Les révoltés de la Première Nation Ahousaht
Ce billet est à relier à celui de ce jour 18/02/20 ► Une autre paire de manches ! Mohawk Nation News – 16 février 2020
DOSSIER MEURTRE PAR DÉCRET (dernière mise à jour du 08/06/2019) + Contre-rapport à la Commission Vérité & Réconciliation – Meurtre Par Décret – Le crime de génocide dans les Pensionnats pour Indiens de 1840 à 1996 au Canada, version PDF mise à jour le 08/06/19 par mézigue et donc exclusivement sur ce blog.
Ici encore, une preuve de plus du vol des terres du territoire Ahousaht mais surtout de la collusion totale entre l’État et l’Église, et n’importe quelle Église pourvu qu’elle le soit…
“Allons, allons Kevin, vous ne croyez quand même pas qu’il y ait vraiment une séparation de l’Église et de l’État dans ce pays, si ?”
– Le commissaire aux conflits d’intérêt de la Colombie Britannique ;
H.D. Oliver le 4 juin 1997 –
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Ceci est l’histoire de l’origine de l’enquête de départ qui mena finalement à la publication du contre-rapport à la VCR du Canada, plus de 20 ans plus tard, le 1er mars 2016 : « Meurtre par décret » par le Tribunal International pour les Disparus du Canada (TIDC). Contre-rapport que nous avons traduit et publié ce mois-ci… — Résistance 71 —
Résistance71 qui traduit et publie cet article de Kevin Annett du 6 juin 2016 ;
URL de l’article original en anglais ► http://itccs.org/2016/06/06/great-moments-in-the-history-of-white-people-in-canada-part-two-2/
C’est au sujet de l’immobilier mon pote : ce qu’ils ne m’ont pas appris à l’école du dimanche…
« J’ai sécurisé la terre et arrêté les païens »
~ Missionnaire et spéculateur foncier John Ross Ahousaht,
Colombie Britannique, le 1er octobre 1903 ~
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“On ne peut pas laisser Kevin Annett nous mettre les bâtons dans les roues sur l’affaire des terres d’Ahousaht.”
~ John Cashore, ministre de l’environnement NDP de la province de la Colombie Britannique et membre du clergé de l’église unifiée du Canada le 5 novembre 1994, juste avant le licenciement sans raison de Kevin Annett de la paroisse de l’église unifiée à St Andrew’s
“J’ai le regret de vous informer que les procédures internes disciplinaires de l’Église unifiée ne relèvent pas de ma juridiction ni de celle de mon département… Je ne peux donc pas intervenir dans les actions de l’Église unifiée du Canada contre le révérend Annett.”
~ Ujtal Dosanjh, ministre de la justice de la Colombie Britannique et collègue de cabinet de Cashore le 14 mai 1997 ~
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Une décennie avant qu’il n’apprenne à me détester et me craindre, John Cashore fut la première personne à me féliciter pour ma première homélie à la première Église Unifiée de Vancouver où il était le prêtre en 1986.
“Si tous vos sermons sont aussi bons Kevin, vous aurez une superbe carrière à l’église unifiée !” s’émerveilla t’il en me serrant chaleureusement la main en ce dimanche ironique et mémorable d’octobre.
John passa un bon moment à regretter sa remarque.
Hélas, ma carrière tant anticipée de beau-parleur professionnel de dieu ne s’est jamais vraiment concrétisée, mais j’ai appris comment donner des cauchemars et des insomnies aux politiciens véreux comme John Cashore.
L’insomnie particulière de Cashore survint à l’été de 1994 lorsque j’ai mis au grand jour une affaire interne particulièrement lucrative qu’il avait mise en place en tant que ministre du gouvernement provincial, membre du parti politique du NDP afin d’en faire profiter son souteneur entrepreneurial, la firme Weyerhauser et de protéger sa propre église unifiée du Canada d’un gros scandale potentiellement désastreux.
C’était au sujet de vieux cèdres et des restes de petits humains bronzés qu’ils cachaient.
En 1903, un homme du même acabit que John Cashore était arrivé sur la côte tumultueuse de ce qui est aujourd’hui appelé l’Île de Vancouver et qui était la terre ancestrale du peuple indigène des Ahousaht. Le nom de cet homme était John Ross, missionnaire presbytérien, qui était investi par la “couronne” des pouvoirs de “flic”, de juge et d’agent pour Indiens. En cela, John établit alors ce qui allait devenir le Pensionnat pour Indiens de l’Église Unifiée d’Ahousaht, là où plus de la moitié des enfants Ahoushat locaux périrent. Le très zélé John Ross arrêtait systématiquement tout Ahoushat qui ne voulait pas faire incarcérer ses enfants dans ce piège mortel appelé “école” et dans ce processus, il vola également près de la moitié de la terre des Ahoushat.
Le rôle multiple de John en tant que prêtre, trafiquant d’enfants, voleur de terres et magistrat n’était pas du tout inhabituel lorsqu’on considère que son église originelle, l’église presbytérienne et sa descendante de l’Église Énifiée du Canada, reçurent le pouvoir légal d’une banque et d’agent foncier de la bonne vieille couronne d’Angleterre (NdT : La City de Londres et sa banque d’Angleterre/Vatican).
Après tout, par quel autre moyen ces bons chrétiens si civilisés pouvaient-ils s’assurer que tous ces beaux grands arbres, ces vastes lieux de pêche, terrains de chasse et territoires terminent dans les bonnes mains ?
John Ross était particulièrement efficace à ce rôle multi-fonctions. En quelques mois, les anciennement indépendants Ahousaht furent cornaqués vers l’église et son pensionnat pour Indiens et ses chefs traditionnels furent enfermés par Ross et sa bande de policiers “spéciaux” indiens. Ainsi, de manière « non-coïncidentelle », la riche terre des Ahoushat ainsi que ses bons vieux cèdres si lucratifs, furent mis sous la coupe (si on peut dire…) de l’Église Unifiée du Canada.
Mauvaise fortune pour Ross, il dût se dépêcher de quitter les lieux un jour de printemps 1909 lorsqu’il fut impliqué dans la mort d’un enfant dans le pensionnat : une petite fille du nom de Carrie George, 8 ans, fille unique de son chef adversaire, le traditionnel Siem Maquinna George.
En 1952, l’Église Unifiée commença à vendre la terre Ahoushat qu’elle avait volée à ses variés soutiens financiers incluant l’entreprise bûcheronne MacMillan-Bloedel. En 1994, cette dernière signa l’acte de vente des terres Ahoushat à la plus grosse multinationale du bois au monde, l’américaine Weyerhauser Ltd., et ce après que mon vieux fan John Cashore mît en place cette affaire secrète au travers de sa nouvelle position au cabinet ministériel en tant que Ministre de l’Environnement de la province de la Colombie Britannique.
Naturellement, les Ahousaht n’eurent jamais un centime de cette transaction. John Cashore lui en profita grassement, grâce à Weyerhauser, tout comme son Église Unifiée du Canada, dont l’historique d’être le tout premier voleur de ces terres Ahoushat fut soigneusement caché à la scrutinité publique par Cashore au travers de son bureau gouvernemental.
Fin de l’histoire ? Hu, hu, entre en scène votre serviteur, qui a mis son nez dans cette sordide affaire en Octobre 1994 après l’avoir appris des descendants du chef Maquinna dont un Earl George, membre des anciens des Ahousaht qui fréquentait mon Église Unifiée de Port Alberni.
“Attendez une minute !” M’exclamais-je dans une lettre imprudente aux patrons de ma propre église à Toronto après avoir reçu les infos d’Earl George, incluant le comment l’Église avait engrangé un gros paquet de pognon de cette affaire foncière sur le dos des Ahousaht. “Nous n’avons pas le droit de faire des profits sur les terres natives volées ! Cela est même inscrit dans le manuel de politique de l’Église !”
Ah ! la naïveté de la jeunesse…
Le rôle personnel entrepris par John Cashore pour me faire virer de ma chaire et éventuellement de mon mode de vie et de ma vie familiale fit surface l’année suivant mon éviction de l’Église Énifiée du Canada.
Comme tous les co-conspirateurs tendent à le faire lorsqu’ils sont sous pression, un des officiants de l’église presbytérienne qui mit en place mon éviction, un certain Win Stokes, cracha le morceau devant un tribunal bidon de l’église unifiée, une des ces “auditions de destitution” qui m’a volé de ma profession.
Lors d’un examen contradictoire et manifestement dans un effort de couvrir ses propres fesses et de faire passer le blâme, Stokes admît alors que Cashore avait insisté sur mon expulsion après lui avoir dit : “On ne peut pas laisser Kevin Annett nous mettre des bâtons dans les roues dans cette affaire des terres des Ahousaht…” Stokes a aussi admis que Cashore s’était aussi assuré que l’ancien des Ahousaht Earl George ne puisse jamais finir son entrainement pour devenir prêtre de l’Église Unifiée.
Les affaires sont les affaires comme d’habitude dans le Grand Nord. Mais rien de cela ne sonnait bien pour moi, n’étant pas encore habitué à la façon dont les choses se déroulent.
Ainsi donc, très tôt après mon expulsion de l’Église, je me suis mis à rechercher un certain H.D. Oliver, juge en retraite de la province qui avait été nommé commissaire d’enquête dans des cas de “conflits d’intérêt” avec les politiciens de la Colombie Britannique.
Je lui amenais donc l’affaire John Cashore et son abus d’autorité publique au profit de ses potes de l’église.
J’aurais très bien pu deviner ce que l’obèse Mr Oliver allait dire dès le moment où on m’introduisit en son auguste présence dans un bureau capitonné du centre ville de Vancouver.
Il écouta ce que j’avais à dire, les faits et mes arguments avec une moue amusée. Il ne m’interrompit qu’une seule fois, juste pour commenter que lui aussi faisait partie de l’église unifiée du Canada. Mais voyant que je n’avais toujours pas compris, Oliver finalement se vautra dans son fauteuil après que j’eusse fini mon exposé et me dit alors avec cette même moue amusée d’homme au parfum:
“Allons, allons, Kevin, vous ne croyez VRAIMENT pas qu’il y ait une séparation de l’église et de l’état dans ce pays, si ?…”
Quant au peuple des Ahousaht : Non, il n’a jamais récupéré ses terres et la plupart d’entre eux n’a jamais vu un centime des méga-profits qui ont été pressés de cette transaction et de l’abattage de tous ces cèdres, produits de luxe à haute valeur lucrative. Mais leurs chefs corrompus bouffant au râtelier du système eux, en ont vu la couleur : des types comme le chef Cliff Atleo, père de la future Assemblée des Premières Nations (APN), le grand chef Sean “Tonto” Atleo, qui fit fortune avec sa propre entreprise bûcheronne appelée Ilsaak Limited qui détruisit les tous derniers vieux arbres de la terre Ahousaht.
J’ai entendu dire que John Cashore tourne toujours d’un beau vert à chaque fois que mon nom est mentionné. Mais diable: c’est çà le prix de la civilisation.
Ici le lien vers la version PDF du texte original en anglais « Murder By Decree » http://murderbydecree.com/
Ici le lien vers la version PDF de la traduction substantielle en français faite par R71 en juin 2016, dans sa dernière version mise à jour ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2019/06/08/contre-rapport-a-la-commission-verite-reconciliation-meurtre-par-decret-en-francais-derniere-version-pdf-mise-a-jour/
En complément de cette lecture ; Toi d’abord ; Vous pourrez visionner le film complet réalisé par Kevin Annett The Unreapentant en 1997 qui regroupe les poignants témoignages des « survivants » des pensionnats canadiens. La version VOSTFR a été supprimée par YT…
De Kevin Annett, je vous recommande la lecture de son livre « Le bouclier du lanceur d’alerte » en français, Kevin Annett, ayant accepté d’abandonner ses Droits D’Auteur pour permettre à Résistance 71 de le traduire, en entier, afin que j’en réalise une version PDF à lire, télécharger, imprimer, diffuser et partager librement et gratuitement ► https://jbl1960blog.files.wordpress.com/2016/11/lebouclierdulanceurdalerte.pdf – Ce manuel très complet et écrit d’expérience a pour but d’armer les lanceurs d’alerte et diseurs de vérité contre l’arsenal de l’establishment réprimant la dissidence et ceux qui exposent ses turpitudes et crimes en tout genre. Kevin Annett est connu pour avoir exposé au grand jour et forcé la reconnaissance (et des « excuses ») du gouvernement et des Églises du Canada au sujet du génocide de plus de 50 000 enfants autochtones dans les pensionnats pour Indiens entre la fin du XIXe siècle et 1996 ; Néanmoins, ce manuel s’adresse à toute forme de lancement d’alerte et fournit un mode d’action et une attente réalistes quant à l’entreprise de dire et d’exposer au grand jours les méfaits et les crimes des entreprises, gouvernements, États et toutes autres entités privées.
Aujourd’hui la Première Nation Ahousaht est toujours en lutte ;
La Première Nation Ahousaht met fin à l’exploitation forestière sur ses terres
Source : Ici.RADIO CANADA.CA | ENVIRONNEMENT | PUBLIÉ LE 05/11/2015
PREUVES que nous pouvons faire tomber l’Empire qui s’est construit sur le génocide du monde non-chrétien, les Natifs, Nations premières, Indigènes, païens, et la mise en esclavage d’un autre, les africains, aborigènes, païens…
3 réflexions sur « Sous les cèdres d’Ahousaht – MàJ du 18/02/20 »