande constante pour “plus de boulots” comme étant la solution de tous les problèmes sociaux.

C’est toujours ça que vous pouvez demander sans que personne n’y objecte, vous demandez à être autorisé à gagner votre part. Même la célèbre marche de Martin Luther King Jr sur Washington fut nommée la “marche du travail et de la liberté”, parce que si vous avez le soutien des syndicats, alors la demande pour plus de boulot doit figurer. Et paradoxalement, si les gens bossent en free lance ou dans des coops et ben ils ne sont pas syndiqués n’est-ce pas ?…

Depuis les années 1960, il y a eu une lignée radicale qui a toujours vu les syndicats comme partie du problème et non pas de la solution pour cette raison. Mais je pense que nous devons penser à ce problème en des termes plus larges: comment les syndicats qui autrefois revendiquaient moins d’heures de travail, moins de travail, en sont venus à accepter cet échange bizarre entre hédonisme et puritanisme, ce sur quoi est fondé le capitalisme de consommation, que le travail devait être “dur” (ainsi les bonnes gens sont “ceux qui travaillent dur”) et que le but du travail est la prospérité matérielle et que nous devons souffrir pour gagner le droit de consommer jouets et gadgets.

Dans votre livre vous parlez en longueur de la fausse vision conceptuelle traditionnelle de la classe laborieuse. Vous argumentez que les boulots cols bleus ont plus ressemblé au travail avec les femmes plutôt que celui des hommes en usine. Ceci veut dire que les travailleurs des transports en commun ont plus de choses à voir avec les boulots d’aide sociale ou d’enseignant que de porteurs de briques sur un chantier. Pouvez-vous nous en parler plus et aussi comment cela se connecte t’il avec les boulots inutiles ?

Nos sommes obsédés par l’idée de “production” et de “productivité” (qui doit “croître”, d’où le terme de “croissance”), ce qui je le pense a une origine théologique. Dieu a créé l’univers. Les humains sont condamnés à devoir imiter dieu en créant leur propre nourriture et leurs vêtements, etc, le tout dans la douleur et la misère. Ainsi nous pensons le travail en matière de sa “productivité”, même l’industrie de l’immobilier ! Alors qu’en fait, un simple moment de réflexion devrait nous montrer que le travail n’est pas faire quelque chose, mais que c’est nettoyer et polir et surveiller et faire attention, aider et maturer et réparer et prendre soin des choses.

Vous fabriquez une tasse ou un bol une fois ; vous la lavez mille fois. C’est ça le boulot essentiel de la classe laborieuse. Il y a toujours eu beaucoup plus de nourrices, de cireurs de chaussures, de jardiniers, de ramoneurs, de prostituées, de nettoyeurs et de bonnes, que d’ouvriers d’usine.

Et oui, même les contrôleurs de tickets de métro, qui semble n’avoir plus rien avoir à faire avec les poinçonneuses automatiques, sont vraiment là au cas où un enfant se perde, quelqu’un soit malade, ou calmer un pochetron qui ennuie les usagers… Pourtant nous laissons tout cela livré à nos théories de la valeur, ce qui revient toujours à la “productivité”.

Je suggère l’inverse, comme les économistes féministes l’ont suggéré, nous pourrions penser au travail d’usine comme un boulot d’attention, parce que vous voulez construire des voitures ou construire des routes pour que les gens puissent aller là où ils doivent. Il est certain que quelque chose de similaire est sous-jacent le sens que les gens ont de leur boulot en tant que “valeur sociale”, je dirais même plus, que rien n’a de valeur sociale s’ils ont un boulot de l’inutile.

Il est très important à mon sens de commencer à reconsidérer la valeur sociale que nous attachons au travail entrepris et accompli et ceci va devenir encore plus important alors que l’automatisation rend le travail d’attention encore plus important, spécifiquement parce que cela représente les zones que nous ne voudrions pas être automatisées. On ne voudrait pas de robots s’occupant du poivrot du coin ni pour réconforter un enfant perdu. Nous devons voir la valeur sociale dans le type de boulot qu’on ne voudrait voir que des humains faire.

Quelles sont les implications de votre théorie des boulots inutiles pour les activistes du travail ? Vous dites qu’il est difficile de se représenter quelle forme pourrait prendre une campagne contre les boulots de l’inutile, mais pouvez-vous lancer quelques idées et manières dont les syndicats et les activistes pourraient se servir pour affronter ce problème ?

Je voudrais parler de “la révolte des classes attentives”. La classe laborieuse a toujours été une classe de l’attention, non pas parce qu’elle fait l’essentiel du boulot d’attention, mais aussi parce que, peut–être en résultat, elle ressent plus d’empathie que la classe des riches. Bon nombre de recherches psychologiques le démontrent. Plus vous êtes riche, le moins compétent vous êtes à même comprendre les sentiments des autres. Alors essayer de repenser le travail, non pas en tant que valeur de profit ou une fin en soi, mais comme un matériel d’extension de l’attention qu’on porte à la société, est un bon début.

Je proposerai même que nous remplacions les termes de “production” et de “consommation” par les termes d’ “attention, apporter des soins” et “liberté”, porter attention est ultimement dirigé vers le maintien du niveau ou l’augmentation du niveau d’une personne ou de la liberté d’autrui, tout comme une mère prend soin de ses enfants, pas seulement pour qu’ils soient en bonne santé, croissent et fleurissent, mais dans l’immédiat pour qu’ils puissent jouer, ce qui est l’expression ultime de la liberté.

Ceci est pour le long terme. Dans un sens plus immédiat, je pense que nous devons nous figurer comment nous opposer à la domination des gestionnaires professionnels, pas seulement dans les organisations de gauche existantes, bien que dans bien des cas comme celui du PD, je ne sais pas si on peut les appeler “la gauche”, et donc, nous opposer effectivement à la croissance de l’inutile.

Maintenant, les infirmières en Nouvelle-Zélande sont en grève et un de leurs problèmes majeurs est celui-là : d’un côté leur salaire réel a diminué, mais d’un autre, elles pensent aussi qu’elles passent trop de temps à remplir des formulaires et qu’elles n’ont plus de temps de s’occuper de leurs malades. Ceci représente parfois plus de 50% du travail de bon nombre d’infirmières.

Les deux problèmes sont liés parce que bien sûr l’argent qui aurait normalement été utilisé pour maintenir leurs salaires est maintenant détourné pour engager de nouveaux administrateurs inutiles qui alors les emmerdent avec toujours plus de conneries et de paperasserie juste pour justifier l’existence de leur activité… Mais souvent, ces administrateurs sont représentés par les mêmes partis, parfois les mêmes syndicats !

Comment peut-on sortir un programme pratique pour contrer ce genre de chose ? Je pense que cela est une question stratégique très très importante.

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Tout n’est pas à réécrire ni à réinventer !

Ce qui ne veut pas dire que nous ne devons pas être « créatif » bien au contraire ;

Nous pouvons, ensemble, être co-créateur et co-rédacteur d’une nouvelle réalité ;

Celle de la société des sociétés hors État et ses institutions, contre le travail et sans argent

JBL1960

50 réflexions sur « Imaginez un monde sans boulots de l’inutile – Entretien de Chris Brooks avec l’anthropologue David Graeber »

  1. Fastoche !

    Suffit de virer tous les branques qui tiennent les ficelles, c’est-à-dire les élites auto-proclamées et leurs marionnettistes…

    Allez, au boulot…

    Pis c’est la RENTREE…. TSOIN TSOIN…

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  2. Les 5 types de boulots de m*rde inutiles (David Graeber) traduction R71 et un hors catégorie proposé par mézigue…

    Rions un peu, tant qu’on peut…
    Encore !

    Alors entendons-nous bien, il s’agit d’Emplois de m*rde, dans une société de me*de ;

    Pour autant, le top du top dans cette société de me*de et hors classement, toutes catégories confondues ; Les Banksters, et pour ma part, leur Grand Maitre était/est/sera La Banque Rothschild de la City de Londres ; Au cœur de l’Empire.

    Le changement commence avec nous ! Et au moment où nous ne permettons plus que nous soyons utilisés comme outils pour les objectifs et les fins de gens puissants, alors vient le moment où le monde commence à changer et nous sommes en ce moment même dans ce processus !… Une des choses les plus fortes et utiles que vous puissiez faire, est que lorsque l’opportunité vous ait présentée, n’ayez jamais peur de gueuler et de partager un avis, une opinion qui va à contre-courant ► Pour éteindre LA LUMIÈRE DU N.O.M. !

    Les 5 types de boulots de m*rde inutiles (David Graeber) traduction R71 et un hors catégorie proposé par mézigue…

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    1. Parfaitement, mais les zombies comateux ont beaucoup de mal à le comprendre.

      Et, les maîtres de la GD (Grande Distribution) qui ont via leurs centrales d’achats (d’esclavages pour être honnête) des masses d’argent pour jouer avec les acheteurs (contraints ou compulsifs).

      Règle de base d’une centrale d’achats :

      – Trouver des fournisseurs à qui elle impose une quantité / un prix / et parfois une qualité à respecter, mais ce dernier critère est le plus souvent optionnel ;

      – Obliger les fournisseurs à livrer et à être payés à 60 jours selon la loi européenne, bien souvent largement au delà ;

      – Imposer des prix extrêmement bas, voire carrement en dessous du prix de revient pour les produits agricoles (et lorsque ce n’est pas la GD qui le fait, ce sont les coopératives agricoles avec des contrats léonins de 9 ans sans pouvoir ni le rompre ni le modifier) ;

      – les clients payent comptant et / ou via des cartes de fidéllité avec paiements différés, voire depuis un an avec une sorte de crédit révolving ;

      La GD a donc depuis une trentaine d’années, créé des banques privées d’enseignes commerciales comme Auchan, Carrefour, Cora, Leclerc…et les autres…

      Cet argent tourne en bourse en high-trading, ce qui leur permet d’ailleurs de sortir un bénéfice sur les « 760 Produits Financiers » qui peut être largement supérieur au bénéfice sur la vente (marchandises, produits finis).
      C’est actuellement valable pour tous les secteurs qui manipulent des masses condidérables d’argent, surtout si les produits vendus sont peu honéreux (cas de la GD, les produits à plus de 100 € l’unité en dehors de l’électro-ménager et autres gros matériels).

      La rentrée scolaires est là avec son cortège d’achats à faire selon les désidératas des profs et les enfants / parents qui veulent aussi être à la mode et suivre le troupeau…

      La GD d’ailleurs, fait souvent des promos (vraies ou fausses, ne jamais se laisser allêcher par le prix promo affiché mais calculer le prix à l’unité) ou via des bons de réductions si vous achetez pour une somme minimale de 50 € ou plus à une date donnée…

      Tout est fait, pour que le zombie comateux tourne dans sa cage comme la souris blanche, bien que le zombie comateux se croit libre !

      Faire tomber le système dépend UNIQUEMENT DE NOUS, et c’est FACILE à mettre en oeuvre.

      CESSONS les ACHATS qui ne sont pas absolument nécessaires.

      En moins d’un mois, tout le système sera à terre et les parasites aussi.

      Parasites = l’Etat et les marionnettistes qui sont derrière aussi appelé Deep State.

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    1. C’est pas la Royal qui se voyait bien au Perchoir sous François le Petit ?…
      Bon là, se serait Une vieille gourdasse au perchoir, et ça ferait pas pareil pour Transhu 1er, si ?

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      1. Tiens je viens de voir ça, je le passe à mes voisins de blog !

        « A Gez-ez-Angles, dans les Hautes-Pyrénées, tous les habitants ont refusé la pose du compteur Linky. La municipalité ainsi que ses 28 habitants ont interdit aux techniciens de mettre en place les nouveaux compteurs.

        À Gez-ez-Angles, dans les Hautes-Pyrénées, les 28 habitants se sont unis autour de leur maire, Patrice Mérigot, contre le compteur Linky. Comme le rapporte La Dépêche du Midi, ce petit village d’irréductibles s’est soudé contre ERDF et Enedis en s’opposant fermement à la pose des compteurs Linky. Ces boîtiers électriques sont capables de transmettre votre consommation d’électricité automatiquement à Enedis (ex-ERDF).

        Linky : Dans ce village, tous les habitants l’ont refusé !

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      2. Ca…. c’est une SUUUUUUUUUUUUUUUUUUPER bonne nouvelle.

        Bon, les techniciens et ceux chargés de prendre les rdv font se faire souffler dans les bronches et z’auront pas de prime, voire une prime négative…au pays merveilleux de Transhu 1er !

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      1. Ouiais, révisée à 7.5 pour l’instant…

        Comme dans la fable du Petit Chaperon Rouge et du Loup… « c’est pour mieux te manger mon enfant…» !

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      2. Je précise qu’elle a été suivie 10 mn après d’un hocquet dans le parc du Yellowstone…

        On pourrait se retrouver stone vite fait, bien fait.

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      3. Revu finalement à 7.8…

        Bin quoi, c’est t’y pas bien une petite séance de trampoline ???

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    1. Oui le Roux de Mes2 à une tronche chelou.
      T’as vu l’article sur l’intox de Schiappolata et Blanquer à côté ?
      RooOoor, nous prennent pas pour des truffes hein ?
      Nan, zoseraient pas…

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      1. J’ai pas eu le temps…faudra bientôt des journées de 60h pour tout lire…

        Te rends tu compte, aux yeux d’individus comme Roux de Bézieux je vaux pas un clou…et pourtant à part se goberger et blablater il n’a pas dû faire quelque chose de valable dans sa vie..

        Et, aussi pomper tous les sous qu’il pouvait via les CICE et autres bidules créés par le Medef (et le CNPF..UINMM…) et mis en musique par nos clowns d’Etats…

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      2. Mais je me rends parfaitement compte, mon Roseau, en plus de ne plus valoir un clou, mézigue n’est inscrite nulle part, et ne perçoit rien de personne, hein ?

        Tiens, avec Hollandouille s’en sont mis plein les fouilles, et avec Transhu 1er vont s’en fourrer jusqu’au grenier ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/06/04/on-a-promis-des-emplois/

        En section com, y’a une vidéo de l’ATEL et c’est mon rejeton qui tond le gazon… Et pour des nèfles ! Bon y travaillotte actuellement et pas pour des nèfles, mais bon, c’est pas le pied !

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      3. Et ce qui est dans les cartons, pour après les élections de 2019 (je ne pense pas que Transhu 1er attendra celles de 2020 avec les Mairies)…

        C’est suppression de l’IR remplacé par une grande CSG (le bouzin qui tenait à coeur à Ayrault) ; 2 à 5 points de TVA en plus…(Sarko avait tenté 1% pour octobre 2012, annulé par Hollande), donc faudra récupérer le manque à gagner fissa fissa…

        Suppression du RSA… C’est comme le pain, il faut compter le temps de la levée…de janvier ça attendra juillet peut-être, pour que ça glisse mieux.

        Tu vois, on va se prendre un Big Big Big Bisou du Fisc !

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  3. Comme la sécurisation des cartes bancaires n’a jamais été le soucis des banques…

    Y z’ont dès le départ allégé ce qu’avait prévu le concepteur Roland Moreno (Bull coulé par Mittérand à son arrivée en 1981)… parce que les gueux ne sauraient pas l’utiliser…

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/09/06/97002-20180906FILWWW00313-british-airways-confrontee-a-un-vol-de-donnees-informatiques.php

    Vive le Big Data et le Big Black Hole associé !

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    1. Quand c’est chez Orange, tu peux être vert, parce qu’ils te disent rien…
      Cdiscount aussi il y a peu…
      Là aussi, y’aurait de quoi écrire un gros bouquin…
      J’ai pas lu 666 du Jova, mais 777 oui.
      Le souci c’est que y’a vraiment des trucs intéressants mais le gars veut tout expliquer avec des signes et symboliques divines ou diaboliques d’ailleurs. Bof…

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    2. Les 666 et 777 de Jovanovic sont bien, sauf ses explications scabreuses en relation avec le Christianisme…faut zaper ça.

      Faut savoir que les banques ne vérifient rien contrairement à leur baratin, car ça coûte plus qu’un problème détecté tardivement.

      Et, lorsqu’ils doutent et/ou pour se faire bien voir ils font des signalement à Trafin, qui ne peut plus suivre, et qui en plus en rejette un paquet qui n’auraient jamais dû lui parvenir !

      Question de priorité et de ruissellement…

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  4. Quand appelera t’on un chat un chat ?

    L’Insee fait partie de Bercy…

    http://www.lepoint.fr/economie/la-dette-de-sncf-reseau-requalifiee-en-dette-publique-06-09-2018-2249190_28.php

    Cette magouille est faite uniquement pour vendre la SNCF à la découpe sans les dettes imposées en grande partie par l’Etat, suite à des décisions débiles (cf la gare Lorraine TGV au milieu des champs, à 30 mn de la gare de Nancy, liaison bus, et bien d’autres conneries du mêmegenre), pour que les futurs repreneurs puissent ensuite s’empifrer de dividendes et jeter après la carcasse sur le bord du chemin…

    Et l’Etat ensuite viendra expliquer aux riens que c’est de leur faute parce que les coûts du travail sont trop élevés ainsi que les impôts !

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  5. Préparation des zombies comateux à la soumission volontaire :

    Lefigaro.fr /sociial/2018/09/07/20011-20180907ARTIFIG00011-la-france-est-bien-championne-d-europe-des-prestations

    Vive nos Énarques….

    Ps: selon la loi intengible de l’offre et de la demande, la vaseline étant désormais un produit de luxe surtout sans ogm et sans glysophate, l’once est à 999 euros.

    Serrez les dents ou faites tomber ce système mortifere !

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  6. Qu’avez-vous à déclarer ?

    Lalsace.fr/actualite/2018/09/07/gerard-depardieu-apercu-en-coree-du-nord

    Nous sommes tout ouïe Gége…

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    1. RooOoor, un vrai scud ce Gégé !
      Mais que va dire Philippe, vous rendez compte ???

      Le Gros Zérault de Nantes à Montaigu la digue du ulc avait fait un caca nerveux à l’époque où Gégé (que je peux pas piffer perso) virait Russkoff…

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  7. Déclaration de Macron

    « Chacun doit mettre la main à la pâte »

    Comme il fait ce qu’il dit, les lépreux sont rassurés, Transhu 1er va :

    – raboter sévèrement les indemnités chômage, car comme on le sait depuis au moins 20 ans, avec moins de gras, le rien se remet au travail,

    – diminuer les allocations diverses et variées pour les gueux,

    – restreindre l’accès aux soins aux 1ers de cordée,

    – augmenter les prix de l’électricité, du gaz, des carburants,

    – créer quelques nouvelles normes afin de relancer le ruissellement dans les bonnes poches,

    – etc…

    Virons toute cette lie de l’humanité définitivement !

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      1. Restreindre l’accès aux soins aux 1ers de cordée dans le sens pour eux seulement…

        Mon texte était ambigü.

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  8. Font parti de la grande famille des guignols suceurs de moelle :

    http://www.lalibre.be/network/entreprises/200-patrons-evaluent-les-mesures-du-gouvernement-federal-5b10f276553291b8016059a6

    La pleurniche comme seul guide de la vie.

    Ah, y peuvent pas faire le travail des gueux avec leurs petites mimines manucurees, y se casseraient les ongles..

    Pis savent rien faire en dehors de prendre l’argent qui ruisselle, et de pleurnicher lorsque le débit n’est plus suffisant à leurs yeux.

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  9. 4.3 en Croatie ce soir…

    Arf… Le big one pour le Vatican…???

    Depuis le temps que se joue la comédie des 2 papes vivants en même temps…

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