La théorie des 3 Jean :

Une nouvelle bactérie probablement issue du Syndrome du Larbin ;

Et tout le mérite de cette découverte de ce Mardi 5 juillet 2016 revient à sametonne sur le blog Les Moutons Enragés dans la catégorie commentaire sur la « Loi Travail = Valls engagera le 49.3 dès cet après-midi »

Et donc l’apocalypse est attendue pour ce soir dans tous les JT de France et de Navarre…

Bon, on vous aura assez prévenu ; Ici !

=*=*=

Bonjour

Un groupe de chercheurs est unanime sur la découverte d’une nouvelle bactérie. Les sujets contaminés n’en sont pas conscient, seul l’entourage peut le détecter. Il peut y avoir des porteurs sains.

La bactérie aurait la faculté de muter en fonction du milieu socio-professionnel. Les modes de transmission sont encore mal connus. Ils ont longtemps pensé au contact alors que finalement la principale source de contamination serait les vibrations sonores.

Les individus contaminés perdent peu à peu la notion de valeur humaine et s’enferment en des notions secondaires et futiles.

L’évolution est très lente, elle se déroule en plusieurs phases. Heureusement, beaucoup restent stables à la phase un ou deux et ne vont pas jusqu’à la phase terminale.

Phase 1

La personne atteinte prend plaisir à faire chier son entourage.

– Allez, vas chercher la baballe, rapporte, là c’est bien, brave toutou.

– Sam, ça fait déjà deux ans que nous n’avons plus de chien. Arrête d’embêter le gamin !

 Phase 2

– Allez, vas chercher les sacs de ciments et entrepose les là-bas. Grouilles toi on va pas passer Pâques ici.

– Bon, c’est simple vous prenez vos matraques et tapez tout ce qui bouge.

– Et quand ça bouge pas chef ?

– Croyez-moi ça va vite bouger rhahahaha.

Phase 3

Inconscient de son état le sujet va commencer à mentir et manipuler son entourage sous l’emprise de cette bactérie qui le pousse à assouvir un besoin encore mal défini.

– T’étais ou encore ?

– Bêh ah pas là. J’étais à un gongrés. Diens ? Y a bas d’étoiles ze zoir ?

– Mais arrête c’est normal qu’il n’y en ait pas tu es un train de pisser dans le placard.

Phase 4

Une perte de réalité.

– Oh Roméo mon Roméo.

– Ma Juliette, prend du recul sur notre situation.

– Je ne peux pas mon cœur ne bat que pour toi et je suis sur un balcon pas sur un quai breton où les bateaux viennent s’amarrer.

Phase 5

– Avec moi ce sera le changement dans la continuité. Mangez des pommes.

– Voter pour moi c’est voter pour la rupture (rupture d’avec lui-même car il était déjà en place).

– Je ferai en sorte que la vie politique soit plus saine et je serai à l’écoute des français.

– Je ferai accompagner les policiers qui rentrent chez eux par un autre policier.

– Euh chef j’ai fait l’accompagnement mais je peux pas rentrer au poste.

– Pourquoi donc ?

– Bêh suis tout seul maintenant.

– Ok je t’envoie un collègue.

– Bah non, il va être tout seul.

-Pas faux autant pour moi, je t’envoie deux collègues.

Phase 6

Otan va la cruche à l’eau qu’elle finit par mouiller (un mauvais remake de Roméo et Juliette voir phase 4).

Comme disait l’arrière-grand-mère qui était avant-gardiste : « C’est pas la peine de tortiller du cul quand faut chier droit ». Expression rebaptisée quelques années plus tard : 49,3

Cela est longtemps resté une énigme pour moi. Même mise en pratique sur une planche à roulettes ainsi qu’en saut à l’élastique (évitez de tester lors de la descente) sans plus de succès. Aujourd’hui je comprends un peu mieux.

Phase 7

Il y a perte totale de la notion de réalité, irascibilité, le dialogue est vécu comme une insulte et même une perte de temps tant le sujet est convaincu d’avoir raison.

-Et si le peuple est en désaccord, alors je prononcerai la dissolution du peuple.

Des mises aux placards sont fréquentes ce qui est très désagréable (voir phase 3) et même pire encore.

Phase 8

La théorie dite des trois Jean explique le mécanisme sur les promesses non tenues et les tenues non promises.

Trois chercheurs Jean Brouille, Jean Fume et Jean Cule explique le comment du pourquoi et du parce que (voir phase 1). En voici quelques lignes.

Ce n’est pas après avoir tout gobé et que le moment est venu qu’il faut forcément opter pour l’une ou l’autre des solutions car l’être humain restreint son cercle de compréhension par des mots auxquels il attache plus d’importance qu’en la personne ou à l’objet lui-même.

A la question une chaise est-elle l’égale de la table ? La réponse est oui car faite du même bois ou plastique ou fer. Mais alors pouvons-nous nous assoir sur une table pour manger à chaise ? Il est commun de répondre non.

L’humain s’enferme dans des considérations encore plus futiles et dira que la table est plus noble que la chaise car nous posons nos mains sur la table alors que sur la chaise nous posons nos culs. Par ailleurs qu’elle que soit la grandeur de l’individu il ne s’assoit jamais que sur son séant (oubli de l’auteur et pas envie de chercher).

Si on considère que le rôle de l’homo politicus est de prolonger et de faire durer un système et donc de faire rêver. IL n’y a rien d’étonnant à ce qu’il vienne régulièrement nous chanter des berceuses. Faut-il s’en émouvoir ?

La réponse est non car la vie est un théâtre et les acteurs ont tous un rôle. Les acteurs mais aussi les spectateurs puisque précisément ils jouent le rôle de spectateur. N’oubliez pas que comme ils disent, la réussite est au bout du tunnel ou des jours meilleurs se profilent à l’horizon ou il faut faire un effort maintenant pour vivre mieux après ou c’est la faute au serpent monétaire ou les prix augmentent car la monnaie baisse ou les prix augmentent car la monnaie est trop forte ou bla bla blabla.

Après il y a de bons et de mauvais acteurs. On revote pour les bons, alors que pour les mauvais on revote aussi, mais c’est pas pareil.

Phase terminale :

Dernière découverte la bactérie serait chargée en atome dont les numéros atomiques sont 79 et 47.

La confusion du sujet est totale. L’individu est capable de manipuler, bombarder et de détruire par conviction et amour du bien. Dans quel sens faut-il considérer le mot bien ? Les chercheurs n’ont pas encore trouvé la réponse.

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Voilà ce qui arrive quand on passe sa vie les doigts dans son nez et les yeux fermés

Le remède est pourtant d’une simplicité enfantine…

En 1 ; Retirer les doigts de son nez ;

Alors on respire pas mieux maintenant !

En 2 ; Ouvrir les yeux !

Oui je sais, ça fait un choc au début parce que vu notre niveau de consentement ;

Le bordel est réel !

En 3 ; Dire NON à tout…

Et ça, ça fait un bien fou, fou, fou…

JBL1960

L’appel des 20 !

On en a que 20 intellos en France ?

En même temps, vu ce qu’ils proposent, z’ont pas besoin d’être 50 !

Quoique…

« La droite vend des promesses et ne les tient pas ;

La gauche vend de l’espoir et le brise… »

Coluche – 1944 – 1986

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Donc, les intellectuels de France ce sont mis à 20 pour nous pondre ça ;

Vous avez les noms hein, comme aurait dit Coluche, en fin d’article ;

Brexit : vingt intellectuels eurocritiques lancent un appel pour un nouveau traité

Source Le Figaro | 30 juin 2016

TRIBUNE – Les auteurs* demandent une renégociation des traités qui s’articulerait autour de trois priorités : la souveraineté, la prospérité et l’indépendance stratégique.

Le peuple britannique a exprimé souverainement sa volonté de rester maître des décisions qui le concernent. Ce vote courageux et massif est évidemment une claque pour la dérive technocratique dans laquelle l’Union européenne actuelle s’est laissé enfermer depuis au moins trois décennies, sur la base de traités marqués au coin du néolibéralisme alors triomphant (Acte unique, traité de Maastricht, traité de Lisbonne), ou de l’ordo-libéralisme allemand (traité de cohérence budgétaire dit «TSCG» de 2012).

Tout montre que dans la plupart des pays européens, les citoyens n’acceptent plus d’être gouvernés par des instances non élues, fonctionnant en toute opacité. Le vote britannique peut être une chance: il doit être l’occasion de réorienter la construction européenne, en articulant la démocratie qui vit dans les nations avec une démocratie européenne qui reste à construire.

Nous demandons la réunion d’une conférence européenne sur le modèle de la conférence de Messine de 1955 qui, après l’échec de la Communauté européenne de défense (CED), a permis de remettre la construction européenne sur les rails et a préparé efficacement le traité de Rome. Cette conférence se réunirait à vingt-sept, avec un statut spécial d’observateur pour la Grande-Bretagne.

Cette conférence aurait pour objet la renégociation des traités sur les trois questions cruciales dont la méconnaissance a conduit à l’affaissement de l’actuelle construction européenne: la souveraineté, c’est-à-dire la démocratie, la prospérité et l’indépendance stratégique.

D’abord rendre à la souveraineté populaire et à la démocratie leurs droits dans une Europe confédérale qui serait faite de l’entente et de la coopération entre les nations: cela suppose une réorganisation profonde des compétences et, le cas échéant, du mode de désignation des institutions européennes (Conseil, Commission, Parlement, Cour de justice, BCE). Il faudrait notamment outiller le Conseil européen où vit la légitimité démocratique en le dotant des services capables de préparer et exécuter ses décisions. De même le Parlement européen devrait procéder des Parlements nationaux pour que les compétences déléguées puissent être démocratiquement contrôlées.

Ensuite, rendre à l’économie européenne les clés de la prospérité en revoyant profondément les règles actuelles en matière de politique économique et monétaire. Le paradigme néolibéral – la croyance en l’efficience des marchés – ne peut se substituer à la définition de politiques industrielles et d’un cadrage social. Le modèle mercantiliste allemand (excédent extérieur approchant les 10 % du PIB) est intransposable aux autres pays et notamment à ceux de l’Europe du Sud. Il faut redéfinir un modèle européen de développement acceptable pour tous les Européens.

Enfin, il faut donner à l’Europe la capacité stratégique qui lui a toujours fait défaut depuis l’origine. Nous nous rapprocherions ainsi de l’«Europe européenne» du général de Gaulle: il faudra pour cela renouer un dialogue avec la Russie, pays européen indispensable pour l’établissement d’une sécurité dont toutes nos nations ont besoin et définir des politiques ambitieuses et cohérentes de co-développement vis-à-vis de l’Afrique et au Moyen-Orient.

Ce sont là les trois clés de l’avenir de l’Europe. Nous avons la conviction qu’il appartient à la France de lancer cette grande initiative qui proposera de remettre l’Union européenne sur ses pieds. Les peuples européens et pas seulement le nôtre, l’attendent. Nous faillirions à notre devoir de citoyens français mais aussi d’Européens si nous n’agissions pas pour que la France se porte aux avant-postes de cette grande tâche.

Nous appelons tous ceux qui refusent le rétrécissement du champ de l’avenir à œuvrer pour réorienter la construction européenne sur ces bases nouvelles.

Liste des signataires : Marie-Françoise Bechtel, Guillaume Bigot, Jean-Pierre Chevènement, Gabriel Colletis, Éric Conan, Franck Dedieu, Alain Dejammet, Éric Delbecque, Jean-Pierre Gérard, Christophe Guilluy, Loïc Hennekinne, Paul Jorion, Jean-Michel Naulot, Michel Onfray, Natacha Polony, Jean-Michel Quatrepoint, Emmanuel Lévy, Benjamin Masse-Stamberger, Claude Revel, Henri Sterdyniak, Jacques Sapir, Paul Thibaud.

http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/06/30/31002-20160630ARTFIG00290-brexit-vingt-intellectuels-eurocritiques-lancent-un-appel-pour-un-nouveau-traite.php

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Et l’une des meilleures critiques sur cet appel est venue d’Annie Lacroix-Riz – Source ; Arrêt Sur Info que je retranscris ci-dessous en totalité ;

Observations sur l’appel de vingt intellectuels eurocritiques pour un nouveau traité européen

|FranceHistoireRussieUE
La vision économique de long terme de l’union européenne rend dérisoire l’espoir de renégocier les traités européens affiché par « vingt intellectuels eurocritiques ».

Car ce processus a démontré ses objectifs non pas « depuis au moins trois décennies, sur la base de traités marqués au coin du néolibéralisme alors triomphant (Acte unique, traité de Maastricht, traité de Lisbonne), ou de l’ordo-libéralisme allemand (traité de cohérence budgétaire dit « TSCG » de 2012) », mais depuis les origines. Il s’est agi, en effet d’assurer la tutelle maximale sur cette partie du monde de l’impérialisme le plus puissant, états-unien, escorté du second, l’impérialisme allemand, que les rivalités inter-impérialistes opposent cependant, à l’occasion des crises systémiques, jusqu’à la guerre générale. Le phénomène a débouché, entre autres, sur ce que Georges Gastaud qualifie « de protectionnisme » rigoureux au bénéfice exclusif de l’Allemagne et des États-Unis. Il est sans rapport aucun avec l’idéologie, la Guerre froide, le rêve de « démocratie », etc., et ne laisse aucune chance à la « réforme » à laquelle semblent croire les « vingt intellectuels eurosceptiques » qui ont signé ce manifeste.

La critique est portée ici du strict point de vue historique qui relève de ma compétence.

1° Je suis stupéfaite que certains de ces signataires, que je croyais très bien informés de l’histoire vraie de l’union européenne, érigent en modèle la renégociation de « la conférence de Messine » de 1955 qui, après l’échec de la Communauté européenne de défense (CED), a[urait] permis de remettre la construction européenne sur les rails ».

Ladite conférence se tint sous la stricte injonction de Washington, avec l’active contribution, selon la tradition, de ses purs et simples instruments, parmi lesquels Jean Monnet et Paul-Henri Spaak. Elle ouvrit sur une nouvelle étape majeure de la constitution de l’Europe germano-américaine, le marché commun, qui faisait suite à la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) dont le « père de l’Europe » Robert Schuman s’était fait l’initiateur officiel. La réalité est différente, comme je le démontre notamment dans Aux origines du carcan européen, 1900-1960, dont l’édition augmentée vient de paraître.

Ce marché commun chemina, sans la « dérive » ici alléguée, vers l’union-carcan dont les hauts fonctionnaires français avaient révélé, avec une précision redoutable dès 1950-1953 (cette dernière date étant celle de la mise en œuvre de la Communauté européenne du charbon et de l’acier), tous les aspects, parmi lesquels l’impitoyable « dumping social ». Ladite « Europe » avait déjà, à l’époque du retour de De Gaulle aux affaires (1958), un aspect sinistre, marqué par la surproduction et les crises récurrentes (dont témoignait la fermeture des mines de charbon entamée par celles de France et de Belgique), décrit dans le même ouvrage.

Dans le 13e et dernier chapitre d’Une comédie des erreurs, 1943-1956, Souvenirs et réflexions sur une étape de la construction européenne, Paris, Plon, 1983, « L’étouffement », p. 499-523, l’ambassadeur de France à Londres René Massigli dressa un tableau effarant de cette session. Elle fut animée, en apparence, par les pions « européens » de Washington, déjà cités, sans oublier les autres, dont Pinay, Hallstein, Adenauer et Beyen ; en réalité par le tandem Département d’État-CIA, sous la houlette respective des deux frères Dulles, John Foster et Allen, partenaires essentiels de Sullivan & Cromwell, plus gros cabinet américain d’affaires internationales, lié à la finance allemande depuis le tournant du 19e siècle.

Notons, au cas où on serait tenté de taxer l’intéressé de subversion ou de « nationalisme », que Massigli n’avait pas incarné la résistance au tuteur étranger, et qu’il se voulait « européen ». Cet ancien champion de l’Apaisement de l’entre-deux-guerres, artisan majeur des accords de Munich comme directeur des Affaires politiques du Quai d’Orsay (voir l’index du Choix de la défaite, Paris, Armand Colin, 2010), avait fini en 1943 par se rallier à de Gaulle. Ralliement tardif et fort contraint : les archives américaines le montrent littéralement agenouillé devant Washington et quotidiennement disposé, à Alger, en 1943-1944, à lâcher de Gaulle auquel il reproche une résistance très excessive aux exigences américaines.

Allen Dulles, patron Europe de l’OSS (qui précéda la CIA) établi depuis novembre 1942 à Berne, avait alors déjà gagné, auprès de Robert Murphy, délégué de Roosevelt depuis décembre 1940 au débarquement en Afrique du Nord « française », ses galons de maître et de bailleur de fonds des « Européens » : c’est-à-dire des « élites » de la société acquises à la mainmise des États-Unis sur le continent européen après l’avoir été, le plus souvent, depuis les années 1930, à la mainmise allemande (sur ces noms, voir l’index de l’ouvrage Les élites françaises, 1940-1944. De la collaboration avec l’Allemagne à l’alliance américaine, Paris, Armand Colin, 2016).
De l’origine américaine de cette mythique « conférence de Messine », il n’est pas question dans le manifeste des « vingt intellectuels eurocritiques ». Omission surprenante qui se maintient dans les deux autres points abordés.

2° La séduisante revendication de la renonciation au « modèle mercantiliste allemand (excédent extérieur approchant les 10 % du PIB) […] intransposable aux autres pays et notamment à ceux de l’Europe du Sud » équivaut, compte tenu de l’histoire réelle de l’union européenne, à la demande polie et vaine, adressée aux États-Unis et à l’Allemagne d’abandonner purement et simplement ladite union, leur créature. Autant vaudrait demander à une association bancaire de s’auto-transformer en entreprise de bonnes œuvres, pour réaliser la fameuse « Europe sociale » qu’on nous vante chaque jour. Cette revendication est aussi sidérante que celle d’un renouvellement de « la conférence de Messine » puisque l’objectif de l’union européenne a été précisément réalisé : nous bénéficions de son succès depuis bientôt plus de soixante ans, il faut le reconnaître, avec une intensité démultipliée par la destruction de la zone d’influence soviétique muée en zone américaine depuis 25 ans.

« Dérive », vraiment ?, par rapport au propos d’un haut fonctionnaire du Quai d’Orsay de février 1950 (avant le fameux discours de Robert Schuman du 9 mai, donc), annonçant les effets imminents de « la pression du chômage sur le niveau des salaires [européens]. Or, il ne peut y avoir harmonisation des salaires et des charges sociales […] que par le jeu de l’offre et de la demande et elle se fera au niveau le plus bas. C’est bien là une des raisons pour lesquelles le Conseil national du patronat français se prononce en faveur de la libération des échanges et des Unions régionales : il y voit un moyen de réduire les prétentions des salariés lors des prochaines négociations des conventions collectives. » (Note du Service de Coopération économique (SCE), 10 février 1950, CE, 56, archives du ministère des Affaires étrangères, plus longuement citée dans Aux origines du carcan européen, p. 116-117). (Le Conseil national du patronat français succéda, en 1946, à la Confédération générale de la Production française devenue en juillet 1936 Confédération générale du patronat français, et précéda le MEDEF).

Les exigences historiques et actuelles des États-Unis à l’égard de cet énorme marché unifié et non protégé de leurs marchandises et de leurs capitaux n’ont pas non plus, dans ce deuxième point du manifeste, été prises en compte.

3° Le « dialogue avec la Russie, pays européen indispensable pour l’établissement d’une sécurité dont toutes nos nations ont besoin », etc., est-il compatible avec le maintien de l’union européenne dans l’OTAN, institution dont l’origine se confond strictement avec l’histoire de l’encerclement de l’URSS. Les États-Unis combattaient d’ailleurs la Russie depuis les débuts de l’ère impérialiste, plus de 20 ans avant 1917. L’a démontré l’un des deux pères fondateurs du courant historiographique américain dit « révisionniste » (courant scientifique sans rapport avec les « révisionnistes » français, simples « négationnistes » des chambres à gaz), William Appleman Williams. Sa thèse universitaire (Ph.D.) American Russian Relations, 1781-1947, New York, Rinehart & C°, 1952, a montré que le jeune impérialisme américain, soucieux de contrôler, entre autres, le sort de la Chine, avait jugé insupportable l’expansion de son (assez faible) rival russe, qui revendiquait sa participation au contrôle des transports ferroviaires de la Chine : « L’entente [russo-américaine] lâche et informelle […] s’était rompue sur les droits de passage des chemins de fer [russes] de Mandchourie méridionale et de l’Est chinois entre 1895 et 1912 ».

On trouvera maintes références sur la vieille obsession antirusse des impérialismes américain et allemand et sur leur agressivité, dimension militaire incluse, envers l’empire russe puis l’URSS dans les références suivantes : « Le débarquement du 6 juin 1944 du mythe d’aujourd’hui à la réalité historique »(http://www.lafauteadiderot.net/Le-debarquement-du-6-juin-1944-du, juin 2014), et dans « L’apport des “guerres de Staline” de Geoffrey Roberts à l’histoire de l’URSS : acquis et débats », préface à l’ouvrage de Geoffrey Roberts, Les guerres de Staline, Paris, Delga, 2014, p. I-XXXIV.

Ceux qui seraient tentés de balayer d’un revers de main les références fournies par l’universitaire sérieuse que je suis pourront constater que je les emprunte soit aux archives originales soit aux travaux historiques américains accumulés depuis des décennies. Ce travail, notons-le, qualifie les pratiques de la « soviétologue » de Rennes 2, Cécile Vaissié, qui met en cause l’« universitaire retraitée et militante au PRCF » Annie Lacroix-Riz dans Les réseaux du Kremlin en France. Le lecteur pourra juger du manque de sérieux de la documentation de ce récent ouvrage assuré d’un énorme écho médiatique, phénomène qui démontre le caractère plus que jamais actuel de mon livre de 2012, L’histoire contemporaine toujours sous influence, Paris, Delga-Le temps des cerises.

Une « union européenne » à direction germano-américaine bien disposée envers la Russie, vraiment ? Qu’est-il arrivé à certains, au moins, des « vingt intellectuels eurocritiques » qu’on avait pris pour des observateurs sérieux du « carcan » réservé de longue date aux « Européens » non détenteurs de profits monopolistes ? Leurs « vœux pieux » européens traduisent-ils une nostalgie pour le «baiser Lamourette» de juillet 1792 ?

Annie LACROIX-RIZ | 3 juillet 2016

Chercheuse en histoire contemporaine, professeur émérite, université Paris 7.

Source: http://arretsurinfo.ch/observations-sur-lappel-de-vingt-intellectuels-eurocritiques-pour-un-nouveau-traite-europeen/

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Pour compléter vous pouvez lire ce billet, ici et celui aussi.

Je n’attendais rien du Brexit puisque dans ce Système-là c’est le 0.01% qui commande avec notre assentiment je vous le rappelle.

Et alors qu’il nous suffit de dire NON, d’arrêter de consentir afin que ce Barnum et autre Potus cessent complètement, totalement et à jamais…

C’est à nous de voir…

Bon ça urge un peu quand même…

JBL1960