Emplois de m*rde, dans une société de me*de…

VIEDEMERDE.COM ?

De la servitude moderne – 2009

Ce documentaire permet de se poser les bonnes questions sur ce que nous voulons faire, collectivement, pour que cela change vraiment. Mais il est clair que nous avons d’abord à nous questionner, individuellement, et à méditer longuement sur la manière dont nous voulons reprendre le contrôle de nos vies…

Constat y est fait que : « Le pouvoir n’est pas à conquérir, il est à détruire, car il est tyrannique par nature » et on pense aussi bien au Discours de la servitude volontaire d’Étienne de la Boétie : Soyez résolus de ne servir plus et vous serez libres !

Vous pouvez le retrouver en analyse dans ce billet du 24 décembre 2017 De la servitude moderne…

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Analyse sociétale : Emplois inutiles dans une société inutile (David Graeber)

Emplois inutiles (Bullshit jobs)

David Graeber, 2013

David Graeber est professeur d’anthropologie, spécialiste en économie politique, de la London Schools of Economics, après avoir été viré de Yale pour ses vues radicales de la société. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de références dont « Fragments d’anthropologie anarchiste », « Possibilities » et « La dette, les premiers 5000 ans ».

~ Résistance 71 ~

Dans les années 30, John Maynard Keynes avait prédit que, à la fin du siècle, les technologies seront suffisamment avancées pour que des pays comme le Royaume Uni ou les États Unis envisagent des temps de travail de 15 heures par semaine. Il y a toutes les raisons de penser qu’il avait raison. Et pourtant cela n’est pas arrivé. Au lieu de cela, la technologie a été manipulée pour trouver des moyens de nous faire travailler plus. Pour y arriver, des emplois ont dû être créés et qui sont par définition, inutiles. Des troupes entières de gens, en Europe et en Amérique du Nord particulièrement, passent leur vie professionnelle à effectuer des tâches qu’ils savent sans réelle utilité. Les nuisances morales et spirituelles qui accompagnent cette situation est profonde. C’est une cicatrice qui balafre notre âme collective. Et pourtant personne n’en parle.

Pourquoi donc, l’utopie promise par Keynes – et qui était encore attendue dans les années 60 – ne s’est jamais matérialisée? La réponse standard aujourd’hui est qu’il n’a pas su prédire la croissance massive du consumérisme. Entre moins d’heure passés à travailler et plus de jouets et de plaisirs, nous avons collectivement choisi le dernier. Cela nous présente une jolie fable morale, mais même un moment de réflexion nous montre que cela n’est pas vrai. Oui, nous avons été les témoins de la création d’une grande variété d’emplois et d’industries depuis les années 20, mais peu ont un rapport avec la production et distribution de sushi, iPhones ou baskets à la mode.

Quels sont donc ces nouveaux emplois précisément ? Un rapport récent comparant l’emploi aux États Unis entre 1910 et 2000 nous en donne une bonne image (et je note au passage, il en est de même pour le Royaume Uni). Au cours du siècle dernier, le nombre de travailleurs, employés dans l’industrie ou l’agriculture a dramatiquement diminué. Au même moment, les emplois en tant que « professionnels, clercs, managers, vendeurs et employés de l’industrie de service » ont triplés, passant « de un quart à trois quart des employés totaux ». En d’autres mots, les métiers productifs, comme prédit, ont pu être largement automatisés (même si vous comptez les employés de l’industrie en Inde et Chine, ce type de travailleurs ne représente pas un pourcentage aussi large qu’avant)

Mais plutôt que de permettre une réduction massive des heures de travail pour libérer la population mondiale et leur permettre de poursuivre leurs projets, plaisirs, visions et idées, nous avons pu observer le gonflement, non seulement des industries de «service», mais aussi du secteur administratif, jusqu’à la création de nouvelles industries comme les services financiers, le télémarketing, ou la poussée sans précédent de secteurs comme les avocats d’affaire, des administrations, ressources humaines ou encore relations publiques. Et ces chiffres ne prennent pas en compte tous ceux qui assurent un soutien administratif, technique ou sécuritaire à toutes ces industries, voir toutes les autres industries annexes rattachées à celles-ci (les laveurs de chiens, livreurs de pizza ouvert toute la nuit) qui n’existent seulement parce-que tout le monde passe tellement de temps au travail.

C’est ce que je vous propose d’appeler des « Emplois Foireux ».[1]

C’est comme si quelqu’un inventait des emplois sans intérêt, juste pour nous tenir tous occupés. Et c’est ici que réside tout le mystère. Dans un système capitaliste, c’est précisément ce qui n’est pas censé arriver. Dans les inefficaces anciens états socialistes, comme l’URSS, où l’emploi était considéré comme un droit et un devoir sacré, le système fabriquait autant d’emploi qu’il était nécessaire (une des raisons pour lesquelles il fallait trois personnes pour vous servir dans les supermarchés un morceau de viande). Mais, bien sûr, c’est le genre de problème que le marché compétitif est censé régler. Selon les théories économiques, en tout cas, la dernière chose qu’une entreprise qui recherche le profit va faire est de balancer de l’argent à des employés qu’ils ne devraient pas payer. Pourtant, cela arrive en quelque sorte.

Alors que les entreprises s’engagent dans des campagnes de licenciement, celles-ci touchent principalement la classe des gens qui font, bougent, réparent ou maintiennent les choses, alors que à travers une alchimie bizarre que personne ne peut expliquer, le nombre de salariés « pousse-papier » semble gonfler, et de plus en plus d’employés se retrouvent, au contraire des travailleurs de l’ex URSS, travaillant 40 ou 50 heures par semaine, mais travaillant de façon réellement efficace 15 heures, comme Keynes l’avait prédit, passant le reste de leur temps à organiser ou aller à des séminaires de motivation, mettre à jour leur profile Facebook ou télécharger des séries télévisées.

La réponse n’est clairement pas économique: elle est morale et politique. La classe dirigeante a découvert qu’une population heureuse et productive avec du temps libre est un danger mortel (pensez à ce qui s’est passé lorsque cette prophétie a commencé à se réaliser dans les années 60). Et, d’un autre côté, le sentiment que le travail est une valeur morale en elle-même, et que quiconque qui ne se soumet pas à une forme intense de travail pendant leur temps de veille ne mérite rien, est particulièrement pratique pour eux.

Une fois, en contemplant la croissance apparente des responsabilités administratives dans les départements académiques, j’en suis arrivé à une vision possible de l’enfer. L’enfer est un ensemble de gens qui passent la majorité de leur temps sur une tâche qu’ils n’aiment pas et dans laquelle ils ne sont pas spécialement bons. Disons qu’ils ont été engagés car ils sont de très bons menuisiers, et qu’ils découvrent qu’ils doivent passer une grande partie de leur temps à cuire du poisson. La tâche n’a rien de passionnant, au moins il y a une quantité limitée de poissons à faire cuire. Et pourtant, ils deviennent complètement obsédés par le fait que certains de leurs collègues pourrait passer plus de temps à faire de la menuiserie, et ne pas faire leur part des responsabilités de cuisson de poisson, sous peu des piles entières de poisson inutiles et mal cuits envahiront l’atelier, et cuire des poissons est devenu l’activité principale.

Je pense que c’est plutôt une description précise de la dynamique morale de notre économie.

Maintenant, je réalise qu’un tel argument va inévitablement générer des objections: « qui êtes-vous, pour définir quels emplois sont réellement nécessaires ? Et c’est quoi votre définition d’utile ? Vous êtes un professeur d’anthropologie, qui a ‘besoin’ de ça ? » (Et il est vrai que beaucoup de lecteurs de tabloïds[2] pourraient envisager mon travail comme l’exemple même de l’inutilité) Et sur un certain niveau, c’est vrai. Il n’y a pas de mesure objective de la valeur sociale du travail.

Je ne voudrais pas dire à quelqu’un, qui est convaincu qu’il effectue une réelle contribution à l’humanité et au monde, qu’en fait, non. Mais qu’en est-il des gens qui sont convaincus que leur travail n’a pas de sens? Il y a peu j’ai repris contact avec un ami d’enfance que je n’avais pas vu depuis l’âge de 12 ans. J’ai été étonné d’apprendre, que dans l’intervalle, il était d’abord devenu un poète, puis le chanteur d’un groupe de rock indépendant. J’avais entendu certaines de ses chansons à la radio, sans savoir que c’était quelqu’un que je connaissais. Il était clairement brillant, innovant, et son travail avait sans aucun doute illuminé et amélioré la vie de gens au travers du monde. Pourtant, après quelques albums sans succès, il perdit son contrat, et plombé de dettes et devant s’occuper d’un jeune enfant, finit comme il le dit lui-même « à prendre le choix par défaut de beaucoup de gens sans direction: la fac de droit ». Il est aujourd’hui un avocat d’affaires travaillant pour une firme proéminente new-yorkaise. Il était le premier à admettre que son travail n’avait aucun sens, ne contribuait en rien au monde, et de sa propre estimation, ne devrait pas réellement exister.

On pourrait être en droit de se poser beaucoup de questions, à commencer par, qu’est-ce que cela dit sur notre société – une demande extrêmement limitée en musiciens poètes talentueux, mais une demande apparemment infinie d’avocats spécialiste des affaires? (Réponse: si 1% de la population contrôle la plupart des richesses disponibles, ce que nous appelons le « marché » reflète ce qu’ils pensent est utile ou important, et personne d’autre). Mais encore plus, cela montre que la plupart des gens dans ces emplois en sont conscients. En fait, je ne pense pas que j’ai rencontré un avocat d’affaire qui ne pense pas que son emploi soit merdique. Il en est de même pour toutes les nouvelles industries citées plus haut. Il existe une classe entière de professionnels qui, si vous deviez les rencontrer dans une soirée et admettent que vous faites quelque chose d’intéressant (un anthropologiste, par exemple), feront tout pour éviter de discuter leur travail. Après quelques verres, ils risquent même de se lancer dans des tirades sur combien leur travail est stupide et sans intérêt.

Cela est profondément psychologiquement violent. Comment peut-on commencer à discuter de dignité au travail, quand on estime que son travail ne devrait même pas exister ? Comment cette situation ne peut-elle pas créer un sentiment profond de rage et de ressentiment ? Pourtant et c’est tout le génie de cette société, dont les dirigeants ont trouvé un moyen, comme dans le cas des cuiseurs de poisson, de s’assurer que la rage est directement dirigée précisément vers ceux qui font un travail qui a du sens. Par exemple, dans notre société, il semble y avoir une règle, qui dicte que plus le travail bénéficie aux autres, moins il sera payé pour ce travail. Encore une fois, une mesure objective est difficile à trouver, mais un moyen simple de se faire une idée est de se demander : qu’arriverait-il si cette classe entière de travailleurs disparaissait ? Dites ce que vous voulez à propose des infirmières, éboueurs ou mécaniciens, mais si ils venaient à disparaître dans un nuage de fumée, les conséquences seraient immédiates et catastrophiques. Un monde sans profs ou dockers serait bien vite en difficulté, et même un monde sans auteur de science-fiction ou musicien de ska serait clairement un monde moins intéressant. Ce n’est pas complètement clair comment le monde souffrirait de la disparition des directeurs généraux d’entreprises, lobbyistes, chercheurs en relation presse, Télémarketeurs, huissiers de justice ou consultant légaux (Beaucoup soupçonnent que la vie s’améliorerait grandement). Pourtant à part une poignée d’exceptions (les médecins), la règle semble valide.

De façon encore plus perverse, il semble exister un consensus sur le fait que c’est la façon dont les choses devraient se passer. C’est un des points forts secrets du populisme de droite. Vous pouvez le voir quand les tabloïds s’en prennent aux cheminots, qui paralysent le métro londonien durant des négociations : le fait que ces travailleurs peuvent paralyser le métro, montre que leur travail est nécessaire, mais cela semble être précisément ce qui embête les gens. C’est encore plus clair aux États Unis, où les Républicains ont réussi à mobiliser les gens contre les professeurs d’école ou les travailleurs de l’industrie automobile (et non contre l’administrateur des écoles ou les responsables de l’industrie automobile qui étaient la source du problème) pour leurs payes et avantages mirifiques. C’est un peu comme si ils disaient « mais vous pouvez apprendre aux enfants! Ou fabriquer des voitures! C’est vous qui avez les vrais emplois! Et en plus de ça vous avez le toupet de demander une retraite et la sécu ? »

Si quelqu’un avait conçu un plan pour maintenir la puissance du capital financier aux manettes, il est difficile de voir comment ils auraient mieux fait. Les emplois réels, productifs sont sans arrêt écrasés et exploités. Le reste est divisé en deux groupes, entre la strate des sans-emplois, universellement vilipendé et une strate plus large de gens qui sont payés à ne rien faire, dans une position qui leur permet de s’identifier aux perspectives et sensibilités de la classe dirigeante (managers, administrateurs, etc.) et particulièrement ses avatars financiers, mais en même temps produit un ressentiment envers quiconque à un travail avec une valeur sociale claire et indéniable. Clairement, le système n’a pas été consciemment conçu, mais a émergé d’un siècle de tentatives et d’échecs. Mais c’est la seule explication du pourquoi, malgré nos capacités technologiques, nous ne travaillons pas 3 à 4 heures par jour.

[1] Note de la traduction : pas trouvé de traduction correcte pour « Bullshit Jobs » – ou emplois merdiques.

[2] NDT : équivalent anglais des magazines people et à scandale.

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« Ainsi donc qui sont les réalistes ? Les réalistes, à mon sens, sont les personnes sus-mentionnées qui prennent la culture comme l’état originel de l’existence humaine et l’espèce biologique comme secondaire et conditionnelle… La culture est plus ancienne que l’Homo sapiens, bien plus ancienne et la culture fut une condition fondamentale du développement biologique de l’espèce. Des preuves de culture dans la ligne généalogique humaine remontent à environ 3 millions d’années, alors que la forme actuelle de l’humain n’est vieille que de quelques centaines de milliers d’années. […] Le point critique est que pour quelques 3 millions d’années, les humains ont évolué biologiquement sous une sélection culturelle. Nous avons été façonnés corps et âmes pour une existence culturelle. »

Marshall Sahlins, « L’illusion occidentale de la nature humaine », 2008

Société contre l’État : la mystification de la doxa anthropologique ou l’abondance dans les sociétés « pré-capitalistes »

Pierre Clastres préfaçant Marshall Sahlins, en version PDF N° 8 de 21 pages

En complément de lecture ► la version PDF N° 33 en 54 pages ► 1977- 2017 Pierre Clastres, l’héritage d’un anthropologue politique 40 ans après sa mort…

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Toutes ces lectures combinées, ce partage d’infos, ce travail et cette réflexion en commun participent à affuter notre conscience politique pour comprendre que collectivement il y a bien plus de choses qui nous rassemblent que de choses qui nous divisent. La division est induite, fabriquée, et ce depuis des millénaires, mais nullement inéluctable pour autant.

Aussi, faisons le pari qu’ensemble et forts de ces lectures combinées, nous serons capables de remplacer l’antagonisme à l’œuvre depuis des millénaires qui, appliqué à différents niveaux de la société empêche l’humanité d’embrasser sa tendance naturelle à la complémentarité, facteur d’unification de la diversité dans un grand Tout socio-politique organique : la société des sociétés.

JBL1960

 

 

34 réflexions sur « Emplois de m*rde, dans une société de me*de… »

    1. C’était prévu de longue date, dès Sarkozy…

      Avec ça, ils vont pouvoir ramener à la partie congrue les effectifs des grandes entreprises.

      Encore un effort, et ils offriront la tente Qéshua en prime de départ !

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      1. L’Assemblée Nationale s’est trouvé un nouveau hochet, en la proposition de loi 648 en l’apprentissage de l’hymne national et de sa pratique régulière…

        Pour abrutir les esprits, la Marseillaise est un choix prémium !

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      2. Sinon, le travail, on devrait avoir à en faire moins de 2 heures par jour, à condition de détruire le système actuel.

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      3. Le site historique de Peugeot Sochaux (25) devrait fermer en 2020.

        A la belle époque, il y a eu jusqu’à 26000 personnes (salariés + intérimaires) et tout le bassin de sous-traitants.

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      1. En rédigeant ce billet, m’est revenu en mémoire la citation de Céline : On ne meurt pas de dette, mais on meurt de ne plus pouvoir en faire…

        J’ai un souci avec ma connexion, et je n’arrive pas à copier/coller des images…
        Je verrais demain si ça fonctionne !

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      2. Bon courage pour la connexion. Je connais cela également….

        La dette, ah la dette ! Ce qu’elle est bien pratique (pour certains)…

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      3. Absolument, c’est l’asservissement suprême, puisqu’on se met soi-même la chaine autour du cou !

        Je recommande vraiment la lecture de la préface de Clastres du livre de Marshall Sahlins, c’est « boulervisifiant » comme disait l’autre !

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      4. Dans l’idéal, on devrait limiter nos dettes au strict nécessaire, et pour un particulier ça devrait être proche de zéro.

        Quant aux entreprises, elles devraient le faire que pour les investissements lourds et rentables…

        Les autres dettes servent uniquement à enrichir les mafieux de la finance.

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  1. Je précise que le constat qui est fait, dans le documentaire, que : « Le pouvoir n’est pas à conquérir, il est à détruire, car il est tyrannique par nature » ce sont les propres mots de JFB.

    C’est pourquoi, R71 tient à repréciser ceci : Le pouvoir est inhérent à a société humaine, il n’y a pas de société sans pouvoir, on ne peut pas éliminer le pouvoir (la capacité et nécessité décisionnaire), par contre le pouvoir se distingue en deux catégories bien distinctes ayant une influence drastique sur la société :
    1- Le pouvoir non-coercitif qui est naturel à l’humain et sa racine profonde sociale et
    2- Le pouvoir coercitif, qui se produit lorsque celui sort et est maintenu artificiellement hors du corps social, générant le rapport dominant/dominé et à terme, l’outil de contrôle pour son maintien: l’État…
    (cf. P. Clastres)
    =*=
    Lorsqu’on regarde attentivement ce documentaire, on comprend très bien quel pouvoir est à détruire…

    C’est d’ailleurs pourquoi dans le billet d’analyse du 24/12/2017 « De la servitude moderne » je rappelais les mots de La Boétie, du Discours de la servitude volontaire, auquel on ne peut manquer de penser en visionnant ce doc : Et pourtant ce tyran, seul, il n’est pas besoin de le combattre, ni même de s’en défendre ; Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à la servitude. Il ne s’agit pas de lui rien arracher, mais seulement de ne lui rien donner.

    Étienne de la Boétie – Extrait du Discours de la servitude volontaire, version PDF Écrit en 1576, en français, par Étienne de la Boétie à l’âge de 17/18 ans

    Servir c’est accepter et nous pouvons refuser l’un comme l’autre…

    Comme à l’affirmation de Louise Michel ; Le pouvoir est maudit, c’est pour cela que je suis anarchiste…
    =*=
    C’est l’idée même d’exercer le pouvoir de manière coercitive en instituant immédiatement un rapport dominant/dominé, ou simplement dogmatique Maitre/dominant – Élève/dominé, car on peut tout à fait considéré un maitre, dans le sens de sage, mais si celui-ci l’entend différemment, cela reproduira, à long terme le même schéma de coercition… Voilà ce qui est à « détruire » à mon sens.
    JBL

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  2. @ Roseau = Toute la difficulté est là, oui, réaliser que la servitude moderne réside aussi dans l’acceptation que nous ne pouvons nous réaliser que par le travail, qui est entièrement jugulé par le 0.001% et pour mieux nous asservir mes enfants…

    C’est vraiment l’objet de mes billets « Aux Possédants de la Terre » et « Dépossession Volontaire », je vais les chercher et les colle ici.

    Et je rappelle la traduction d’un poème de Percy Shelley ;

    Levez-vous tels les lions, après la sieste, en nombre invincible,
    Secouez vos chaines et jetez-les au sol comme rosée du matin,
    Chaines sur vous tombés durant votre sommeil.

    Vous êtes nombreux, ils sont peu…

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    1. Jo, d’autant que le travail qui nous est imposé ne sert à rien, sauf à enrichir une petite caste et à nous casser totalement psychologiquement ; tout comme l’argent est un poison.

      Merci pour le poème, je ne le connaissais pas.

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      1. Hé hé je suis complètement d’accord avec toi, figures-toi que je suis en train de bosser sur 2 PDF qui démontrent exactement cela…
        Je t’en dis pas plus ! Mais quelle belle synchronicité qui démontre, comme l’avait rappelé Patrice Sanchez dans son dernier message que j’ai relayé, ici-même, que nous sommes TOUS inter-reliés !
        C’est Russell Means qui avait « vulgarisé » l’expression Sioux Lakota Mitakuye Oyasin = We are all related = Nous sommes tous INTER-RELIÉS…

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      2. Ah ! Pour la synchronicité, je connais bien le phénomène.

        Ca m’arrive régulièrement de regarder mon tél juste avant un sms ou un appel !

        Un jour où j’avais pris mon tél en main, et que j’attendais en regardant son écran, ma fille me dit « tu regardes ton tél comme une poule regarde un couteau »… moins de 30 secondes après, j’avais un appel !

        Idem avec certains rdv, je me prépare en trainant… et à chaque fois, j’apprends avant de partir qu’il est annulé ou reporté !

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      3. @ Roseau = Synchronicité, intuitions voire télépathie… Oui !
        C’est cela, tu as bien choisi ton pseudo, le roseau plie mais ne rompt jamais…

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